From pop culture to porn culture, with Carré Rose, Eklecty-City’s editorial team goes to meet X actresses who entrust us with their beginnings in the porn industry, the backstage of the profession, their current news and of course their cultural tastes. For this new issue, we went to meet actress Cindy Starfall.
After working in business, Cindy decided to join the adult industry to fully enjoy her life. First a glamorous model, Cindy switched to webcam before launching her acting career. Cindy has acted in adult films for renowned companies such as Filly Films, Mile High, Evil Angel, Hustler, Digital Playground and Wicked Pictures. Cindy has agreed to participate in Carré Rose to tell us more about it.
Hello Cindy, thank you for participating in « Carré Rose » our naughty column. In case there are Internet users who don’t know you, can you introduce yourself?
Cindy : Hi everyone, I’m Cindy Starfall. I was born and raised in Vietnam. I came to America when I was 15 years old. After getting my degree in business marketing, I decided to quit my boring corporate job to join the fun adult indutry.
I was nominated 14 times throughout my 5 years career so far and I enjoy being my own boss.
In your biography, we learn that you are a former former Catholic schoolgirl. Tell us more about it. (Laughs)
Cindy : Yes I was. My family wanted me to stay away from boys so I attended an all girl school my whole life. I think it backfired on my family but I enjoy watching girls in schoolgirl skirt and I developed my love for sexy girls.
At what age did you decide to enter the X industry and what is the origin of your pseudo ?
Cindy : Compared to other girls, I enter the adult industry later on at 23 years old vs 18, 19 years old.
Tell us about your first set experience. How did it go?
Cindy : It was nervous and exciting because I was worry about my accent. The production director was very understanding. My costar was awesome so I’m happy that it went better than I thought.
What is your best memory of shooting and the scene you’re most proud of ?
Cindy : Any scene in my Starfall movie. Funny, I said ‘simultaneously’ in one scene then the whole set goes « wow SAT word » haha.. you know a pornstar can be smart too. But I’m really proud of my whole showcase movie including my best gangbang scene of 8 guys.
During the shootings, do you really take pleasure or are you only in the simulation? I guess there are days with and days without, so how do you shoot?
Cindy : I just enjoy the moment. I enjoy when the guys are watching me like a piece of meat. I love all the attention and Jonnie shot the scene so well. I couldn’t ask for any better showcase.
Which production studio do you think is the best today?
Cindy : Each studio has their own unique niche so they are all best in what they do for that type of niche.
Are you a big porn consumer?
Cindy : Yes. Before shooting porn, I love watching them. I love watching webcam girls as well.
What do you like and hate about porn?
Cindy : I love that it enpowers woman, women can be an independent boss. I hate that the society still have a bad judgment when it comes to porn. Relax, its just sex!
What are your limits for a scene?
Cindy : I dont do hard bondage, I don’t like pain and if I don’t enjoy it, I won’t do it on camera.
What advice would you give to future actresses who wish to embrace this career?
Cindy : Find a reputable agency! Do your research on the best agency to represent you and bring you into the door. Save money! It doesnt last forever so save for the rainy days. Invest your money! Use the money you make to invest on other things that will make you money too. Hustle! Porn is fun but also a job. The more you hustle, the more $ you make because you’re your own boss.
You know it at Eklecty-City we deal with cinema news. With which actor/actress would you like to spend an evening (laughs)?
Cindy : I like Sofia Vergara, she is just a confident and funny woman. I enjoy a good time.
Use these few lines to send her a message (laughs).
Cindy : Come slap my ass Sofia!
So, what does it take to seduce you?
Cindy : Lot of humor. I enjoy a good laugh and grab my ass!
If tomorrow your life is to be the subject of a biopic in the cinema, what would be the tagline of the movie’s poster ?
Cindy : Fallen for Cindy Starfall.
Let’s talk about your cultural tastes. What are your favorite movies?
Cindy : I like ‘Life is Beautiful‘; ‘The Bronx Tale‘; ‘The Good Fellas‘; ‘Devil Wears Prada‘.
Tell us about your news and current projects.
Cindy : I just released my popular annual calendar. 2019 calendar is a swimsuit issue. Amazing photos on each month and it will be signed to you. Get it exclusively on www.cindystarfall.net.
Where do you see yourself in 10 years? Still in front of the camera? To directing? Elsewhere?
Cindy : Traveling the world and be behind the camera. I will always involved in the adult industry so I might direct porn worldwide.
It’s selfie time, you have to take your picture where you are now.
Cindy :
Thanks again Cindy for playing along, see you soon.
De la pop culture à la porn culture, avec Carré Rose la rédaction d’Eklecty-City va à la rencontre des actrices X qui nous confient leurs débuts dans l’industrie du porno, les coulisses du métier, leurs actualités du moment et bien-sûr leurs gouts culturels. Pour ce nouveau numéro, nous sommes partis à la rencontre de Cindy Starfall.
Après avoir travaillé dans les affaires, Cindy a décidé de rejoindre l’industrie pour adulte pour profiter pleinement de sa vie. D’abord mannequin glamour, Cindy est passée à la webcam avant de lancer sa carrière d’actrice. Cindy a joué dans des films pour adultes pour des sociétés de renom telles que Filly Films, Mile High, Evil Angel, Hustler, Digital Playground et Wicked Pictures. Cindy a accepté de participer à Carré Rose pour nous en dire davantage.
Bonjour Cindy, merci à toi de participer à « Carré Rose » notre chronique coquine. Dans le cas où il y aurait des internautes qui ne te connaissent pas peux-tu te présenter ?
Cindy : Salut tout le monde, je suis Cindy Starfall. Je suis née et j’ai grandi au Vietnam. Je suis arrivée en Amérique quand j’avais 15 ans. Après avoir obtenu mon diplôme en marketing des affaires, j’ai décidé de quitter mon ennuyeux travail d’entreprise pour me joindre à l’amusante industrie des adultes.
J’ai été nominé 14 fois au cours de mes 5 années de carrière jusqu’à présent et j’aime être mon propre patron.
Dans ta biographie, nous apprenons que tu es une ancienne étudiante catholique. Dis-nous en plus à ce sujet. (Rires)
Cindy : Oui, je l’étais. Ma famille voulait que je reste loin des garçons, alors j’ai fréquenté une école de filles toute ma vie. Je pense que ça s’est retourné contre ma famille, mais j’aime regarder les filles en jupe d’écolière et j’ai développé mon amour pour les filles sexy.
A quel âge as-tu décidé de rentrer dans l’industrie du X ?
Cindy : En comparaison aux autres filles, je suis arrivée dans l’industrie tardivement à 23 ans contre 18, 19 ans habituellement.
Parle-nous de ta première expérience de tournage. Comment cela s’est passé ?
Cindy : C’était nerveux et excitant parce que je m’inquiétais pour mon accent. Le directeur de production a été très compréhensif. L’acteur était génial, donc je suis content que ça se soit mieux passé que je ne le pensais.
Quel est ton meilleur souvenir de tournage et la scène dont tu es le plus fier ?
Cindy : N’importe quelle scène dans mon film Starfall. C’est drôle, car j’ai prononcé ‘simultanément’ durant une scène et tout le monde était surpris sur le plateau, car c’est un mot qu’ils n’ont pas l’habitude d’entendre… vous savez qu’une pornstar peut être intelligente aussi. (Rires). Mais je suis vraiment fier de tout mon showcase, y compris de ma meilleure scène de gangbang avec 8 mecs.
Lors des tournages, prends-tu réellement du plaisir ou es-tu uniquement dans la simulation ? J’imagine qu’il y a des jours avec et des jours sans, dans ce cas comment fais-tu pour tourner ?
Cindy : J’apprécie juste le moment. J’aime quand les gars me regardent comme un morceau de viande. J’adore toute l’attention et Jonnie a si bien tourné la scène. Je ne pouvais pas demander une meilleure vitrine.
A ce jour quel est selon toi le meilleur studio de production?
Cindy : Chaque studio est unique et a sa propre identité, de sorte qu’ils sont tous les meilleurs dans ce qu’ils font.
Es-tu une grande consommatrice de porno ?
Cindy : Oui. Avant de tourner du porno, j’adore les regarder. J’adore aussi regarder les webcam girls.
Qu’est-ce que tu aimes et qu’est-ce que tu détestes dans le porno ?
Cindy : J’aime que ça donne du pouvoir aux femmes, les femmes peuvent être un patron indépendant. Je déteste que la société ait encore un mauvais jugement quand il s’agit de porno. Relax, c’est juste du sexe !
Quelles sont tes limites pour une scène ?
Cindy : Je ne fais pas de bondage dur, je n’aime pas la douleur et si je n’aime pas ça, je ne le ferai pas à la caméra.
Quels conseils donnerais-tu aux futures actrices qui souhaitent embrasser cette carrière ?
Cindy : Trouvez une agence réputée ! Faites vos recherches sur la meilleure agence pour vous représenter et vous guider.
Économisez de l’argent ! Elle ne dure pas éternellement, alors économisez pour les jours difficiles. Investissez votre argent ! Utilisez l’argent que vous gagnez pour investir dans d’autres choses qui vous feront gagner de l’argent aussi. Dépêchez-vous ! Le porno, c’est amusant, mais c’est aussi un travail. Plus vous vous bougez, plus vous gagnez de l’argent parce que vous êtes votre propre patron.
Tu le sais chez Eklecty-City nous traitons de l’actualité cinéma. Avec quel acteur / actrice souhaiterais-tu passer une soirée (rires) ?
Cindy : J’aime Sofia Vergara, c’est juste une femme confiante et drôle. J’aime bien m’amuser.
Justement profite de ces quelques lignes pour lui adresser un message (rires).
Cindy : Sofia, viens me mettre la fessée ! (Rires)
Alors, qu’est-ce qu’il faut faire pour te séduire ?
Cindy : Beaucoup d’humour. J’aime bien rire et qu’on attrape mon cul !
Si demain ta vie doit faire l’objet d’un biopic au cinéma, quelle serait l’accroche de l’affiche du film ?
Cindy : Fallen for Cindy Starfall.
Justement, parlons un peu de tes gouts culturels. Quels sont tes films préférés ?
Cindy : J’aime ‘La vie est belle‘, ‘Il était une fois le Bronx‘, ‘Les Affranchis‘ et ‘Le diable s’habille en Prada‘.
Parle-nous de ton actualité et de tes projets en cours.
Cindy : Je viens de sortir mon célèbre calendrier annuel. Le calendrier 2019 est une question de maillot de bain. Photos étonnantes sur chaque mois et il sera signé pour vous. Obtenez-le en exclusivité sur www.cindystarfall.net.
Où te vois-tu dans 10 ans ? Toujours devant la caméra ? A la réalisation ? Ailleurs ?
Cindy : Voyager à travers le monde et être derrière la caméra. Je m’impliquerai toujours dans l’industrie pour adulte afin de réaliser du porno dans le monde entier.
C’est le moment du selfie, tu dois te prendre en photo là où tu es actuellement.
Cindy :
Encore une fois merci Cindy d’avoir joué le jeu, à bientôt.
From pop culture to porn culture, with Carré Rose, Eklecty-City’s editorial team goes to meet X actresses who entrust us with their beginnings in the porn industry, the backstage of the profession, their current news and of course their cultural tastes. For this new issue, we went to meet actress Ember Snow.
An actress by training, Ember Snow was a model and played an important role in a play before turning to the adult industry. Also a camgirl, she was recently nominated for Cam Crossover at the YNOT Cam Awards, as well as the AVN and XBIZ awards for her stage performances. She makes a strong impression on the industry in the United States, the new starlet has already worked with studios such as Hustler, Evil Angel, Digital Playground and Brazzers. When it rains, it snows, here is our meeting with Ember Snow who also gives us some tips on dredging.
Hello Ember, thank you for participating in ‘Carré Rose’ our naughty column. In case there are Internet users who don’t know you, can you introduce yourself?
Ember : My name is Ember Snow. I’m an adult film performer. I’m Filipino, 4’11 and weigh 90 lbs. I was actually born in Riyadh, Saudi Arabia, but moved here when I was 9.
In your biography, we learn that you are an actress by training. Tell us more about it.
Ember : I kinda got into the whole modeling and acting thing a little late. I was headed more toward the modeling side of things, but I got cast in a few small things and eventually landed a major part in a play. The director pointed out that Asians don’t really get a fair shake in Hollywood and that I’d probably have more success if I got into producing, so I decided to do that.
However, I went to several meetings with money people and all of them just wanted to have sex with me. (Laughs) So, I thought about it a lot and said, you know what? I could do porn. Then I could make my own money and fund my projects on my own!
At what age did you decide to enter the X industry and what is the origin of your pseudo ?
Ember : Let’s just say, I was old enough to drink (laughs) – not that I drink that much to begin with – and my name comes from a couple things. Ember was originally going to be November, but I decided to shorten it. Plus I like the implication of ‘heat’. Even when a fire burns out, the embers still smolder and they are hotter and more dangerous than the fire itself. And Snow, well, it just happened that when I made the decision to do porn, I was in a place where I was experiencing snow for the first time in my life. I loved how peaceful it was and also how pure it seemed.
The two seemed to define who I am. I can be very sweet, innocent and pure, but if you get me into bed, I’ll fuck your brains out.
Tell us about your first set experience. How did it go?
Ember : It was with another woman, I have always been very attracted to women. I’m bi, but I tend to play with women a lot more than men. So, even though I was very nervous about doing it on camera for the first time, being with a woman made it very natural for me.
What is your best memory of shooting and the scene you’re most proud of ?
Ember : OMG.. all of my shoots are memorable. Seriously, it’s hard to pick one. The best memory I have actually has nothing to do with the sex. I was on a shoot and something in my personal life happened. I got a text and it sent me into a spiral.
The legendary porn star Julia Ann was my co-star that day. She found me in the bathroom and immediately knew exactly what the problem was. Not only did she comfort me, but she also tweeted about my problem and asked other girls in the industry to share their similar experiences.
So many women responded and aired their stories to the world. It was such an amazing moment for me and really let me know that I wasn’t alone. I will always love Julia for that.
As for the scene, I am most proud of? There are a few. My first cuckold scene for She Will Cheat, my first IR scene with Isiah Maxwell – James Avalon directed and it is just an amazing scene. My TS scene with Chanel Santini. She is so fucking hot, I can’t believe she has a dick! And, of course, my first anal scene that was released just recently. I’d been holding off for a while, scared it would go bad, but it went so well, I couldn’t wait to shoot my next one.
The fantasy you haven’t realized yet?
Ember : The Triple Play. Three Guys. DP with Blow Job. And after that a blow bang and then a gang bang. I have such a reputation as a good girl in this industry. They know me as Snow. Time for people to see ‘Ember’.
During the shootings, do you really take pleasure or are you only in the simulation? I guess there are days with and days without, so how do you shoot?
Ember : I can only think of two scenes I have shot where I didn’t have at least one orgasm. I cum very easily and even if I’m not feeling it that day, it doesn’t matter. Once I am in sex mode, that’s what’s important. Plus, I feel like I owe that to the fans. They’re wanting to see me get fucked for real and not act, so I try not.
Which production studio do you think is the best today?
Ember : I don’t think there is one single production company. There are so many companies that put out a lot of good product ad I have been blessed to work with the majority of them. There are very few major companies I haven’t worked with, but I hope to fix that problem this year.
Are you a big porn consumer?
Ember : Yes, my own! (Laughs) I watch myself a lot. I know that sounds narcissistic, but I study my scenes and try to improve. I want to know what I look like in certain positions and how my body relates to the camera from different angles. Plus I work with a lot of hot people – guys and girls. Sometimes I can’t believe I’m actually with them!
According to you, are the camgirls taking control of porn?
Ember : No. I’m a cam girl. What I know is that most of the cam girls out there won’t cross the line and do porn, so there will always be those of us who do and those of us who don’t. By the way, if any really hot cam girls want to cross the line and work with me, hit me up!
What do you like and hate about porn?
Ember : I don’t really have anything about porn that I hate. Hate’s a strong word. If I hated something, then I wouldn’t do it. I am probably a little disappointed that Asian women are seen as a niche market and reduced to a fetish sometimes, but that doesn’t mean perceptions can’t be changed, and I am ready to do that! I mean, there have been huge Asian superstars in the past, why can’t there be more in the future?
As far as what do I like? Let’s talk about what I LOVE. First off, I love sex and porn allows me to explore my sexuality in ways I could never do in my real life. To have the experiences I have had in porn would mean meeting so many random people and taking chances with hundreds of strangers. I’m not about that. I’m very safety conscious. Porn allows me to be sexually free and I love that.
What are your limits for a scene?
Ember : I’m a very sex positive kind of person. If the scene promotes that, then I am into it. If not, then I am not really down with it. I had a scene once where I was supposed to be handcuffed, spit upon and slapped. I asked them if we could cut the spitting and slapping, leave the handcuffs and while the sex was happening, I made sure the audience could see that I was enjoying what my co-star was doing to me. That’s the key, I always want people to know that what I am doing fun, pleasurable and positive for me.
What advice would you give to future actresses who wish to embrace this career?
Ember : Come talk to me. (Laughs) There’s too much for me to share here, but let me boil it down to this: you never, ever, have to do anything you don’t want to do. Don’t let anyone tell you that you HAVE to do certain things or you will never get work. If you are responsible, do your job and look great on camera, then you will get work no matter what your limits are. But seriously, if you are new and hot and want to shoot your first scene, come to me.
You know it at Eklecty-City we deal with cinema news. With which actor/actress would you like to spend an evening (laughs)?
Ember : Margot Robbie. I would eat her pussy and make her cum until she passes out.
Use these few lines to send him or her a message (laughs).
Ember : Margot, I know that to you I am just a porn performer, but I’m also going to be a mainstream producer someday. Aside from making you feel good every single night that we’re together, I will make sure you win the Oscar you deserved for ‘I, Tonya!‘.
So, what does it take to seduce you?
Ember : To not seduce me. (Laughs) Trust me, I get hit on a LOT and it’s always the same thing. Guys think that if they ply me with compliments and try slick dialogue it’s going to make me melt. Sorry. I’ve heard it all and I am immune.
I once said that the brilliance of James Bond‘s manner of seduction is to walk in a room, stand close to the hottest girl in it and then comment on what was happening in the room. This starts a conversation that has nothing to do about the woman at all, but ultimately leads to her being interested in him. If guys would do that, they would be more subtle and it would intrigue women a lot more.
If tomorrow your life is to be the subject of a biopic in the cinema, what would be the tagline of the movie’s poster ?
Ember : When it Rains, It Snows.
Let’s talk about your cultural tastes. What are your favorite movies?
Ember : I love movies with very complicated characters. For years, my favorite movie was Magnolia by Paul Thomas Anderson. Also, Gone Girl by David Fincher.
But just last week I saw the film adaptation of Shakespeare’s Richard III, directed by Richard Loncraine and starring Ian McKellan. Talk about a revelation. I really wasn’t into Shakespeare before that – sure, I liked Baz Lurhmann‘s Romeo + Juliet – but this version of R3 was so incredible. Really altered my perception of a lot of things.
Tell us about your news and current projects.
Ember : The biggest news is that I just wrapped on my very first porn feature as executive producer. It is a drama/comedy that has a lot of dialogue but also a few sex scenes as well. it stars Cherie DeVille, Chloe Cherry, Christiana Cinn, Jill Kassidy and Gina Valentina along with Jake Adams and Nathan Bronson.
We are in post production – as of this writing – on it and will be shopping it to production companies. I have scripts for a few more porn features and several mainstream ones as well that are ready to go, we’re just looking for some extra money to get them done!
As far as adult stuff, I just shot for Pure Taboo recently and will be having some more IR and anal scenes coming out as well. I have also been sinking some money into high end clips for the clips sites like ManyVids, Clips4Sale and also on OnlyFans.
I’m also preparing to start work on my first-ever fan project, so if guys want to e-mail my assistant for more details on that, they might get a chance to work with me!
Where do you see yourself in 10 years? Still in front of the camera? To directing? Elsewhere?
Ember : If people still want to watch me fuck in ten years… (laughs). But yeah, if that’s not what people want then I’ll be behind the camera, producing, possibly directing. We’ll see.
It’s selfie time, you have to take your picture where you are now.
Ember : I’ll do it right now.
Finally, what question would you have liked us to ask you and what would you have answered?
Ember : No one ever asks me what my fetish is, or what my favorite thing about sex is. Honestly, the pop. I think I’m a little obsessed with watching men cum. It’s the reason why I am usually doing facials in my scenes. I want a front row seat to watching a guy explode. I’m always asking guys on SextPanther to send me video clips of them cumming.
Thanks again Ember for playing along, see you soon.
Ember : Thank you for having me! And guys, follow me on Twitter or on Instagram.
De la pop culture à la porn culture, avec Carré Rose la rédaction d’Eklecty-City va à la rencontre des actrices X qui nous confient leurs débuts dans l’industrie du porno, les coulisses du métier, leurs actualités du moment et bien-sûr leurs gouts culturels. Pour ce nouveau numéro, nous sommes partis à la rencontre de Ember Snow.
Actrice de formation, Ember Snow a fait du mannequinat et à eu un rôle important dans une pièce de théâtre avant de se tourner vers l’industrie pour adulte. Également camgirl, elle a récemment été nominée pour Cam Crossover aux YNOT Cam Awards, ainsi qu’aux AVN et XBIZ awardspour ses performances dans les scènes. Il se dit qu’elle fait forte impression sur l’industrie aux États-Unis, la nouvelle starlette a d’ores et déjà travaillé avec les studios comme Hustler, Evil Angel, Digital Playground et Brazzers. Quand il pleut, il Neige, voici notre rencontre avec Ember Snow qui nous donne également quelques conseils de dragues.
Bonjour Ember, merci à toi de participer à « Carré Rose » notre chronique coquine. Dans le cas où il y aurait des internautes qui ne te connaissent pas peux-tu te présenter ?
Ember : Je m’appelle Ember Snow. Je suis une actrice de films pour adultes. Je suis philippine, je mesure 1m80 et je pèse 41 kilos. Je suis né à Riyad, en Arabie Saoudite, mais j’ai déménagé ici quand j’avais 9 ans.
Dans votre biographie, nous apprenons que tu es actrice de formation. Dis-nous en plus à ce sujet.
Ember : J’ai commencé à faire du mannequinat et du théâtre un peu tard. Je me dirigeais davantage vers le côté modèle des choses, mais j’ai obtenu quelques petites choses et j’ai fini par décrocher un rôle important dans une pièce de théâtre. Le réalisateur a fait remarquer que les Asiatiques n’ont pas vraiment droit à un traitement équitable à Hollywood et que j’aurais probablement plus de succès si je me mettais à produire, alors j’ai décidé de le faire.
Cependant, j’ai assisté à plusieurs réunions avec des gens de pouvoir et tous voulaient simplement avoir des relations sexuelles avec moi. (Rires) Alors, j’y ai beaucoup réfléchi et j’ai dit, tu sais quoi ? Je pourrais faire du porno. Alors je pourrais faire mon propre argent et financer mes projets par mes propres moyens !
A quel âge as-tu décidé de rentrer dans l’industrie du X ?
Ember : Disons que j’étais assez vieux pour boire (rires), ce n’est pas que je bois tant que ça au départ. Et mon nom vient d’une ou deux choses. A l’origine, Ember devait être novembre, mais j’ai décidé de le raccourcir. En plus, j’aime l’implication de la ‘chaleur’. Même lorsqu’un feu s’éteint, les braises continuent de brûler et elles sont plus chaudes et plus dangereuses que le feu lui-même. Et Snow, eh bien, il se trouve que lorsque j’ai pris la décision de faire du porno, j’étais dans un endroit où j’avais de la neige pour la première fois de ma vie. J’aimais sa tranquillité et sa pureté.
Les deux semblaient définir qui je suis. Je peux être très gentil, innocent et pur, mais si tu me mets au lit, je te rend fou.
Parle-nous de ta première expérience de tournage. Comment cela s’est passé ?
Ember : C’était avec une autre femme, j’ai toujours été très attiré par les femmes. Je suis bi, mais j’ai tendance à jouer avec les femmes beaucoup plus que les hommes. Donc, même si j’étais très nerveuse à l’idée de le faire devant la caméra pour la première fois, le fait d’être avec une femme m’a rendue très naturelle.
Quel est ton meilleur souvenir de tournage et la scène dont tu es le plus fier ?
Ember : OMG… tous mes tournages sont mémorables. Sérieusement, c’est dur d’en choisir un. Mon meilleur souvenir n’a rien à voir avec le sexe. J’étais sur un tournage et quelque chose dans ma vie personnelle est arrivé. J’ai reçu un texto et ça m’a mis dans une spirale.
La légendaire star du porno Julia Ann était ma co-star ce jour-là. Elle m’a trouvé dans la salle de bains et a immédiatement su exactement quel était le problème. Non seulement elle m’a réconfortée, mais elle m’a aussi tweeté sur mon problème et a demandé à d’autres filles de l’industrie de partager leurs expériences similaires.
Tant de femmes ont répondu à l’appel et ont diffusé leurs histoires dans le monde entier. C’était un moment extraordinaire pour moi et m’a vraiment fait savoir que je n’étais pas seule. J’aimerai toujours Julia pour ça.
Quant à la scène, je suis le plus fier de ? il y en a quelques-unes. Ma première scène cuckold pour She Will Cheat, ma première scène IR avec Isiah Maxwell – James Avalon réalisé et c’est juste une scène incroyable. Ma scène TS avec Chanel Santini. Elle est tellement canon, je n’arrive pas à croire qu’elle ait une bite ! Et, bien sûr, ma première scène anale qui est sortie tout récemment. J’avais attendu un moment, j’avais peur que ça tourne mal, mais ça s’est si bien passé que j’avais hâte de tourner mon prochain film.
Le fantasme que tu n’as pas encore réalisé ?
Ember : Le Triple Play. Trois gars. DP avec Blow Job. Et après ça, un blowbang et un gangbang. J’ai la réputation d’être une fille bien dans cette industrie. Ils me connaissent sous le nom de Snow. Il est temps pour les gens de voir ‘Ember’.
Lors des tournages, prends-tu réellement du plaisir ou es-tu uniquement dans la simulation ? J’imagine qu’il y a des jours avec et des jours sans, dans ce cas comment fais-tu pour tourner ?
Ember : Je ne peux penser qu’à deux scènes que j’ai tournées où je n’ai pas eu au moins un orgasme. J’éjacule très facilement et même si je ne le ressens pas ce jour-là, ça n’a pas d’importance. Une fois que je suis en mode sexe, c’est ce qui est important. En plus, j’ai l’impression de devoir ça aux fans. Ils veulent que je me fasse baiser pour de vrai et que je n’agisse pas, alors j’essaie pas.
A ce jour quel est selon toi le meilleur studio de production?
Ember : Je ne pense pas qu’il y ait une seule société de production. Il y a tellement d’entreprises qui produisent beaucoup de bonnes choses que j’ai eu la chance de travailler avec la majorité d’entre elles. Il y a très peu de grandes entreprises avec lesquelles je n’ai pas travaillé, mais j’espère résoudre ce problème cette année.
Es-tu une grande consommatrice de porno ?
Ember : Oui, le mien ! (Rires) Je me regarde beaucoup. Je sais que cela peut paraître narcissique, mais j’étudie mes scènes et j’essaie de m’améliorer. Je veux savoir à quoi je ressemble dans certaines positions et comment mon corps est relié à la caméra sous différents angles. En plus, je travaille avec beaucoup de gens sexy, des mecs et des filles. Parfois, je n’arrive pas à croire que je suis vraiment avec eux !
Selon-toi, les camgirls prennent-ils le contrôle du porno ?
Ember : Non. Je suis une cam girl. Ce que je sais, c’est que la plupart des cam girls ne vont pas franchir la ligne et faire du porno, donc il y aura toujours ceux d’entre nous qui le feront et ceux qui ne le feront pas. Au fait, si des filles vraiment sexy veulent franchir la ligne et travailler avec moi, appelez-moi !
Qu’est-ce que tu aimes et qu’est-ce que tu détestes dans le porno ?
Ember : Je n’ai rien sur le porno que je déteste. Détester est un mot fort. Si je détestais quelque chose, je ne le ferais pas. Je suis probablement un peu déçu que les femmes asiatiques soient considérées comme un marché de niche et parfois réduites au fétichisme, mais cela ne veut pas dire que les perceptions ne peuvent pas changer, et je suis prêt à le faire ! Je veux dire, il y a eu d’énormes superstars asiatiques dans le passé, pourquoi ne peut-il pas y avoir plus dans le futur ?
Qu’est-ce que j’aime ? Parlons de ce que j’aime. Tout d’abord, j’aime le sexe et le porno me permet d’explorer ma sexualité d’une façon que je ne pourrais jamais faire dans ma vie réelle. Avoir les expériences que j’ai eues dans le porno signifierait rencontrer tant de gens au hasard et prendre des risques avec des centaines d’étrangers. Je ne parle pas de ça. Je suis très soucieux de la sécurité. Le porno me permet d’être sexuellement libre et j’adore ça.
Quelles sont tes limites pour une scène ?
Ember : Je suis une personne très positive sexuellement. Si la scène fait la promotion de ça, alors je suis dans le coup. Si ce n’est pas le cas, alors je ne suis pas vraiment d’accord. J’ai eu une scène où j’étais censé être menottée, on devrait me cracher dessus et me gifler. Je leur ai demandé si nous pouvions couper les crachats et les gifles, laisser les menottes et pendant que le sexe se passait, je m’assurais que le public puisse voir que j’appréciais ce que ma partenaire vedette me faisait. C’est la clé, je veux toujours que les gens sachent que ce que je fais est amusant, agréable et positif pour moi.
Quels conseils donnerais-tu aux futures actrices qui souhaitent embrasser cette carrière ?
Ember : Venez me parler. (Rires) Il y a trop de choses à partager ici, mais laissez-moi résumer comme suit : vous n’avez jamais, jamais, jamais, à faire quoi que ce soit que vous ne voulez pas faire. Ne laissez personne vous dire que vous DEVEZ faire certaines choses ou vous n’aurez jamais de travail. Si vous êtes responsable, que vous faites votre travail et que vous avez bonne mine à l’écran, vous aurez du travail, peu importe vos limites. Mais sérieusement, si tu es nouveau et sexy et que tu veux tourner ta première scène, viens me voir.
Tu le sais chez Eklecty-City nous traitons de l’actualité cinéma. Avec quel acteur / actrice souhaiterais-tu passer une soirée (rires) ?
Ember : Margot Robbie. Je mangerais sa chatte et je la ferais jouir jusqu’à ce qu’elle s’évanouisse.
Justement profite de ces quelques lignes pour lui adresser un message (rires).
Ember : Margot, je sais que pour toi, je ne suis qu’une actrice porno, mais je serai aussi un producteur grand public un jour. En plus de te réconforter tous les soirs qu’on passe ensemble, je ferai en sorte que tu remportes l’Oscar que tu mérites pour ‘I, Tonya !‘.
Alors, qu’est-ce qu’il faut faire pour te séduire ?
Ember : Pour ne pas me séduire. (Rires) Crois-moi, je me fais beaucoup draguer et c’est toujours la même chose. Les mecs pensent que s’ils me font des compliments et essaient des dialogues lisses, ça va me faire fondre. Désolée. J’ai tout entendu et je suis immunisé.
J’ai dit un jour que l’éclat de la séduction de James Bond est d’entrer dans une pièce, de se tenir près de la fille la plus sexy et de commenter ce qui se passait dans la pièce. Cela déclenche une conversation qui n’a rien à voir avec la femme, mais qui finit par l’amener à s’intéresser à lui. Si les hommes faisaient cela, ils seraient plus subtils et cela intriguerait beaucoup plus les femmes.
Si demain ta vie doit faire l’objet d’un biopic au cinéma, quelle serait l’accroche de l’affiche du film ?
Ember : When it Rains, It Snows (Quand il pleut, il Neige).
Justement, parlons un peu de tes gouts culturels. Quels sont tes films préférés ?
Ember : J’adore les films avec des personnages très compliqués. Pendant des années, mon film préféré a été Magnolia de Paul Thomas Anderson. Aussi, Gone Girl de David Fincher.
Mais pas plus tard que la semaine dernière, j’ai vu l’adaptation cinématographique de Richard III de Shakespeare, réalisé par Richard Loncraine et mettant en vedette Ian McKellan. Tu parles d’une révélation. Je n’étais pas vraiment fan de Shakespeare avant cela – bien sûr, j’aimais Roméo + Juliette de Baz Lurhmann – mais cette version de R3 était tellement incroyable. Ça a vraiment changé ma perception de beaucoup de choses.
Parle-nous de ton actualité et de tes projets en cours.
Ember : La plus grande nouvelle, c’est que je viens de terminer mon tout premier film porno en tant que producteur exécutif. C’est un drame/comédie qui a beaucoup de dialogues mais aussi quelques scènes de sexe. Il met en vedette Cherie DeVille, Chloe Cherry, Christiana Cinn, Jill Kassidy et Gina Valentina ainsi que Jake Adams et Nathan Bronson.
Nous sommes en pleine post-production – au moment même de cette interview – et nous allons le vendre à des sociétés de production. J’ai des scripts pour quelques autres longs métrages pornographiques et plusieurs autres qui sont prêts à démarrer, nous cherchons juste de l’argent supplémentaire pour les réaliser !
En ce qui concerne les trucs d’adultes, je viens de tourner pour Pure Taboo récemment et j’aurai d’autres scènes IR et anales qui vont sortir aussi. J’ai aussi investi de l’argent dans des clips haut de gamme pour les sites de clips comme ManyVids, Clips4Sale et aussi sur OnlyFans.
Je me prépare aussi à commencer à travailler sur mon tout premier projet de fans, donc si les gars veulent envoyer un e-mail à mon assistante pour plus de détails à ce sujet, ils auront peut-être la chance de travailler avec moi !
Où te vois-tu dans 10 ans ? Toujours devant la caméra ? A la réalisation ? Ailleurs ?
Ember : Si les gens veulent toujours me voir baiser dans dix ans… (Rires). Mais oui, si ce n’est pas ce que les gens veulent, je serai derrière la caméra, à produire, peut-être à réaliser. Nous verrons bien.
C’est le moment du selfie, tu dois te prendre en photo là où tu es actuellement.
Ember : Je te fais ça de suite.
Pour terminer, quelle question aurais-tu souhaité que l’on te pose et qu’aurais-tu répondu ?
Ember : Personne ne me demande jamais quel est mon fétichisme, ou ce que je préfère dans le sexe. Honnêtement, le sperme. Je crois que je suis un peu obsédée par les hommes qui jouissent. C’est la raison pour laquelle je fais habituellement des facials dans mes scènes. Je veux une place au premier rang pour regarder un type éjaculer. Je demande toujours aux gars sur SextPanther de m’envoyer des clips vidéo d’eux en train de jouir.
Encore une fois merci Ember d’avoir joué le jeu, à bientôt.
Ember : Merci de m’avoir invité ! Et les gars, suivez-moi sur Twitter et Instagram.
Laissons les tendances de côté et intéressons-nous à l’originalité. Avec Adopte un Créatif, vous allez découvrir des passionnés, des créatifs, des youtubeurs / youtubeuses méconnu(e)s qui font l’actualité du web. Pour ce nouveau numéro, je suis parti à la rencontre de Maxime Ginolin et de son personnage MagiCJacK.
Tout d’abord, je dois vous avouer que je suis un immense fan de la créativité de Maxime Ginolin. Maxime jongle entre la musique et son personnage MagiCJack. MagiCJacK est un personnage très Burtonnien dans l’esthétisme avec la violence de Stanley Kubrick. C’est aussi un savant mélange du Joker avec Beetlejuice, V pour Vendetta, Ace Ventura ou encore The Mask des personnages iconiques de la Pop Culture. Avec MagiCJack, Maxime fait passer des messages forts, il aborde des thèmes récurrents tels que la politique, l’obscurantisme religieux, le système bancaire, l’industrie de l’agro-alimentaire, la cause animal, l’environnement et la science.
Rencontre avec un véritable artiste.
Bonjour Maxime, merci de participer à notre chronique ‘Adopte un Créatif’. Dans le cas où il y aurait des internautes ignorant ton actualité, peux-tu te présenter et nous rappeler ton parcours?
Maxime : Je suis réalisateur, acteur, compositeur et chanteur. J’ai commencé par prendre des cours d’art dramatique vers l’âge de 13 ans à Rabat – Maroc, là où j’ai grandi – puis j’ai commencé le chant et à jouer dans un groupe à 17 ans. Après je suis rentré continuer mes études en France, à Lyon où je suis sorti diplômé de l’école de cinéma FACTORY en tant que réalisateur/metteur en scène. Puis j’ai eu la chance de collaborer sur des projets de cinéma en France et aux USA.
En parallèle j’ai un projet musical qui s’appelle MAX RAGE. Je sors mon nouvel album EVOLUTION OR EXTINCTION cette année.
Quelle est ta toute première expérience avec internet ?
Maxime : C’était au collège. Je devais à peine à voir 13 ou 14 ans. C’était en cours on nous apprenais à utiliser Google (rires) puis je me rappelle ma première utilisation de YouTube à ses débuts, je regardais les premières vidéos de FAIL (rires).
Présente-nous ton univers :
Maxime : MagiCJacK est un extraterrestre polymorphe. Il appartient à l’espèce Zetomorphe. Son prénom dans sa langue signifie : ‘coquin aux multiples visages’. Nous sachant en danger il prend la décision de débarquer sur terre pour divertir notre espèce. Il est un miroir grossissant des aspects les plus beaux et les plus sombres de notre humanité. Pour créer l’univers du personnage j’ai beaucoup été influencé par des films comme les deux premiers Batman de Tim Burton, Ace Ventura, The Mask, Orange Mécanique, The Crow, V pour Vendetta, Powder…
Max Rage quand à lui est un personnage à deux visages, l’un détruit l’autre encore vivant.
Il représente bien la part qu’il y a en chacun de nous de bonheur et de douleur. Mais aussi la représentation que je me fait de l’état actuel du monde et de notre société. Le nouvel album Evolution or Extinction parle aussi bien de la destruction de l’environnement, l’emprise des religions, la guerre, le massacre de masse que vivent les animaux qu’à l’inverse la beauté de la vie, de l’amour, de la justice et la liberté.
Qu’est ce qui t’a donné ta vocation ?
Maxime : J’ai toujours été fan de Jim Carrey, Tim Burton, Nirvana, Marilyn Manson et de tant d’autres artistes. J’ai été fasciné très petit du pouvoir que l’art peut avoir sur nos congénères. Vers l’âge de 6 ans j’ai vu mon premier clip de Marilyn Manson et j’ai tout de suite su que c’était ce que je voudrais faire de ma vie.
Plus tard à l’adolescence j’ai eu une prof extraordinaire qui a changé ma perception du monde. Elle me citait toujours cette phrase de Sartre : ‘L’écrivain est en situation dans son époque : chaque parole a des retentissements. Chaque silence aussi.‘
Cela guida ma vie et mon art jusqu’à aujourd’hui.
Quelle a été la réaction de tes proches ?
Maxime : Ils ont eu peur pour moi car c’est évidemment un choix de carrière très compliqué et aussi parce que j’ai pris le parti de parler de sujets pas toujours faciles à traiter. Il a fallu un peu de temps mais depuis plusieurs années ils me soutiennent beaucoup et je leur en suis très reconnaissant.
Quelle sont tes sources d’inspiration ?
Maxime : Le cinéma, la musique, la philosophie, l’histoire, les gens autour de moi, mes expériences de vie et les émotions qu’elles génèrent.
Quelle est ta première expérience de tournage ? Comment cela s’est passé ?
Maxime : C’était pour le tournage d’un clip. Je jouais un jeune homme enfermé dans un hôpital psychiatrique qui voyait plusieurs versions de lui même. C’était une excellente expérience. On m’a d’ailleurs tondu le crâne dans une scène. C’est à l’issue de ce tournage que j’ai décidé de créer le personnage de MagiCJacK, il représentait initialement une hallucination de cet individu enfermé.
Quel a été ton meilleur moment de réalisation ? Le pire ?
Maxime : Pour les meilleures moments, le tournage des derniers épisodes de MagiCJacK l’an dernier ainsi que mon dernier tournage de septembre pour un film qui traite des discriminations faites aux personnes obèses : GROSSE. L’équipe était adorable et ultra efficace. C’est un vrai régal de pouvoir travailler avec des personnes qui sont comme ta famille.
Ma pire expérience était sur le tournage du film ‘Le Jugement’. Nous n’avions que 3 jours pour boucler le tournage, j’étais très fatigué, mes scènes et mon texte étaient compliquées et pour couronner le tout, deux personnes de l’équipe ont failli se battre car elles se détestaient. Enfin bref aujourd’hui j’y repense en rigolant. Mais ça a dû être la cause de certains de mes cheveux blancs (rires).
Quelles sont, dans tes vidéos, celles qui te semblent les plus intéressantes, qui te tiennent le plus à cœur, et pourquoi ?
Maxime : C’est impossible pour moi de répondre à cela car chacune d’entre elles reflètent un moment de ma vie, qui je suis et ce qui m’anime.
Je recommande Cruello, Mémé, Monsieur Loyal mais aussi Zombie’s World, Si jamais Dieu n’existe pas, ou encore GROSSE, Hariburne, Le Jugement… bien qu’il mériterait une mise à jour et des corrections.
Quel(s) conseil(s) donnerais-tu aux jeunes créatifs qui souhaitent partager leurs univers sur la toile ?
Maxime : Posez vous les bonnes questions. Vous voulez être YouTubeur ou faire du cinéma ou faire les deux. Car ce sont deux monde totalement différents qui ne sont pas du tout régis par la même façon de fonctionner. Le cinéma est très indépendant de YouTube et faire comme j’ai fait, c’est à dire tout diffuser sur YouTube et allait très peu en festival peut vous freiner énormément. Donc votre stratégie devra prendre en compte que ça peut être quitte ou double. Si votre but est de créer du contenu pour YouTube, pensez économie de moyens car on peut faire de grandes choses avec peu, tout comme on peut tout foutre en l’air avec plein d’argent.
Aussi soyez le plus possible présent, ne faites pas comme moi (rires) car les algorithmes vous mettront plus en avant.
Et pour finir : Tremblez mais osez ! Voyez grands, vous en êtes capable, votre seule limite est votre imagination.
Si tu pouvais adresser un message à toi-même à l’âge de 10ans, lequel serait-ce ?
Maxime : Accroches toi. Tu es bourré de défauts mais aussi plein de qualités. Ne sois pas trop dur envers toi même, et même si c’est compliqué, apprends à t’aimer. Ta différence et ton hypersensibilité seront ta force. Ne prends pas tout trop au sérieux, la vie est éphémère. Profites-en.
Je t’aime fort.
Que ferais-tu avec un budget digne d’un blockbuster ?
Maxime : Un long-métrage sur les origines du personnage de MagiCJacK où je pourrais intégralement développer l’univers et ses pouvoirs. Produire ma série d’action L’Antidote, un croisement entre Fight Club et Equilibrium. Nous avons tourné le pilote avec des cascadeurs qui ont travaillé avec Luc Besson et qui ont fait un travail exceptionnel. Le pilote n’est pas diffusé pour l’heure car nous essayons de le proposer à des chaînes.
J’ai aussi plusieurs autres projets de séries ou long-métrages que j’ai écrit que je rêverais réaliser aussi bien des drames, des comédies, de l’horreur ou de la S-F.
Nous faisons appel à ton esprit créatif. A toi de nous proposer quelque chose et de commenter.
Maxime : J’ai choisi le logo M de MagiCJacK que j’ai dessiné alors que je n’avais que 17 ans. Je passais mes heures de cours à gribouiller pour essayer de créer le logo de mon premier groupe de Grunge qui s’appelait MagiCJacK puis un jour j’ai commencé à dessiner un M que j’étirais de plus en plus, je lui rajoutais des pointes car j’ai toujours eu un faible pour les piques que portent certains reptiles et aussi des Gremlins, j’ai rajouté des arabesques sur les côtés en référence à Tim Burton mais que j’ai commencé à faire à ma façon (plus arquées) puis pour finir j’ai voulu lui donner la forme la plus aérodynamique possible pour peut être un jour, m’en inspirer pour créer la forme vu-du-dessus de la MagiCMobile.
J’ai choisi le poster de Sauver Willy que j’ai vu très jeune. Ce film a changé ma vie à l’époque. Cette image est une ode à la liberté. Elle immortalise cet un instant précis de communion intense entre un enfant prisonnier de la douleur de son passé et son ami prisonnier lui de la cupidité, du manque d’empathie et de l’ignorance de certains humains. L’enfant a été abandonné par sa mère, son ami lui a été retiré de sa famille. C’est pendant cette fraction de seconde immortalisée sur le poster que tout deux vivent leur libération.
Ça me bouleverse…
1 de 2
Tu le sais, notre thématique est la Pop Culture. Que signifie pour toi la culture populaire ?
C’est une appellation qui, je pense, a plusieurs sens. Pour moi la culture populaire est celle qui marque les populations quelque soit son univers. Elle transcende le temps et les générations.
Quelles sont tes œuvres de référence dans la Pop Culture ?
Jurassic Park, Le Monde Perdu, Truman Show, Equilibrium, Powder, La Mouche, L’éveil, Orange Mécanique, Doberman, Mad Max, Les Tortues Ninja, The Mask, Gremlins 2, Predator, Alien, Batman Returns et sa B.O., Man on the Moon, Ace Ventura en Afrique, Ghostbusters 1 et 2, Earthlings, Blood Diamonds, Fight Club, American Psycho, Hook, Fisher King etc…c’est vraiment très compliqué car je suis amoureux de centaines de films. J’ai juste mis ce qui me passait par la tête.
Musique : Danny Elfman avec sa BO de Batman Returns qui m’a profondément influencé et marqué depuis tout petit. Le thème de Scrooged, des Contes de la crypte et bien sûr Beetlejuice dont je suis presque plus fan que du film en lui même. J’ai même sorti une chanson de MagiCJacK qui s’appelle Needlejuice en clin d’œil.
La musique de fin de Blood Diamonds ‘Solomon Vandy’ qui m’a tant fait pleuré quand je l’écoute, la musique d’Hotel Rwanda ‘Millions Voices’ ou encore du film Mighty Joe ‘Imba Wimbo’, qui me rappellent mon enfance en Afrique et ma rencontre avec une jeune gorille au Gabon dont les parents ont été tués par des braconniers. J’écoute beaucoup de musiques africaines et tribales. Cela m’a beaucoup influencé dans la composition de ma chanson ‘Incorporality’.
Le thème de Man of Steel, qui dans les heures les plus sombres de ma vie me redonne de l’espoir…
Marylin Manson pour l’album Antichrist Superstar, Holywood et Mechanical Animals. Nirvana et plus particulièrement Kurt Cobain, peut être l’artiste dont je me sens le plus proche intérieurement. Queen et aussi les albums solos de Freddie Mercury. Mon père en écoutait déjà alors que j’étais dans le ventre de ma mère. Ce groupe m’a profondément marqué avec aussi le groupe Electric Light Orchestra qu’il me faisait écouter.
Je suis fan incontournable de la série TV Red Dwarf très peu connu en France.
Je lis peu de livres, mais deux m’ont profondément marqués La Nuit des Temps de Barjavel et L’Empire des Rats de James Herbert.
Pour conclure je tiens à préciser qu’il m’ait extrêmement difficile de citer toutes les oeuvres qui comptent pour moi car il y en a beaucoup trop.
Et quelles sont tes attentes ?
Maxime : Je rêverais de pouvoir un jour – avec un vrai budget – faire une trilogie de l’univers de Dinotopia qui est un monde qui me touche énormément mais qui n’a pas été vraiment bien exploité par le passé.
J’adorerai un jeu vidéo sur l’univers de Jurassic Park qui ne soit ni un jeu de gestion ni un jeu de lego… mais un jeu ultra réaliste dans le monde des deux premiers films saupoudré d’un suspense à la Dino Crisis. Je trouve que la licence est gachée aussi bien au niveau des nouveaux films que j’apprécie regarder mais qui ne me transcende absolument pas, et des jeux actuelles…
Un mot sur ton actualité ? Tes projets en cours ?
Maxime : Je travaille à la réalisation de mon premier long-métrage MagiCJacK, qui devrait sortir cet été si tout se passe bien. Je ne peux pas parler du thème du film pour l’instant, je dois garder le secret…
J’ai integré il y a peu une agence de comédiens et je vais aussi très probablement travaillé plus souvent en tant qu’acteur pour d’autres films qui ne sont pas les miens.
Et j’ai bien évidemment la sortie de mon nouvel album Max Rage : Evolution or Extinction.
A quel autre créatif souhaiterais-tu voir poser ces questions ?
Alors j’avoue que je suis très mauvais en YouTubeur et j’ai tendance à vivre dans ma bulle. Donc d’avance je m’excuse pour toutes celles et ceux que j’oublie car il y en a beaucoup des biens. Pour rester dans le cinéma il y a MrMeeea que j’aime regarder et qui est une mine d’informations sur plein de films que j’adore.
As-tu beaucoup de retour des personnes qui te suivent ?
Maxime : Oui énormément et cela me fait tellement plaisir. Ces personnes sont vraiment très importantes pour moi, elles m’aident à continuer et me donnent espoir.
Tes fans te soufflent des idées parfois ?
Maxime : Je lis beaucoup les commentaires pour essayer au maximum de me rapprocher au plus près de ce qu’ils souhaitent. Et ce qui est intéressant c’est qu’en réalité ils ne m’ont jamais mis la pression, ils me font confiance sur ce que je souhaite faire aussi bien au niveau du format que du sujet. Je les adore vraiment.
Que voudrais-tu dire à tous tes fans et aux prochains ?
Maxime : Merci d’exister, merci de m’avoir soutenu et compris pendant tant d’années. Vous êtes bien plus important pour moi que vous ne l’imaginez et même si il m’ait très compliqué de repondre à tous les messages et tous les commentaires, je les lis et ils font partie de ma vie au quotidien. Encore une fois merci du fond du coeur pour tout, je vous aime.
Pour terminer, quelle question aurais-tu souhaité que l’on te pose et qu’aurais-tu répondu ?
Maxime : Qu’est ce qui me rend heureux ?
Et c’est une question très compliquée car elle représente un des buts de ma vie.
Je ne sais pas si je suis une personne heureuse mais j’ai eu des moments de bonheur.
Cela s’est produit en voyant de la gentillesse et de la bienveillance autour moi, échanger avec des gens, lorsqu’un de mes films fait réfléchir quelqu’un, l’a ému ou l’a fait rire. Puis bien sûr il y a mes proches et les gens que j’aime. Tout faire pour ne pas haïr les personnes qui m’énervent prodigieusement est aussi quelque chose qui me procure de la sérénité. Car j’aime aimer, détester quelqu’un me fait mal. Je sais qu’il y a du bon en chacun de nous et qu’il y a toujours un moyen de nous rapprocher les uns des autres. Et pour finir j’ai découvert il y a peu que la mer et surfer ses vagues est une source de bonheur et d’apaisement pour moi.
Voilà.
Encore une fois merci Maxime d’avoir participé à Adopte un Créatif.
Maxime : Le plaisir est pour moi. Merci de m’avoir accordé de ton temps.
Laissons les tendances de côté et intéressons-nous à l’originalité. Avec Adopte un Créatif, vous allez découvrir des passionnés, des créatifs, des youtubeurs / youtubeuses méconnu(e)s qui font l’actualité du web. Pour ce nouveau numéro, je suis parti à la rencontre de l’auteur de la chaine Youtube La Grande Hanterie, sur laquelle il parle de cinéma d’horreur et de littérature fantastique. Rendez-vous dans la Crypte de La Grande Hanterie.
Bonjour La Grande Hanterie, merci de participer à notre chronique ‘Adopte un Créatif’. Dans le cas où il y aurait des internautes ignorant ton actualité peux-tu te présenter et nous rappeler ton parcours?
La Grande Hanterie : Mais certainement. Au départ, je ne suis qu’un humble lecteur et cinéphage ayant une propension à l’exploration de tout ce qui touche aux genres dit du fantastique et de l’horreur. Pas forcément au sens large, car il y a à boire et à manger dans ces univers-là. L’envie de débuter ce projet m’est venue en constatant que les rayons des librairies et les maisons d’éditions avaient presque totalement effacé le genre fantastique de leurs catalogues, au détriment de produits plus consensuels comme la fantasy ou la Young Adult – dans lesquelles il y a des choses fabuleuses mais où étaient passés les Barker, les Masterton et les rééditions de grands classiques alors que dix ans plus tôt, des collections comme Pocket Terreur pouvaient ravir nos nuits d’épouvante ? Ma passion pour le cinéma – que j’ai étudié en fac en complément d’un parcours de langue – s’y est vite ajouté et voilà.
J’ai toujours adoré étudier, décrypter, comprendre un livre ou un film et j’ai toujours été très à l’aise à l’écrit, probable conséquence de mes études littéraires. Après avoir écrit sur divers sites et blogs – activité que j’occupe encore aujourd’hui chez Superpouvoir.com et pour le site Tim-Burton.net – j’ai commencé à explorer ce qui se faisait sur les réseaux sociaux, principalement au format vidéo. N’étant pas toujours bien satisfait de ce que j’entendais et au vu du peu de visibilité qu’on apportait au fantastique, je me suis dit « pourquoi pas moi ? ».
J’ai donc appris les rudiments du montage auprès d’amis dont c’est le métier et ayant, pour le coup, un vrai talent. Plutôt emballés par ce que
J’essayais de faire et de transmettre, ils m’ont initié aux logiciels et diligemment prêté du matériel.
Et me voilà, un an et un peu moins d’une vingtaine de vidéos plus tard, à me faire interviewer par Eklecty-City pour parler de ce modeste petit projet qu’est La Grande Hanterie. L’outre-monde réserve parfois bien des surprises…
Quelle est ta toute première expérience avec internet ?
La Grande Hanterie : J’imagine que j’ai « surfé » comme tout le monde. Par rapport à d’autres, ma famille s’est mise très tard à l’utilisation des ordinateurs. Au début, nous avions un vieil Imac et une connexion ADLS dont je me suis principalement servi pour récupérer des tablatures de guitare, des vieux comics de mon enfance depuis longtemps disparus et de la culture d’occasion sur des sites comme Priceminister. Puis, j’ai fréquenté les forums, principalement musicaux, pour échanger avec d’autres gens, faire des rencontres, etc. Puis, voyant que la chronique d’internautes se développait, j’ai fait traîner quelques chroniques d’albums sur des topics dédiés. Un type m’a repéré et m’a proposé de rejoindre son tout jeune site consacré à la musique metal. L’internet, c’était surtout pour moi la plate-forme idéale pour parler de choses qui me tenaient à cœur.
Présente-nous ton univers :
La Grande Hanterie : Le nom de « Hanterie » vient, je crois, de l’incipit d’un livre que j’ai lu il y a longtemps. Probablement un recueil d’histoires de fantômes, mais je ne saurais le dire avec certitude… Avant même d’être un gros fan de cinéma, je me considère avant tout comme un fou de lecture et aussi loin que remontent mes souvenirs, les histoires d’épouvante courtes ont toujours été mon type de récit favori. Ce qu’on appelle les « Ghost Stories », ces histoires bien Anglaises qu’on lit au coin du feu et qui font avant tout appel à ton imagination. C’est tout un art de savoir les conter, de les écrire et j’aime toute la tradition qui s’en dégage. En plus, j’aime l’esthétique que ça invoque : les vieux châteaux, les forêts désolées, les cimetières macabres… et la figure du fantôme dans tout ce qu’il peut avoir de plus fantoche, avec son drap blanc percé de deux trous, sa chaîne à boulet et son hululement d’opérette.
Aussi bizarre que ça puisse paraître, et au même titre que le monstre sous le lit, je les ai toujours trouvé particulièrement rassurants, sympathiques… des voisins, en somme ! Il y a aussi une forme de nostalgie, là-dedans. Et « Hanterie » étant un mot qui n’existe pas vraiment et avec une petite consonance désuette, je trouvais ça facile à retenir.
Sur la chaine de La Grande Hanterie et la page Facebook, je voulais retranscrire ce côté hôte sympathique et un peu macabre qui t’embarque pour une brève frayeur avant de te laisser retourner au réel avec des envies de films et de lectures. Du moins, c’est l’idée de départ.
Sur « Les Chroniques Fantastiques », qui sont des critiques courtes de films horrifiques qui font l’actualité, il y a un brin plus de spontanéité, même si je scripte un minimum et que j’essaye de plus en plus de placer un peu d’humour. Point de vue décors, je n’ai malheureusement pas énormément de place dans ma crypte, je m’en tiens donc à pas mal de sobriété, tout en évitant d’exposer un fond type de Youtubeur, avec figurines Funko pop et collections de blu-ray. Tant mieux si les gens veulent faire ça ou que leurs abonnés y soient réceptifs mais pour ma part, ça ne correspond pas à ce que je souhaite montrer et je préfère m’accorder le temps de pouvoir mettre en place un univers bien à moi dans un avenir proche.
Qu’est ce qui t’a donné ta vocation ?
La Grande Hanterie : Là à brûle-pourpoint, je te dirais que ce sont les vidéos de James Rolffe qui m’ont « influencé » – je n’aime pas le terme, d’où mes guillemets. Pour celles et ceux qui ne le connaissent pas, c’est un videaste américain qui a fondé le site Cinemassacre dans les années 2000. Son émission Angry Video Game Nerd a influencé le Joueur du Grenier.
Il est de la même école que Doug Walker, le Nostalgia Critic. Il était dans le game bien avant Youtube et toutes ses vidéos étaient hébergées sur son site. Mais c’est avant tout une véritable encyclopédie du film d’horreur et son émission annuelle, Cinemassacre’s Monster Madness, a été un vrai kiff pour moi. Chaque année, tous les jours du mois d’octobre à l’occasion d’Halloween, il postait une vidéo consacrée à un film d’épouvante et retraçait l’histoire du cinéma d’horreur de ses débuts aux œuvres les plus récentes.
Comme moi, c’est aussi un vrai amoureux des films d’épouvante classiques, comme les monstres de la Universal, et des bobines d’horreur des années 80. Et il a une façon d’aborder ces univers qui me parle beaucoup et avec laquelle je me sens très en phase – il suffit de voir sa vidéo sur « comment fêter Halloween » et de la manière dont il parle de l’automne et de ce qu’il y a « dans l’air » à ce moment-là.
Le but initial de La Grande Hanterie était de parler de littérature donc James Rolffe n’est pas entré dans la balance au moment où j’ai lancé le projet. Puis, ça a bifurqué davantage sur le cinéma qui est ma grande passion (dévorante, oserais-je dire…) et si l’idée n’a jamais été de faire « comme lui », je dois reconnaître qu’il n’y a, à ce jour, toujours pas un gus qui propose un équivalant à Cinemassacre en France, en tout cas pas qui en parle avec autant d’aisance.
Quelle a été la réaction de tes proches ?
La Grande Hanterie : Plutôt bonne, je crois qu’ils suivent ça avec autant d’intérêt que faire se peut, bien que je sois conscient de m’adresser à un public restreint – tout le monde n’est pas fan de fantastique et n’a pas forcément les outils pour percevoir toute la richesse et les messages que contiennent en réalité ces récits, ni pourquoi ils sont essentiels. Quant à mes amis techniciens, ils m’apportent souvent leurs conseils et encouragements à chaque vidéo postée, je dirais donc que c’est bon signe. Je ne désespère pas encore de convaincre les plus récalcitrants parmi mes proches.
Quelle sont tes sources d’inspiration ?
La Grande Hanterie : On en revient un peu à ce que je disais sur James Rolffe juste au dessus. En fait, ce qui m’inspire, c’est ce que je lis ou vois et à partir du moment où j’y décèle quelque chose, j’en parle. Ce qui m’inspire, ce sont avant tout des autrices et des auteurs qui arrivent à faire passer des trucs dingues et des messages réels par le biais du fantastique pour en faire autre chose qu’un cheap thriller à deux balles pour faire des entrées.
Pour l’écriture d’article, c’est clairement George « Jay » Grouard qui m’a inspiré l’envie de partager des écrits. J’étais fan de RPG Magazine et du ton échevelé et misanthrope qu’il avait. Il a même publié une de mes lettres à l’époque. Il aimait tout ce que j’aimais et il en parlait bien, avec une authentique passion. Plus personne ne peut faire ça dans la presse aujourd’hui…
Il vient d’écrire un superbe ouvrage chez Third Editions à propos du jeu Kingdom Hearts. Pour la réalisation de vidéos, je ne peux pas prétendre avoir d’inspiration, car je ne suis pas vidéaste, je suis totalement auto-didacte et je pense que ça se voit. Bien sûr, je progresserai mais pour moi, le fond à toujours prévalu sur la forme.
Quelle est ta première expérience de tournage ? Comment cela s’est passé ?
La Grande Hanterie : J’ai tout simplement tourné l’épisode #1 de La Grande Hanterie. Seul, avec une caméra, un trépied et un fond noir. C’était il y a un peu plus d’un an, juste avant les fêtes de Noël. En tant que gros débutant, j’ai mis du temps à faire le montage car je tâtonnais et je demandais tout le temps conseil aux amis qui m’ont formé. C’était important pour moi d’avoir leur aval. En soi, tout s’est super bien passé. Je tournais la nuit dans la crypte, avec très peu de sources de lumière et sans aucune notion de comment on éclaire une vidéo ! Mais ça a donné un ton proche de ce que je voulais, quelque chose de ténébreux, de sous-terrain… Puis, pour l’épisode #2, je me suis en partie éclairé avec un chandelier pour mieux « guider » mes visiteurs. Je crois que je tiens un truc…
Quel a été ton meilleur moment de réalisation ? Le pire ?
La Grande Hanterie : L’épisode #2, consacré à L’Emprise des Ténèbres de Wes Craven, car il y avait tant à dire !
Le pire ? Au stade où j’en suis, je n’ai pas assez de quoi raconter de mauvais souvenirs mais la Chronique Fantastique consacrée à La Prophétie de l’Horloge – en partenariat avec Castelmore – a été une grosse gageure, avec des problèmes techniques à n’en plus finir – éclairage, caméra, batterie et ordi qui plante au montage… au final, bien que je n’ai pas pu rattraper toutes les erreurs, j’aime quand même ce que j’ai fait car peu de gens ont parlé du film sur Youtube, encore moins en bien.
Quelles sont, dans tes vidéos, celles qui te semblent les plus intéressantes, qui te tiennent le plus à cœur, et pourquoi ?
La Grande Hanterie : Encore une fois, l’épisode #2 sur L’Emprise des Ténèbres, car c’est l’analyse la plus complète que j’ai faite et j’adore le cinéma de Craven ! De plus, j’ai eu la chance qu’ALT236 (Adopte un Créatif avec ALT236) – un créateur fabuleux que vous devez absolument découvrir si ce n’est déjà fait – apprécie la vidéo et la partage sur son réseau.
Les épisodes numérotés sont le cœur de la chaîne et je sais que je devrais peut-être un peu réduire les Chroniques Fantastiques pour en faire davantage. C’est à l’étude. Je suis très attaché au premier épisode également, La Maison de la Mort (1932) car c’est un film classique et j’adore cette période du cinéma.
Récemment, j’ai commencé à tenter de nouveaux formats, plus courts en forme de Top 3, comme « 3 références à L’horreur dans Aquaman » que j’ai adoré faire, et « 3 histoires de Fantômes à lire le soir de Noël » qui revient un peu à la littérature qui va être mon cheval de bataille pour l’année 2019 !
Quel(s) conseil(s) donnerais-tu aux jeunes créatifs qui souhaitent partager leurs univers sur la toile ?
La Grande Hanterie : Lancez-vous : prenez un crayon, une caméra, votre téléphone portable… Si je peux le faire, n’importe qui le peut ! Après, le mieux, c’est quand même de pas faire n’importe quoi.
Si tu pouvais adresser un message à toi-même à l’âge de 10ans, lequel serait-ce ?
La Grande Hanterie : « N’ai pas peur ».
Que ferais-tu avec un budget digne d’un blockbuster ?
La Grande Hanterie : Je dois t’avouer que j’ai toujours entretenu le désir secret d’écrire et réaliser une adaptation live des Chevaliers du Zodiaque ! J’en suis absolument fan, j’avais même écrit tout un draft pour une trilogie basée sur l’arc du Sanctuaire, un peu comme Peter Jackson avait abordé Le Seigneur des Anneaux. Certes, on est un peu éloigné de l’univers de La Grande Hanterie mais là, à chaud, je te dirais que je payerais royalement Francis Ford Coppola, Gary Oldman et Robert De Niro et je tourne un Dracula vs Frankenstein épique et gothique à souhait !
Nous faisons appel à ton esprit créatif. A toi de nous proposer quelque chose et de commenter.
La Grande Hanterie : Comme je ne suis pas très bon en impro, je te remets une photo prise par le photographe Thomas Riquet, de Deuskin Photographie, issue d’une séance spéciale Hanterie où j’ai été shooté par ses soins (et son appareil photo aussi…). C’est une crypte, il y a mon fidèle chandelier, j’y suis prêt à raconter un film, un livre… bref, ça résume bien le projet de La Grande Hanterie… et ça fait de la visu pour un copain.
Tu le sais, notre thématique est la Pop Culture. Que signifie pour toi la culture populaire ?
La Grande Hanterie : Je pense qu’aujourd’hui le terme est galvaudé et sert davantage à vendre une idée auprès d’un public ciblé à l’avance. En fait, selon moi, le terme « pop culture » est pris dans le mauvais sens, car toute bonne culture devrait être rendue populaire ou du moins accessible. Encore faut-il que les gens s’intéressent et on ne peut pas faire l’effort pour eux. La pop-culture comme on l’entend, j’en suis bien sûr un gran fan – et je refuse catégoriquement d’appeler ça « culture geek », c’est parfaitement grotesque – sur de nombreux médias mais je crois que j’aime encore plus creuser pour chercher ce qui se cache derrière et peut-être trouver d’autres références que tout le monde n’a pas. Peut-être est-ce un petit plaisir un brin élitiste mais j’assume.
C’est le but de La Grande Hanterie, faire découvrir l’arbre qui se cache derrière la forêt.
Quelles sont tes œuvres de référence dans la Pop Culture ?
Frankenstein, de Mary Shelley ? Bien sûr, ça ne se réduit pas au terme « pop culture » comme on l’entend au sens large, mais c’est le mythe fondateur par excellence, c’est absolument partout. Tu peux même le voir chez Alita : Battle Angel. Le thème est moderne, tragique et d’une violence inouïe. J’adore aussi Shakespeare ; Tim Burton étant parmi mes cinéastes favoris, je te citerai sans vergogne Edward aux Mains d’Argent, Ed Wood et Batman le Defi ; de fait, je suis aussi un énorme fan de Batman…
J’adore les maitres de l’horreur, John Carpenter, Craven, Hopper, Romero, Dante, tous ce qu’on fait ces mecs-là reste imbattable.
En jeux vidéo, même si je n’ai plus beaucoup le temps de jouer, mes licences favorites restent les Final Fantasy, les Silent Hill, Castlevania, Medievil, Legacy of Kain, Resident Evil et pas mal de jeux rétros.
Et en littérature, tous te les citer va me prendre un temps fous, sans compter les bandes-dessinées… Mais mon livre de chevet serait Le Portrait de Dorian Gray ou Le Chien des Baskervilles. Je change souvent d’avis…
Et quelles sont tes attentes ?
La Grande Hanterie : J’ai un dicton qui dit qu’il vaut mieux ne s’attendre à rien, car c’est le meilleur moyen d’être déçu. C’est encore plus vrai pour les films d’épouvante qui sont, en majeure partie, de plus en plus prévisibles.
Cela dit, j’attends avec beaucoup d’impatience le prochain livre de Clive Barker, ainsi que la série sur les Livres de Sang qu’il va en partie chapeauter. Barker toujours, j’ai hâte que ESC Distribution lance sur le marché la version longue inédite de son Cabal.
J’attends aussi pas mal la série Locke and Key chez Netflx, basée sur les excellents comics écrits par Joe Hill ; la série Creepshow et j’attends – en priant tous les fantômes – que Blumhouse lâche plus de détails sur sa version de L’Homme Invisible qu’ils ont annoncé il y a peu.
Sinon en musique, j’attends le nouvel album de Tool mais à ce stade, à force de le guetter, j’ai développé une accoutumance aux anxiolytiques…
Un mot sur ton actualité ? Tes projets en cours ?
La Grande Hanterie : J’ai actuellement deux vidéos au mixage – qui seront probablement sorties quand tu publieras cet entretien : La Chronique Fantastique #12 consacrée à GLASS (M. Night Shyamalan) et la seconde qui est consacrée au Frankenstein de James Whale (1931).
Cela fait un moment que j’en parle aux abonnés de la page Facebook et si les retours sont bons, je compte bien m’attaquer à tous le cycle Frankenstein d’Universal. Et pourquoi pas m’attaquer à d’autres monstres par la suite ?
Et sinon, j’écris en ce moment l’épisode #3 de La Grande Hanterie – un sujet plus léger que le Wes Craven.
Enfin, je vais consacrer une bonne partie de l’année à la chronique Hantez Sans Frapper, un format court dédié à la littérature uniquement, des livres fantastique d’hier et d’aujourd’hui, dont je parlerais au gré de mes lectures. J’avais pondu un modeste épisode #0 sur le Colorado Kid de Stephen King. Un maigre essai que j’espère transformer en mieux. Du neuf très prochainement !
A quel autre créatif souhaiterais-tu voir poser ces questions ?
La Grande Hanterie : En premier lieu, j’ai envie de te citer César Bastos, qui gère le podcast Hommage Collatéral, qui revient sur l’œuvre d’une grande figure de la pop culture, de George Lucas à Joss Whedon, en passant par Alexandre Dumas. Il anime aussi un podcast nostalgique auquel je participe de temps en temps : On N’est Pas Trop Vieux Pour ces Conneries. On y parle toujours d’un sujet spécifique, le plus récent étant la saga Rocky. Ce mec est un vrai petit bijou de passion et de bonne humeur, une petite lumière dans un monde tout pourri et je vous encourage vraiment à vous abonner à ces podcasts et à soutenir !
Aussi, je ne peux que te recommander deux de mes collaborateurs : Daphné Vichot (Daphne-graphics.com) qui a crée le logo de La Grande Hanterie et qui peint de très belles repros personnalisées sur des thèmes pop culture sombre (Dracula, La Famille Addams, Tim Burton, etc), ainsi que Jean-Christophe Guillard qui mixe mes vidéos parce que je suis un branque de ce côté-là et qui a son propre studio de production musicale, Underwave Studios. Si vous avez un projet ou un groupe et que vous voulez vous faire produire, c’est le mec qu’il vous faut.
Et toutes ces petites pages que j’aime beaucoup suivre et qui ont le même amour que moi pour les univers d’épouvante : Youri Gone (Capsul Pop), Marc (L’antre des Films Oubliés), Noémie (De l’Autre Côté de l’Ecran), Florent (Laviqstream, L’Antre des Monstres)…
J’en profite pour dire merci à Dolly Wood de m’avoir cité (Robert Wise et Ken Russel rule) et Sam Cockeye de Vidédrome, mais il me semble qu’elle a déjà été cité mais qu’importe, elle l’est jamais assez.
Et si vous aimez la musique cool et les univers barrés, vous devez écouter Dead Bones Bunny. Voilà.
As-tu beaucoup de retour des personnes qui te suivent ?
La Grande Hanterie : La chaîne est jeune et modeste et n’a pas encore beaucoup d’abonnés ou de vues mais la page Facebook se garnit de nouveaux « petits fantômes » toutes les semaines qui commentent les vidéos, les relais news, etc. J’adore avoir l’occasion d’échanger avec eux ! On est bientôt 1000, j’espère que ça grossira encore !
Tes fans te soufflent des idées parfois ?
La Grande Hanterie : Déjà parler de « fans » ce serait présomptueux… mais on m’en souffle rarement. Je leur demande parfois leur avis et parfois ils répondent. Je ne dis pas non à ce qu’ils fassent leurs propositions sur ce qu’ils voudraient voir sur la chaîne.
Que voudrais-tu dire à tous tes fans et aux prochains ?
La Grande Hanterie : « Bienvenue dans ma demeure. Entrez ici de votre plein gré et laissez-y un peu de la joie que vous y apportez. »
Pour terminer, quelle question aurais-tu souhaité que l’on te pose et qu’aurais-tu répondu ?
La Grande Hanterie :
Q : Quel est ton film d’horreur préféré ?
R : Rock Forever.
Encore une fois merci La Grande Hanterie d’avoir participé à Adopte un Créatif.
La Grande Hanterie : Mais merci à toi de m’avoir donné la parole. Sur ce, je replonge dans ma crypte. Passez me rendre visite. Nous ne mordons… ou si peu.
Alors que nous attendons pour cette année le premier jeu de Hideo Kojima en indépendant, Death Stranding, ce mardi 26 février, Metal Gear Solid fête son vingtième anniversaire en Europe.
Joyeux anniversaire Metal Gear Solid
En effet, Metal Gear Solid est sorti le 26 février 1999 sur PlayStation en Europe. Metal Gear Solid est le premier épisode de la série a être estampillé ‘Solid’, mais il s’agit du troisième épisode de la série Metal Gear. Cet opus qui a changé à jamais l’industrie du jeu vidéo fait suite à Metal Gear (1987) et Metal Gear 2 : Solid Snake (1990) et précède Metal Gear Solid 2 : Sons of Liberty (2001).
Si on veut chipoter, le jeu peut aussi être considéré comme le quatrième opus de la franchise Metal Gear, Snake’s Revenge (1990) ayant suivi Metal Gear (1987) mais n’ayant pas été développé et reconnu par Hideo Kojima, il n’appartient pas à la saga et à sa chronologie.
Les trentenaires d’aujourd’hui qui ont découvert la saga lors de la sortie de MGS se souviennent de cette première fois, cette claque monstrueuse qui a changé à jamais leur vision de l’industrie du jeu vidéo. Depuis, les fans ont tissé un lien privilégié avec Hideo Kojima et ses jeux. Avec ‘Metal Gear‘ Hideo Kojima nous a diverti et nous a amené à nous questionner sur notre monde. Ce que nous léguons à la génération suivante. En réalité, ce lien privilégié dont je parle, nous le connaissons tous et il ne s’explique pas. Comme toute œuvre d’art chacun peut y trouver un écho de ses propres interrogations, chacun peut faire sa propre lecture du jeu selon son expérience de vie. C’est la toute la beauté de l’œuvre Metal Gear. Nous sommes des privilégiés. Nous sommes Homo Ludens.
A l’occasion des 20 ans de la sortie en Europe de Metal Gear Solid, nous avons demande à la VF de Liquid Snake, le comédien Stéphane Cornicard, qui avait fait l’unanimité à l’époque, quel souvenir garde-t-il du personnage : ‘Liquid Snake restera toujours, et de loin, un de mes personnages préférés avec Gavlan et Stroud. Liquid a tant de rage et de haine contre un univers qu’il considère comme injuste. Un personnage comme ça est une vraie joie pour l’acteur, car il peut se laisser aller et laisser sortir ses propres démons…‘
Pour terminer, en septembre dernier Metal Gear Solid V : The Phantom Pain fêtait ses trois ans. A cette occasion, nous avions proposé à la voix française de Solid Snake, Emmanuel Bonami, de doubler Big Boss dans MGS V pour la cinématique de la révélation finale.
Laissons les tendances de côté et intéressons-nous à l’originalité. Avec Adopte un Créatif, vous allez découvrir des passionnés, des créatifs, des youtubeurs / youtubeuses méconnu(e)s qui font l’actualité du web. Pour ce nouveau numéro, je suis parti à la rencontre de Sims dont le compte twitter est devenu un véritable phénomène du sampling ces derniers mois.
Cette interview fait echo à ce que j’affectionne le plus, le remix. Dans la création intellectuelle, rien ne se créé, rien ne se perd, mais tout se transforme, il s’agit de remix, que ça soit dans la musique, dans le cinéma ou encore l’industrie en général.
Goethe, théoricien de l’art, disait : ‘les auteurs les plus originaux d’aujourd’hui ne sont pas ceux qui apportent du nouveau, mais ceux qui savent dire des choses connues comme si elles n’avaient jamais été dîtes avant eux’.
Vous connaissez le travail du cinéaste-mashupeur Antonio Maria Da Silva. Un conteur qui utilise le mashup pour nous raconter de nouvelles histoires à partir de choses existantes. En juin 2018, il publiait Shining The Overlook Hotel qui élevé le mashup au rang d’œuvre d’art. Dans son dernier mashup, il mettait en scène les deux légendes de la boxe et de la Pop Culture interprétés par Sylvester Stallone et Robert De Niro pour nous raconter une histoire inédite de Rocky.
Ici nous sommes dans le même esprit. Simsima est passé maître dans l’art du sampling. Originaire de Lille, Sims est DJ depuis 1995 et a été platiniste de la Scred Connexion durant sept ans. Sur internet, il publie des vidéos où il décortique les tubes de hip-hop. Rencontre avec une véritable encyclopédie du hip-hop.
Bonjour Sims, merci de participer à notre chronique ‘Adopte un Créatif’. Dans le cas où il y aurait des internautes ignorant ton actualité peux-tu te présenter et nous rappeler ton parcours ?
Sims : Hello! Donc je suis Sims, Dj depuis une vingtaine d’années maintenant (rires). J’écoute du Rap depuis ‘Do the right thing‘ mais j’ai toujours écouté vraiment de tout. J’ai commencé par faire pas mal d’ouvertures de concerts et ensuite devenir backing Dj pour la Scred Connexion pendant quelques années. J’ai participé et remporté le 1er Redbull Threestyle Paris, j ai ensuite développé Now Futur avec Mass et ensuite le concept autour du sample en vidéo.
J’ai lu que tu as ouvert pour les plus grands noms de la scène US. Nas, Damian Marley ou encore Method Man & Redman. Dis-nous en plus. Que retiens-tu de cette période ?
Sims : Quand je suis arrivé à Paris, j’ai joué avec pas mal de mes légendes à commencer par ma première date avec Big Daddy Kane au Triptik (ancien Social Club) ensuite Mobb Deep, Pete Rock, Method Man/ Redman, Erykah Badu… C est ultra formateur, car les gens ne sont pas venus pour toi donc apriori ils ont surtout envie que tu te barres le plus vite possible, mais j’ai en grande majorité de très bons souvenirs de ces sets.
Quand IAM sample une BO composée par Christopher Young ça donne “Nés sous la même étoile” 🔥 pic.twitter.com/Z784MrOI3T
Tu as publié SIMS SAMPLES Edition Rap Français Vol.1 et Vol.2 que tout amateur de hip-hop doit écouter d’urgence (rires). Il y a eu un véritable travail de recherche. L’élaboration de ces deux mixtapes a nécessité combien d’heures de travail ?
Sims : A la base c était un seul mix et je me suis dit que c’était indigeste. C’est bien d avoir une entracte, une pause. Du coup ça c’est transformé en 2 volumes. Y a un an de travail derrière, car dans les mixs entre les morceaux j’ai vraiment cherché à reproduire les instrus en retrouvant les kits de batteries les lignes de bass etc…
Quelle est ta toute première expérience avec internet ?
Sims : Avant j’avais une utilisation assez basique de ma page Facebook… photos de concerts, annonce de date etc et puis ça m’a vite saoulé… j’ai posté la première vidéo sur Instagram il y a environ 2/3 ans c’était encore des vidéos de 15 secondes à l’époque, du coup, fallait être beaucoup plus concis et y avait pas de fioriture même si aujourd’hui ça reste assez simple.
Présente-nous ton univers :
Sims : Je suis un passionné de rap depuis fin des années 80 début 90, les films de Spike Lee, Boyz n the Hood etc… J’ai fait beaucoup de skate et la musique des vidéos m’a aussi beaucoup influencé, j’ai ensuite approfondi de mon côté. Milieu des années 90 je faisais pas mal d allers retours avec mon frère Paris/Bruxelles/Londres pour chercher des vinyles, le nerf de la guerre a l’époque.
Sims : A l’époque le truc cool c’était de pouvoir scratcher son nom du coup j’ai trouvé le « Simsima » de Beenie Man et voilà! Comme je m’appelle Simon ça avait du sens.
Qu’est ce qui t’a donné ta vocation ?
Sims : J’écoutais beaucoup de son et les platines ça m’intriguait. A l’époque pas de YouTube, pas de Google, rien pour savoir comment faire, du coup je regardais toujours attentivement dans le peu de clips, avec les potes on s’échangeait les cassettes VHS avec les clips qu’on avait enregistré à droite à gauche mais surtout venant de Yo MTV rap. Je me rappelle dans le clip de Real Hip Hop de Das Efx y avait une paire de platines, on faisait des ralentis pour voir ce qu’était le matos a l’époque, ensuite des copies des DMC ont commencé à tourner…
Quelle sont tes sources d’inspiration ?
Sims : Cut killer en France, c’est a cause de lui si je suis là dedans (rires) !
Après outre Atlantique y a Jazzy Jeff, Dj Scratch, DJ Rectangle, et puis Craze, A Trak bien sur.
Quelles sont, dans tes vidéos, celles qui te semblent les plus intéressantes, qui te tiennent le plus à cœur, et pourquoi ?
Sims : Mon truc ce n’est pas forcément de révéler un sample qui n’a pas encore été cramé même si c’est très cool, ce que je préfère c’est réussir à retracer le processus de création quand il est compliqué. Je pense à des producteurs comme Dj Premier, Easy Mo Bee ou dernièrement par exemple j’ai fait le Da Joint de Epmd produit par Rockwilder. J’ai mi un bon bout de temps avant de trouver la tonalité et la combinaison de texture car la ce n’est plus une boucle qui tourne c’est un genre de patchwork sonore qui crée la mélodie.
La plupart du temps il faut se mettre à la place du gars ‘ok Easy mo Bee ou Pete Rock ils sont sur la SP1200 donc ils ont dû découper comme ça à cause du temps de mémoire, DJ Premier il est plutôt sur MPC du coup il a une plus grande latitude mais il peut aller chercher des éléments assez éloignés dans le morceau original etc…‘
On entend souvent que le RAP c’était mieux avant. Es-tu d’accord avec ça ?
Sims : J’adore « Enter the 36 Chambers » ou « Illmatic » et plein d’autres masterpieces de l’époque mais ça serait inquiétant si rien n’avait bougé. Je trouve que J Cole, Bas et plein d’autres font du très bon rap et même quand tu écoutes du Denzel Curry Future ou Travis Scott, ça sonne vraiment bien. Donc non ce n’était pas mieux avant, c’était différent et je suis pas réfractaire au changement.
Après bien sûr mes vidéos sont teintées 90/2000 parce qu il y avait plus de samples à l’époque et que toute une génération a pris ça en pleine gueule et c’était fou. Une grosse partie des gens qui me suivent aujourd’hui font partis de ceux là et on partage une madeleine de Proust vidéo ensemble mais la vraie satisfaction c’est quand t’as quelqu’un de 20 piges qui t’envoies un message pour te dire qu’il ou elle a découvert tel artiste ou tel album grâce à toi.
Quel(s) conseil(s) donnerais-tu aux jeunes créatifs qui souhaitent partager leurs univers sur la toile ?
Sims : Trouver un angle original et s’y tenir. C’est la persistance et la régularité qui feront marcher le truc.
Si tu pouvais adresser un message à toi-même à l’âge de 10ans, lequel serait-ce ?
Sims : De ne pas sécher les cours de musique (rires)
Que ferais-tu avec un budget digne d’un blockbuster ?
Sims : Pour le web content ce n’est pas l’argent qui fait la différence, quand tu vois comment les marques avec des budgets énormes galèrent sur internet, ou comment des vidéos mal filmées/cadrées font des millions de vues… ça prouve qu’il y a encore un peu de liberté sur le web.
Pour moi ‘sponsoriser c est tricher’ je crois en la porté 100% organique du contenu, et je vais pas donner de l’argent à des réseaux sociaux qui régulièrement me clôturent mes comptes pour violation de droits d’auteurs quand je suis juste là pour faire découvrir ou redécouvrir des morceaux au public… par contre dans la production d’événement avec un peu d’argent y aurait une belle tournée à monter !
Nous faisons appel à ton esprit créatif. A toi de nous proposer quelque chose et de commenter.
Sims : Né dans les années 80 je pense tout de suite à la BO de Miami Vice, la série produite par Michael Mann. Le groupe New Yorkais Natural Elements l’a samplé pour faire un morceau que j’adore qui s’appelle Paper Chase.
Tu le sais, notre thématique est la Pop Culture. Que signifie pour toi la culture populaire ?
Sims : Pour moi, il y a un côté démocratique et non élitiste dans la pop culture, c’est choisi par le grand public, pour le meilleur et pour le pire (rires) !
Quelles sont tes œuvres de référence dans la Pop Culture ?
Sims : Je pense tout de suite à Retour vers le Futur, SOS Fantômes, Alien etc, en jeux vidéo quand tu en finis avec Bowser dans Mario et bien sûr les ‘Finish Him’ de Mortal Kombat.
Et quelles sont tes attentes ?
Sims : J’ai plus de craintes que d’attentes à ce niveau là, pour moi c est toujours risqué d’aller toucher à des classiques, regarde le dernier GhostBusters…
Un mot sur ton actualité ? Tes projets en cours ?
Sims : On va pousser notre duo 4 platines avec May Din le plus possible. J’ai quelques mixs prêts, je continue de faire des vidéos et on va transformer le délire Sims Samples en Live, la première édition avec May Din et Cut Killer a été un gros succès donc ça va continuer, on veut juste faire les choses biens.
Sims avec Kool Shen (NTM) et Seth Gueko
Y-aura-t-il un SIMS SAMPLES Edition Rap Français Vol.3 ?
Sims : Il faut que je trouve le temps de le faire, mais en effet il y a encore de la matière.
A quel autre créatif souhaiterais-tu voir poser ces questions ?
Sims : A ma Binôme de vie MayDin qui a un univers musical complètement différent du mien du coup une approche diamétralement différente, on conçoit nos sets à 4 platines ensemble. Elle travaille sur un format vidéo en ce moment, avec son talent et sa détermination vous allez bientôt en entendre parler.
Je vous invite à aller la suivre sur les réseaux @maydindj sur Instagram et sur Twitter @maydin2h10.
As-tu beaucoup de retour des personnes qui te suivent ?
Sims : Oui énormément, des encouragements, des suggestions de samples – j’ai une liste énorme à faire d’ailleurs – et aussi parfois des critiques, mais c’est toujours bienveillant. J’ai du avoir 2/3 trolls mais rien de bien méchant…
Que voudrais-tu dire à tous tes fans et aux prochains ?
Sims : Un grand merci pour leur soutient. J’espère pouvoir continuer a leur partager des vidéos encore longtemps même si les libertés continues de diminuer sur le web et sur les réseaux sociaux.
Nos sommes arrivés à la fin de l’interview. Encore une fois merci Sims d’avoir participé à Adopte un Créatif.
Sims : Merci à vous! J’attends vos réponses sur les quizz Instagram.
Laissons les tendances de côté et intéressons-nous à l’originalité. Avec Adopte un Créatif, vous allez découvrir des passionnés, des créatifs, des youtubeurs / youtubeuses méconnu(e)s qui font l’actualité du web. Pour ce nouveau numéro, je suis parti à la rencontre de Cédrik Jurassik.
Sur Youtube, Cédrik Jurassik propose une chaine passionnante où il nous parle des dinosaures et autres animaux préhistoriques qui ont peuplé notre planète il y a longtemps et qui peuplent maintenant notre imagination et nos écrans. Le tout avec son humour. Rencontre avec Cédrik paléontologue et humoriste en carton (c’est lui qui le dit).
Bonjour Cédrik, merci de participer à notre chronique ‘Adopte un Créatif’. Dans le cas où il y aurait des internautes ignorant ton actualité peux-tu te présenter et nous rappeler ton parcours?
Cédrik : Hello, moi c’est Cédrik dans la vraie vie j’ai fait pleins de petits boulots de merde en gros mais j’ai fini par devenir agent secret il y a de ça 1 an, mais si je suis la c’est pour parler d’internet. Donc parlons de Youtube et de la chaîne que j’ai créé il y a 2 ans Cédrik Jurassik.
Quelle est ta toute première expérience avec internet ?
Cédrik :Oula ! Ça remonte a bien longtemps – bon pas le jurassique non plus – je crois que c’était pendant une colonie de vacances que j’ai découvert internet et je me rappelle que je n’arrêtais pas d’aller sur un site de Pokemon, et si je me rappelle a peu près c’était avant même les années 2000… Bordel je me sens vieux d’un coup (rires)…
Présente-nous ton univers :
Cédrik : Alors Cédrik parce que c’est mon nom et jurassik par rapport a la fameuse période préhistorique du même nom, et ça tombe bien puisque ma chaîne parle en grande partie d’animaux disparus, ah et au tout début j’avais appelé ma chaîne Jurassik Tube… j’ai préféré changer pour me détacher de youtube au cas ou et la rendre plus ‘personnelle’ on va dire.
Donc je parle principalement de paléontologie soit l’étude des fossiles donc bien évidement les dinosaures mais pas seulement puisque je m’intéresse beaucoup aussi aux animaux qui étaient la avant eux, comme ceux qu’on appelle les reptiles mammaliens ou les insectes géants ou encore les mammifères du cénozoïque, et même des animaux actuels tout court donc croyez moi j’ai largement de quoi faire.
Qu’est ce qui t’a donné ta vocation ?
Cédrik : Apparemment je suis fan de dinosaures depuis mon plus jeune âge (dixit mes parents) et faut croire que je l’ai gardé et élargie depuis, tout simplement.
Quelle a été la réaction de tes proches ?
Cédrik : Pas de réactions particulière vu que je suis quelqu’un qui a pas mal de passions du coup ils ont du se dire : ‘des vidéos ? Encore une autre de ces lubies étranges’ (rires). Von après 2 ans et pas mal d’abonnés je crois qu’on commence à me prendre un peu plus au sérieux.
Quelle sont tes sources d’inspiration ?
Cédrik : Question difficile, mais je dirais sur les sujets c’est pas mal d’articles ou de livres, peut être aussi des documentaires animaliers que j’aime beaucoup regarder. Ça c’est pour le fond mais pour la forme c’est surtout en parlant avec d’autres vidéastes qu’on se donne des idées, je pense notamment à The Sciencoder, Sarayah le Testeur Indé, Julien Bellamy, Think Tattoo et bien d’autres donc désolé je vous oublie les copains, mais en gros ouais c’est ça c’est en se disant ‘ha ouais ça serait trop drôle de faire ci ou ça‘ etc. qu’au final ça donne des idées qui finissent souvent en vidéo.
Quelle est ta première expérience de tournage ? Comment cela s’est passé ?
Cédrik : Alors si on parle de la toute toute première, ça remonte à très longtemps où c’était encore sur cassette, mais si on parle de numérique et donc YouTube c’était y’a plus ou moins 3 ans avec justement Julien Bellamy dont j’ai parlé juste avant et avec qui j’ai commencé les vidéos, et c’était pas jolie jolie à voir ! Des textes que je devais répéter 20 fois parce que je n’arrivais pas à aligner deux phrases, du matériel qui tombait en rade – ha non ça c’est toujours le cas… – des galères de montage avec des logiciels qui fonctionnent pas… En bref des galères comme j’ai dis mais en y repensant c’était quand même bien drôle
Quel a été ton meilleur moment de réalisation ? Le pire ?
Cédrik : Le pire je dirais les débuts, et mes meilleurs c’est ceux de maintenant ou j’ai vraiment des moyens de faire à peu près ce que je veux que ça soit niveau humour – même si je me censure un peu parce que je sais que j’ai une partie de mon public très jeune – ou niveau effets de montages que je ne savais pas faire avant par exemple.
Et aussi le fait que maintenant j’essaie de tourner un peu en extérieur ou d’inclure des minis fictions et n’empêche que ça fait du bien de ne pas toujours tourner tout seul chez soi.
Quelles sont, dans tes vidéos, celles qui te semblent les plus intéressantes, qui te tiennent le plus à cœur, et pourquoi ?
Cédrik : Alors ça va être sur des récentes encore parce que je suppose que comme beaucoup en fait on est content de notre vidéo à sa sortie et après 1 où 2 mois en la re-regardant on se dit qu’on aurait pu faire mieux.
Par exemple j’ai fait une vidéo sur l’iguanodon qui est un dinosaure plutôt connu – si si je vous jure – et elle ne dure que 2 minutes alors que j’aurais tellement pu dire plus de choses – c’est d’ailleurs pour ça que je compte la refaire – sinon celle que je préfère c’est sur des créatures peu connu du grand public, parce que, ce que j’aime bien justement c’est faire découvrir des choses aux gens. Alors que clairement les vidéos qui marchent le mieux sont celles sur des animaux déjà très connus et carnivores tant qu’à faire.
Mais sinon je dirais celle sur le dodo, qui est plutôt populaire justement, mais sur laquelle j’ai essayé de creuser plusieurs aspects dont on parle peu comme sa parenté avec des oiseaux actuels ou encore son alimentation, et c’est aussi une des premières où je me suis vraiment éclaté à faire une intro en extérieur avec un certain Dead Will, tu connais ? (Ndlr : Suivez-le lien pour découvrir notre interview avec Dead Will.)
Quel(s) conseil(s) donnerais-tu aux jeunes créatifs qui souhaitent partager leurs univers sur la toile ?
Cédrik : Je leurs dirais que si ils ont l’envie et la motivation alors il faut foncer ! Mais en étant conscient que si ils veulent ‘marcher’ il faut beaucoup de temps et que les résultats sont rarement aussi grands que l’on peut espérer.
Mais malgré le manque de motivation qui peut vite venir, les commentaires pas toujours sympa c’est une super expérience !
Si tu pouvais adresser un message à toi-même à l’âge de 10ans, lequel serait-ce ?
Cédrik : Du coup je lui dirais de se lancer plus vite sur les internets… Enfin non puisque ça n’existait pas encore (rires). En tout cas je me dirais de garder ma passion pour les dinosaures et animaux en général, et même de l’assumer plus que je ne l’ai fais : ‘ouais les dinosaures c’est pour les gamins toussa toussa…‘
Que ferais-tu avec un budget digne d’un blockbuster ?
Cédrik : Étant donné que j’ai comme projet de faire un livre/BD – je ne sais pas trop encore – d’aventure avec des animaux disparus peu connu, je pense que je l’adapterais en film ou série, parce que quand je vois ce qu’on peut faire maintenant niveaux effets spéciaux et mise en scène je trouve ça triste que les seuls films avec nos chers animaux disparus soient sois des nanars ou des trucs bourrés d’action et de FX mais sans scénarios ‘soignés’… Bon après je dis pas que je ferais mieux…
Nous faisons appel à ton esprit créatif. A toi de nous proposer quelque chose et de commenter.
Cédrik : Voila un de mes dessins pour le dinovember – un dessin par jour tout le mois de Novembre… – que je n’ai pas fini d’ailleurs…
Tu le sais, notre thématique est la Pop Culture. Que signifie pour toi la culture populaire ?
Cédrik : Je dirais que c’est la culture du divertissement accessible a tous qui a surtout commencé avec les BD, jouets, films etc. mais qui maintenant s’élargit grâce à internet.
Quelles sont tes œuvres de référence dans la Pop Culture ?
Cédrik : Le film la ou des visiteurs vont sur un parc avec des dinosaures sur une île… merde je ne sais plus comment il s’appelle mais il a l’air pas mal comme film.
Et quelles sont tes attentes ?
Cédrik : Jurassic World 3 bien évidement même si j’ai pas trop aimé les deux premiers. J’ai toujours un espoir… j’attends pas mal aussi Avengers Endgame et Avatar 2. Ouais j’aime la science fiction.
Un mot sur ton actualité ? Tes projets en cours ?
Cédrik : Oula j’en ai beaucoup de projet notamment celui d’aller en Afrique du Sud pour voir sur le terrain le métier de paléontologue, en étant porte parole de ce projet j’ai pu aider à réunir les fonds nécessaire et en contrepartie j’accompagne donc des étudiants sur place, je suis autant stressé qu’excité !
En autre projet j’ai aussi dans l’idée de faire des sortes de mini documentaire sur des animaux actuels en partenariat avec un parc animalier pour être directement avec les concernés.
J’ai aussi des tee shirts qui vont arriver avec des super design (cc ChachaDeLilla)
Et un autre gros projet mais j’en parlerais quand ça sera un peu plus concret.
A quel autre créatif souhaiterais-tu voir poser ces questions ?
Cédrik : Alors je crois que vous l’avez déjà contacter mais j’aimerais beaucoup y voir Lény de la chaîne The Sciencoder
As-tu beaucoup de retour des personnes qui te suivent ?
Cédrik : Alors si on parle des commentaires sur les vidéos et les réseaux sociaux, j’en ai pas mal et c’est toujours bienveillant. Je crois que sur les 61k abonnés j’ai du avoir qu’un ou deux rageux, c’est peut être un record (rires).
Tes fans te soufflent des idées parfois ?
Cédrik : Niveau idée de bestiole à parler, oui, même si c’est souvent soit des très connus et je préfère faire découvrir de nouvelles espèces soit des carnivores, en gros je sais très bien quoi faire si je voulais faire un max de vues mais je préfère rester fidèle à mon principe et y aller à mon rythme.
Par contre j’ai eu pas mal aussi d’idées de musique à mettre en fond par des abonnés et je les remercie parce que je suis tombé sur de sacrés bonnes surprises, notamment l’OST de ‘The Lost Eden‘ un jeu sur CD-I (Ndlr : A la rédaction The Lost Eden est un jeu culte, la BO de Stéphane Picq est sublime).
Que voudrais-tu dire à tous tes fans et aux prochains ?
Cédrik : Juste merci d’être là et de me soutenir parce que c’est grâce à eux qu’aujourd’hui je peux faire des choses que j’aurais jamais pu faire sans ma ‘notoriété’ sur YouTube donc j’espère que ça va continuer et que je pourrais faire encore plus de vidéos sur nos amis a écailles, plumes ou poils.
Pour terminer, quelle question aurais-tu souhaité que l’on te pose et qu’aurais-tu répondu ?
Cédrik : ‘Tant que durera la dégradation des mœurs qui nous occupe, il serait intéressant d’anticiper certaines solutions déjà en notre possession?’ Je dirais que la réponse est au fond de notre cœur avant tout ! (http://www.lepipotron.com/)
Encore une fois merci Cédrik d’avoir participé à Adopte un Créatif.
Laissons les tendances de côté et intéressons-nous à l’originalité. Avec Adopte un Créatif, vous allez découvrir des passionnés, des créatifs, des youtubeurs / youtubeuses méconnu(e)s qui font l’actualité du web. Pour ce nouveau numéro, je suis parti à la rencontre de Matthieu, auteur de la chaîne Le Coin du Bis.
Depuis le lancement de la chronique, je souhaitais proposer un numéro avec ‘Le Coin du Bis‘. Si vous êtes des lecteurs attentifs vous avez sans doute remarqué que son nom ressort régulièrement. La chaîne ‘Le Coin du Bis‘ a pour but de faire découvrir (ou redécouvrir) le Bis, ce cinéma complètement fou qui reste encore malheureusement assez méconnu. Dans une ambiance eighties / vidéoclub, Matthieu, son auteur, vous parle de ces films que vous ne verrez plus jamais à la télévision, que la critique de l’époque a souvent démoli mais qui méritent infiniment que l’on se penche dessus.
Bonjour Matthieu, merci de participer à notre chronique ‘Adopte un Créatif’. Dans le cas où il y aurait des internautes ignorant ton actualité peux-tu te présenter et nous rappeler ton parcours ?
Matthieu : Merci pour ton invitation ! Alors pour faire simple, j’écris et réalise la chaîne YouTube Le Coin du Bis dédiée justement au cinéma bis et plus largement aux films de genre méconnus qui, selon moi, mériteraient d’être un peu plus mis en lumière. Tous les épisodes ont été tournés dans mon vidéoclub que j’ai tenu pendant 5 ans et que j’ai fermé il y a environ un an. En parallèle, je rédige quelques articles notamment pour le magazine lyonnais The Jelly Brain (Ndlr : Pour information, Quentin – rédacteur critique sur Eklecty-City – en est le rédacteur en chef).
Quelle est ta toute première expérience avec internet ?
Matthieu : Aussi loin que je me souvienne, ça devait être pour les débuts du net avec les modems 56k, les abonnements limités et toutes les conneries que l’on s’échangeait entre potes : la chanson « Ingénieur informaticien », la fameuse vidéo de l’alien qui chante « I will survive », le Star Wars kid… Mais concernant YouTube, je ne m’y suis intéressé que très tard. Je n’allais sur le site que pour voir des bandes annonces ou alors des vidéos virales à base de chats qui se cassent la gueule ! Le côté culturel, je ne l’ai découvert que bien après lorsque des amis ont commencé à m’expliquer le principe des chaînes et des abonnements.
C’est comme ça que j’ai découvert avec quelques années de retard les travaux du Joueur du Grenier, du Fossoyeur de films, d’Antoine Daniel, de Benzaie, d’Axolot et de beaucoup d’autres vidéastes…
Présente-nous ton univers :
Matthieu : Je suis passionné de cinéma de genre depuis l’enfance et j’ai grandi avec les films que l’on trouvait dans les vidéoclubs ou qui passaient sur Canal + dans les années 80 / 90. Dans ma collection de VHS, il y avait d’un côté les gros blockbusters devenus cultes aujourd’hui et de l’autre, des petits films moins faciles d’accès mais dont les résumés et les images promettaient toujours quelque chose de fou. Je voyais aussi des noms revenir très souvent : Christopher Lee, Mario Bava, Wes Craven, John Carpenter, Tsui Hark…
Je ne le savais pas à ce moment-là mais j’avais déjà une forte attirance pour le cinéma bis ! Dans mon vidéoclub, j’avais un endroit spécialement dédié à ces films et petit à petit, cet endroit a pris de plus en plus de place. Il était situé dans un coin au fond du magasin – mon pseudo vient de là – et était encadré par de grands rideaux rouges, ce qui fait que la plupart des gens n’y allaient pas tout de suite, pensant qu’il s’agissait du coin porno ! Mais celles et ceux qui s’y sont aventurés revenaient fatalement me voir avec des questions sur ce qu’ils avaient vu.
« C’est quoi le bis ? C’est vraiment des bons films ? Vous pouvez nous conseiller quelque chose pour démarrer ? »…
Au fil des années, j’ai même eu des clients qui venaient de l’autre bout de la ville exprès pour me louer ces films-là et ça faisait rudement plaisir !
Qu’est ce qui t’a donné ta vocation ?
Matthieu : Pour le vidéoclub, c’est parti d’un constat tout simple : j’aime conseiller les gens. Et puis c’était aussi une espèce de pari en 2013 que de créer un vidéoclub qui puisse tenir face à Internet et au streaming. L’idée d’aller à contre-courant me plaisait bien… Tout le monde me donnait 6 mois d’existence, j’ai fait 5 ans. Ça n’a pas toujours été simple mais ça m’a ouvert pas mal de portes et j’ai pu faire des rencontres fabuleuses dont certaines ont été décisives pour la suite.
Pour la chaîne, ça s’est fait lentement. Pendant une nuit d’insomnie durant l’été 2015, je suis tombé sur une vidéo d’Antoine Daniel qui donnait des conseils pour se lancer sur YouTube. Je n’avais absolument pas l’intention de créer une chaîne à ce moment-là mais j’ai cliqué quand même… Dans sa vidéo, il disait surtout que si quelque chose n’existait pas sur la plateforme c’était signe qu’il fallait le créer immédiatement.
Gonflé à bloc, j’ai aussitôt cherché si une chaîne parlait de cinéma Bis et ne trouvant rien de concret, j’ai décidé de m’y mettre. A 6 heures du matin, j’avais la structure de mes 4 premiers épisodes et on a commencé le tournage du pilote en octobre. Une fois le montage terminé, j’ai ensuite hésité pendant des mois à publier la vidéo, de peur de retours négatifs mais au final ça s‘est plutôt bien passé.
Quelle a été la réaction de tes proches ?
Matthieu : Je pense que mes parents ne savent toujours pas ce qu’est le bis ! Ils ne regardent pas vraiment ce qui se passe sur Internet donc ils suivent ça de très loin. Concernant mes amis, j’ai eu du soutien assez rapidement et même si la plupart ne vont pas forcément regarder les films dont je parle, je sais que je peux compter sur eux lorsque j’ai besoin d’un retour ou d’un conseil.
Quelle sont tes sources d’inspiration ?
Matthieu : Quand j’étais gamin, les présentations de Jean-Pierre Dionnet sur Canal+ me fascinaient. En l’espace de 2 minutes, on avait toutes les infos nécessaires et je me demandais comment on pouvait savoir autant de choses sur des films aussi peu connus ! Mais honnêtement, rien de tout ça n’aurait été possible si je n’avais pas découvert le Fossoyeur de Films. J’ai compris qu’il y avait un public pour ce type de contenu et que YouTube pouvait être une prolongation logique de ce que je faisais au quotidien dans mon vidéoclub : conseiller les gens et leur faire découvrir des films rares et décalés.
Quelle est ta première expérience de tournage ? Comment cela s’est passé ?
Matthieu : Le tout premier tournage s’est déroulé pendant une pause entre midi et 14 heures et c’était un beau bordel. Déjà parce que j’étais limité niveau temps, que je n’avais pas encore l’habitude d’être filmé et surtout parce que mon pote Olivier derrière la caméra ne se privait pas pour m’envoyer des vannes dès que je bafouillais ou faisais une erreur. Du coup, on a passé le plus clair de notre temps à rigoler et lorsqu’il a fallu rouvrir le vidéoclub, on avait presque rien tourné de valable. Au fil des épisodes, c’est heureusement devenu plus carré même si Olivier ne se prive toujours pas de balancer des vannes ! Il intervient même régulièrement dans les vidéos…
Quel a été ton meilleur moment de réalisation ? Le pire ?
Matthieu : Hormis les moments où l’on se marre sur les tournages, les instants que je préfère sont ceux qui se déroulent pendant le montage. Je n’en avais jamais fait auparavant – j’ai appris les bases via des tutoriels – et j’adore voir ce que j’ai en tête prendre forme. A l’inverse, l’étape qui m’agace le plus c’est tout ce qui concerne le mixage sonore, le choix des musiques, etc.
Quelles sont, dans tes vidéos, celles qui te semblent les plus intéressantes, qui te tiennent le plus à cœur, et pourquoi ?
Matthieu : Je suis mal placé pour juger lesquelles sont plus intéressantes que d’autres – d’autant que je ne regarde plus mes vidéos une fois publiées – mais celles que je préfère ou en tous cas que j’ai eu le plus de plaisir à monter sont celles sur la nunsploitation et Les Diables.
La nunsploitation a été l’occasion pour moi de plonger dans le film de nonnes, un des genres cinématographiques les plus obscurs et méprisés qui soit. Au fil de mes découvertes, je me suis rendu compte qu’il y avait là des merveilles absolues et qu’il fallait que j’en cite le plus possible !
Concernant Les Diables, le film aurait dû faire partie la vidéo sur la nunsploitation mais il y avait tellement de choses à dire dessus que j’ai choisi de le traiter à part et surtout de prendre mon temps pour l’aborder (il a fallu vérifier pas mal d’éléments et notamment des informations qui se contredisaient d’une source à une autre). Et puis l’histoire autour de ce film est tellement dingue…
Quel(s) conseil(s) donnerais-tu aux jeunes créatifs qui souhaitent partager leurs univers sur la toile ?
Matthieu : Si vous avez une passion et que vous souhaitez la partager d’une manière originale, lancez-vous. Il y aura toujours quelqu’un qui appréciera la même chose que vous et qui en parlera peut être autour de lui. A mon sens, l’important est d’être honnête avec ce que l’on fait et de ne pas oublier de se faire plaisir avant tout.
Si tu pouvais adresser un message à toi-même à l’âge de 10ans, lequel serait-ce ?
Matthieu : Tu as déjà fini tous les Sonic 15 fois donc pose ta Megadrive cinq minutes, sors et va t’acheter un magazine qui s’appelle Starfix.
Que ferais-tu avec un budget digne d’un blockbuster ?
Matthieu : Une adaptation en film de The Secret of Monkey Island. Sans Johnny Depp et avec de l’humour.
Nous faisons appel à ton esprit créatif. A toi de nous proposer quelque chose et de commenter.
Matthieu : Moulage effectué par un pote il y a quelques années. J’ai ça dans mon salon et j’aime bien voir la tête des gens qui le découvrent pour la première fois !
Tu le sais, notre thématique est la Pop Culture. Que signifie pour toi la culture populaire ?
Matthieu : A mes yeux, la culture populaire équivaut à la culture tout court et elle n’a plus vraiment à prouver quoi que ce soit. La génération – la mienne en fait – qui a grandi avec tout ce qui est sorti dans les années 80 / 90 est en train de transmettre ça à ses enfants et plus personne n’ira contester l’importance qu’ont pu avoir des œuvres comme Watchmen, Star Wars, Mario Bros ou Half Life… Le simple fait que le terme geek ne soit plus connoté péjorativement aujourd’hui en dit quand même long sur l’évolution des choses.
Après, ma seule crainte est que cette culture stagne et finisse par s’auto-appauvrir à force de trop regarder dans le passé… J’aimerai que l’on tente un peu plus de choses nouvelles au lieu de refaire ce qui a été fait.
Quelles sont tes œuvres de référence dans la Pop Culture ?
Matthieu : Mon premier amour remonte à l’enfance : j’ai fait un blocage total sur SOS Fantômes à l’âge de 6 ans et j’ai dû voir ce film entre 120 et 150 fois (la dernière remonte à 10 jours). J’ai ensuite visionné tout ce que je pouvais qui avait un rapport de près ou de loin avec le fantastique et très rapidement Spielberg est devenu mon réalisateur préféré – comme beaucoup d’enfants des années 80 je pense ! Mais à part ce film et les doudous classiques – Gremlins, Retour vers le futur, Predator, Short Circuit, Terminator, Last Action Hero, La cité de la peur… -, je voue aussi un culte à Evil Dead, The Blues Brothers, Morse, Massacre à la Tronçonneuse, Mad Max Fury Road, Les Diables, 2001 l’Odyssée de l’Espace et surtout Mulholland Drive qui reste encore aujourd’hui la plus grosse claque que j’ai pris de ma vie dans une salle de cinéma.
Ma série méconnue préférée : L’ours Maturin et la famille Wallace. Ça ne dure que 90 minutes mais si vous parvenez à voir tous les épisodes d’affilée sans saturer ou devenir dingue, vous avez toute mon admiration ! Concernant les jeux vidéo, j’ai grandi avec une Megadrive du coup j’étais plutôt team Sega. Je suis passé ensuite au PC et j’ai pas mal bloqué sur les point and click comme Day of the Tentacle, Sam & Max, Phantasmagoria, Sanitarium ou la saga des Monkey Island (le deuxième étant mon œuvre préférée, tous médias confondus).
Les derniers jeux à m’avoir marqué sont The Witness, le nouveau God of War et Thimbleweed Park.
Et quelles sont tes attentes ?
Matthieu : Je me rends compte que j’ai assez peu d’attentes pour 2019… La dernière fois où j’ai compté les jours avant la sortie d’un film ça devait être pour Ready Player One. Je vais citer en vrac Il était une fois à Hollywood, le nouveau Godzilla, la série Too Old To Die Young de Nicolas Winding Refn, Midsommar et la suite du Fils d’El Topo en BD.
En fait, j’attends surtout de revoir en salles Ne Coupez Pas ! que j’ai découvert dans un festival en avant-première. Ca sort le 24 avril et c’est la comédie la plus géniale de ces 5 dernières années !
Un mot sur ton actualité ? Tes projets en cours ?
Matthieu : Actuellement, la chaîne est en pause. En réalité,c’est une pause un peu obligatoire vu que j’ai vendu le local dans lequel je tournais mes vidéos mais du coup, j’en profite pour lire et voir tout ce que j’avais mis de côté depuis un moment… Je serai aussi présent lors du Festival des Intergalactiques fin avril. En parallèle, je réfléchis au futur de la chaîne et aussi à la forme qu’elle prendra… Ce ne sont pas les idées de sujets qui manquent par contre !
A quel autre créatif souhaiterais-tu voir poser ces questions ?
Matthieu : J’aurai pu citer pas mal de créateurs qui sont déjà passés avant moi dans cette rubrique ! J’aime également beaucoup ce que font Romain Houlès, les Masebrothers, Conneries sur VHS, Azz l’épouvantail, MisterFox, Gorkab et plein d’autres que j’oublie forcément… Mais histoire de sortir un peu du cinéma de genre, j’aimerai mettre en avant Le Bizarreum. C’est une chaîne de vulgarisation qui traite de la mort de manière intelligente donc si vous aimez l’histoire et l’archéologie, il faut que vous alliez voir ça. La jeune femme qui dirige la chaine est une passionnée et vu la difficulté du sujet traité, elle mérite tout notre soutien.
As-tu beaucoup de retour des personnes qui te suivent ?
Matthieu : J’essaye de lire tous les commentaires qu’on me laisse et de prendre en compte les remarques. Pour le moment, j’ai la chance d’avoir une communauté vraiment cool et surtout très curieuse de découvrir des œuvres atypiques. Pour les dernières vidéos, je craignais que les sujets évoqués par certains films en fassent fuir quelques-uns mais au final il n’y a pas eu de soucis. Mais je crois que les retours que je préfère sont ceux où la personne me parle de la claque ressentie devant le visionnage de tel ou tel film. Comme dans le vidéoclub en fait : j’adorais le moment où le DVD revenait et où je voyais que la personne avait apprécié alors qu’elle ne connaissait pas forcément le film à la base.
Tes fans te soufflent des idées parfois ?
Matthieu : Je ne sais pas si le mot fan est vraiment approprié, disons que j’ai plutôt affaire à des gens curieux ! Mais dans les commentaires, on me demande souvent si je peux traiter tel ou tel sujet. Ceux qui reviennent le plus sont le giallo, le western italien et les films de la Hammer. Soit pile les trois sujets que je refuse de faire pour le moment ! Trop gros, trop complexes, trop attendus et pas franchement utiles vu qu’il y a déjà des documentaires très complets qui existent sur le sujet. Je préfère garder ça pour plus tard, le temps de trouver un angle d’attaque original, et me focaliser sur d’autres œuvres ou genres beaucoup moins populaires. Mais à l’inverse, c’est déjà arrivé que je change de sujet de vidéo suite à la lecture d’un commentaire !
Que voudrais-tu dire à tous tes fans et aux prochains ?
Matthieu : Merci énormément pour tous vos retours, continuez de découvrir un maximum de films et soyez patients, la suite arrive. Je ne sais pas quand mais elle arrive !
Pour terminer, quelle question aurais-tu souhaité que l’on te pose et qu’aurais-tu répondu ?
Matthieu : – ‘Que réponds-tu aux personnes qui qualifient Netflix de vidéoclub d’aujourd’hui ?’
– ‘Vous n’avez jamais foutu les pieds de votre vie dans un vidéoclub.’
Encore une fois merci Matthieu d’avoir participé à Adopte un Créatif.
Sorti en 2014, Alien : Isolation de The Creative Assembly est pour beaucoup un chef d’œuvre. Après plusieurs ratés, le titre édité par Sega a permis à Alien de retrouver ses lettres de noblesse dans le jeu vidéo.
Pour le 40e anniversaire du Alien de Ridley Scott, la Twentieth Century Fox et IGN ont annoncé en février dernier le lancement sur la chaîne Youtube de IGN d’une série digitale Alien : Isolation. Une série composée de sept épisodes et coproduite par 21res et une société française DV group.
En parallèle, IGN et 20th Century Fox proposent une série de six courts-métrages dans l’univers d’Alien. Un jolie quarantième anniversaire pour le film de Ridley Scott. D’ailleurs, le réalisateur travaillerait sur deux séries live et sur un nouveau film.
Après l’interview par nos confères d’AlloCiné de Fabien Dubois, le réalisateur de la série Alien Isolation, Eklecty-City vous propose en exclusivité une interview des deux capture artists Lisa Almestoy et Thomas Lemoine qui ont passé des heures à traquer, piéger le Xénomorphe avec une caméra virtuelle afin de ramener les meilleurs plans possibles.
Bonjour Lisa, Thomas, tout d’abord merci à vous deux de m’avoir accordé cette interview consacrée à la série digitale Alien Isolation. Avant de rentrer dans le vif du sujet, pouvez-vous vous présenter ?
Lisa : Bonjour, je suis Lisa, passionnée de jeu vidéo et de cinéma depuis mon plus jeune âge ! J’ai la chance aujourd’hui d’être Cinematic Artist, un métier qui allie à merveille mes deux passions.
Thomas : Bonjour et merci à vous. Je suis Thomas Lemoine, élevé par deux parents archi-cinéphiles, j’ai vécu avec le cinéma au quotidien. En grandissant je suis passé du cinéma d’animation aux films de genre et plus tard aux infinies formes que peut prendre le septième art; je m’en suis toujours nourri au fur et à mesure que j’ai transformé cette passion en études puis en métier. En parallèle de ça, la bande-dessinée, le dessin et les jeux-vidéos ont toujours eu une place importante dans mon parcours personnel et artistique.
J’ai travaillé dans le montage, la réalisation, le graphisme également pour finalement atterrir dans le jeu vidéo en tant que cinematic artist : cameraman 3D/metteur en scène de cinématiques pour le jeu vidéo.
Avant de parler d’Alien Isolation, je vous propose que l’on revienne sur votre parcours. Pouvez-vous nous parler de votre formation et de vos expériences précédentes ?
Lisa : J’ai commencé par suivre une formation de montage vidéo et effets spéciaux à l’école Itecom Artdesign à Paris. Simultanément j’étais stagiaire cadreuse/monteuse dans des petits entreprises d’événements.
Voulant me perfectionner et continuer dans cette branche, j’ai décidé de suivre une licence cinéma à l’université Paris VIII pendant 3 ans. Je voulais vraiment enrichir ma culture cinématographique, cette licence cible principalement la partie théorique du cinéma : l’histoire, l’analyse de film, l’esthétique, les différents style. Mais aussi des ateliers de pratique, comme le montage vidéo, l’animation dessin papiers, et la réalisation d’un court-métrage pendant un an en équipe.
Lors de ma dernière année de licence, j’ai suivi un stage de six mois chez Quantic Dream en tant que cadreuse sur le plateau de motion-capture. Il s’agit d’un plateau de tournage muni de plusieurs cameras infrarouge qui permettent d’avoir un rendu en tant réel sur ordinateur et de pouvoir les traiter par la suite sur un logiciel 3D.
Les images que je filmais sur le plateau servaient de référence au animateurs 3D qui modélisaient les mouvements de l’acteur. Par exemple pour les expressions du visage, il fallait que je zoom au max sur le visage de l’acteur afin de donner le plus de détail possible au animateurs 3D. Pendant 6 mois non stop nous avons enchainé les tournages que ce soit acting, avec les trois acteurs principaux puis les chorégraphies de combat, cascades avec plusieurs cascadeurs.
Ce stage à été plus qu’enrichissant car j’ai rencontré et noué des liens avec des personnes exceptionnelles, et m’a permis de travailler dans le jeu vidéo, un domaine que j’affectionne et qui passionne de jour en jour.
C’est à la fin de mon stage j’ai passé le test pour devenir cinematic artist chez Quantic Dream. J’ai été l’une des dernière recrue à avoir rejoint l’équipe des cinematic artist sur Detroit !
Thomas : J’ai grandi en Charente et c’est aussi là-bas que j’ai fait toutes mes études. Je viens d’une formation littéraire, j’ai d’abord fait un BTS audiovisuel en montage et post-production. J’ai ensuite intégré une école de cinéma d’animation, l’EMCA (Ecole des Métiers du Cinéma d’Animation d’Angoulême). J’ai toujours eu un intérêt pour l’animation en volume quelle soit physique ou virtuelle, j’ai donc suivi un cursus 3D à l’EMCA tout en pratiquant l’animation stop-motion (animation en volume de marionnettes, d’objets, de matières etc..). J’ai fini ma formation en réalisant La Diablada, un court-métrage en stop motion qui a été présenté dans une trentaine de festivals à travers le monde l’année suivante.
Pendant cette période j’ai fait différents missions de graphiste ou monteur (j’ai notamment co-réalisé un documentaire animalier avec l’écologue Florent Lamiot à Lille) avant de venir à Paris pour travailler dans le jeu vidéo.
Durant mon parcours à l’EMCA j’avais eu l’occasion de travailler en animation 3D avec des étudiants de l’école de jeux vidéo d’Angoulême l’ENJMIN. J’avais à ce moment-là senti que si j’étais amené à travailler dans l’animation 3D plus tard, j’aurais souhaité que cela soit dans le jeu vidéo.
Vous êtes passés chez Quantic Dream lors du développement de Detroit Become Human. Quel a été votre rôle sur le chef d’œuvre du studio parisien ?
Lisa : J’ai été l’une des dernière recrue à avoir rejoint l’équipe des cinematic artist sur De-troit !
Notre rôle était de mettre en scène les cinématiques du jeu. Préalablement il faut lire le scenario de sa scène pour bien la connaître, se créer un découpage/storyboard pour avoir une idée de se que nous voulons à la fin et respecter l’intention qui nous à été demandé.
Sur le logiciel, je créée le layout : je place les personnages dans l’environnement 3D et je leurs assigne leurs animations (tournée sur le plateau de mocap). Une fois que tout est en place ; les personnages font les actions et déplacements souhaité je peux passer au cadrage et au montage de la cinématique. Et il faut bien sur avoir un suivi régulier de ses scènes car il y a très souvent des bugs.
Thomas : Je faisais partie de l’équipe camera du jeu en tant que cinematic artist. Nous étions en charge de mettre en scène les cinématiques du jeu. A partir des données motion capture des acteurs et directement dans les niveaux du jeu en temps réel, nous produisions à la fois le storyboard (découpage technique plan à plan), le layout (mis en place des éléments dans le cadre, dans la scène), le cadrage (placements et animations des caméras, choix des valeurs de cadres, de focales etc..) et le montage des cinématiques.
Tout en sachant qu’il y avait aussi l’interactivité des scènes à gérer puisque que nous sommes dans un jeu. Il fallait donc veiller au bon fonctionnement des choix de dialogues et des scènes d’action en QTE (Quick Time Event) et à la cohérence des scènes selon les chemins de narration empruntés par le joueur. Sans oublier la corrections des inévitables bugs.
Personnellement j’ai travaillé sur la phase de développement qui allait de la beta au master du jeu (donc pas de plateau motion-capture) et c’est donc là-bas que nous nous sommes rencontrés avec Lisa !
Lors de notre interview avec Benjamin Diebling – réalisateur de Detroit Become Human – il a qualifié les jeux du studio comme ‘des films dont vous êtes le héros’. Êtes-vous d’accord avec cette définition ?
Lisa : Oui totalement, l’avantage c’est que le joueur est libre de suivre ses émotions à un moment donnée et de changer le cours de son histoire.
Thomas : C’est une bonne définition. J’ai souvenir d’avoir entendu plusieurs personnes com-parer le jeu à une série lors de sa sortie. Stricto sensu les jeux Quantic Dream restent des jeux vidéos bien que que le gameplay n’est pas au cœur de ces œuvres. Là où ça devient un peu fou c’est quand je vois les gens sur Twitch ou Youtube qui, notamment sur Detroit, partent à la recherche d’absolument toutes les variantes possibles de l’histoire du jeu et des cinématiques (et on est bien placés pour vous dire qu’il y en a un sacré paquet !). Dans un sens, les gens créent eux-même un genre de gameplay étrange où il faut découvrir toutes les versions parallèles de l’univers du jeu (qui ne sont pas toutes nécessaires pour platiner le jeu par ailleurs). Je trouve ça assez cool !
Passons à Alien Isolation. Qu’est-ce qui vous a amené à travailler sur ce projet de la série digitale ?
Lisa & Thomas : Nous avons été contactés par Julien Mokrani, producteur à DV, qui avait vu nos travaux sur Detroit Become Human.
Comment avez-vous travaillé avec la Fox ?
Lisa & Thomas : Nous n’étions pas personnellement en relation directe avec la Fox. Fabien Dubois, le réalisateur de la série et la partie production de l’équipe se chargeaient de nous faire passer les informations sur l’évolution du projet et les différents retours sur notre travail.
Vous avez travaillé comme Capture Artist sur Alien Isolation. Pouvez-vous nous définir votre métier et nous expliquer la différence entre Cinematic Artist et Capture Artist ?
Thomas : Sur la série Alien Isolation, il s’agissait de raconter le déroulement du jeu sous la forme de 7 épisodes d’environs 10 minutes chacun. Là où ce projet est atypique c’est qu’il ne s’agissait pas de faire une série en animation et d’opérer une refonte graphique par rapport au jeu mais bel et bien de se servir du jeu vidéo de 2014 et de son moteur comme matériaux de base afin de créer toutes les images nécessaires à la narration. Les premières heures de jeu comportent un certain nombre de cinématiques (pré-rendues et donc inaltérables) déjà prêtes à être intégrées à la série car très efficaces pour la narration. Mais plus on avance dans le jeu et plus ces séquences se font rares et il faut bien raconter ce qui se passe entre ces cinématiques. Pour remédier à ça, il a donc fallu l’intervention de Capture Artists.
Pour simplifier, un Cinematic Artist (notre rôle sur Detroit) est une sorte de réalisateur de cinématiques. Il s’occupe de tout, du découpage au montage en passant par le cadrage en ayant la main sur tous les éléments pour faire sa mise en scène. Le Capture Artist, lui, doit composer ses images dans les phases de gameplay avec le jeu déjà finalisé ou presque. Le Capture Artist va donc « capturer » des rushs, des images (d’un point de vue que le joueur ne pourra jamais obtenir) dans le moteur du jeu. Ces images seront plutôt utilisées pour faire de la vidéo, comme ici pour la Série Alien Isolation mais très souvent pour des trailers de jeux.
Évidemment c’est simplifié, certains Capture peuvent avoir la main sur des éléments ou faire leur propre montage mais ça n’était pas notre cas. Ici notre mission était vraiment de fournir un maximum de rushs issus du jeu au monteur et au réalisateur pour qu’ils puissent narrer le jeu.
Pour réaliser la série, vous avez du revoir tout le jeu et connaitre les moindres détails. Comment s’est déroulée cette étape ? Avez-joué à l’intégralité du jeu ?
Lisa : Je n’avais jamais joué au jeu vidéo Alien Isolation. Je l’ai donc découvert en même temps que d’y travailler. Cela à été une bonne surprise, c’est un jeu que j’ai apprécier malgré pas mal de grosses frayeur !
Thomas : Je n’avais pas eu l’occasion de jouer à Alien : Isolation avant de travailler sur le projet, même s’il m’avait beaucoup fait de l’œil à sa sortie. En démarrant sur la série j’ai rapidement fait le jeu de mon côté pour découvrir l’histoire sans me spoiler et bien sûr profiter de l’excellente expérience de jeu d’horreur qu’il a à offrir.
Comme nous avons travaillé sur la série pendant près de 5 mois nous avons par la suite passé plusieurs centaines d’heures dans le jeu. En plus des sauvegardes complètes du jeu avec un accès aux 19 missions, nous avons sauvegardé presque tous les checkpoints possibles pour pouvoir aller et venir à travers le jeu sans avoir à recommencer chaque mission depuis le début. Donc oui je connais le jeu par cœur, parfois au temps de chargement près.
Alien Isolation étant un FPS vous avez du re-capturer toutes les phases de jeu avec Amanda. Expliquez-nous ce processus :
Thomas : Là on rentre dans une partie un peu technique. En gros, nos deux outils pour produire les images étaient le jeu et un « tool », sorte d’outil virtuel qui permettait d’accéder à un menu supplémentaire dans le jeu. Ce menu avait pour fonction de nous permettre de décrocher la camera de jeu (en vue FPS donc) et de l’emmener où on le souhaitait dans le niveau. Nous pouvions animer cette caméra, en changer la focale, la profondeur de champ etc.
Pour faire un plan, le processus ressemblait pour la plupart du temps à ça : lancer le jeu, amener Amanda (personnage principal et joueur) à un endroit souhaité, détacher la camera via le tool, positionner la camera sur un sujet (par exemple un PNJ qui nous donne des in-formations), régler le cadre pour un rendu cinématographique, enregistrer notre écran de jeu pour capturer le plan et l’envoyer ensuite au monteur et au réalisateur.
Assez tôt dans la production nous avons développé avec DV group une « camera virtuelle » née de la combinaison d’un moniteur et de caméra motion capture. Nous avions un espace d’une quarantaine de mètres carrés vide dans lequel nous pouvions nous déplacer physiquement avec cette camera qui nous renvoyait les images du jeu dans lesquelles on se déplaçait virtuellement. Ce qui nous permettait d’avoir un effet de camera portée à l’épaule pour rendre certaines séquences plus dynamiques.
Viens alors le problème de filmer le personnage principal du jeu : Amanda Ripley. On la voit dans les cinématiques mais dès lors que l’on sort la camera de la vue FPS, comme dans la plupart les jeux FPS, le personnage que vous incarnez n’a pas de tête et de buste… Compliqué de faire une série avec une protagoniste sans la filmer. Le modèle 3d du personnage a donc été refait et conditionné pour pouvoir être enregistré en motion capture. Nous avons alors eu un peu plus de deux semaines de tournage avec plusieurs comédiennes pour incarner Amanda Ripley.
En tant que Capture Artist nous avons alors filmé les plans dans le jeu en camera virtuelle, superposés à la retranscription directe en motion capture de la performance des actrices.
Quels défis avez-vous du relever pour mener à bien le projet ?
Lisa & Thomas : Il a fallu trouver une cohérence esthétique entre nos deux styles de cadrage, il a fallu trouver le bon fonctionnement de ce pipeline si particulier mais nous avons surtout dû apprendre à tirer un maximum du jeu dont nous étions totalement dépendants pour obtenir les images, tout en n’ayant pas la main sur les éléments et personnages.
Reprenons l’exemple d’un PNJ qui vous donne des informations et que nous allions le filmer via le tool pendant qu’il parle à Amanda. Comment faire si une fois que ce fameux PNJ a fini de parler nous voulions refaire un autre cadre sur son discours ? Et bien il fallait avoir sauve-gardé au préalable avec Amanda, charger cette sauvegarde et revenir le voir afin de relancer la séquence de son discours et refaire un plan sur lui. Tordu, hein ?
Alors imaginez maintenant quand il a fallu filmer le Xénomorphe dont il est très difficile de prévoir les actions, de situer la position et bien sûr en sachant qu’il vous tue en un seul coup. Ça devient vertigineux ! La qualité de cette IA avait d’ailleurs été couverte d’éloges à la sortie du jeu.
Heureusement le tool a été amélioré assez vite après le début de la production et s’est retrouvé renchéri d’options pour arrêter le temps du jeu ou pouvoir rendre Amanda invisible aux yeux de ses ennemis (et ainsi nous éviter un nombre incalculable de morts).
Nous avons ainsi plus ou moins appris à « dompter » la bête. Nous avions des techniques pour l’attirer dans les endroits où l’on souhaitait le filmer en utilisant des appâts, en faisant du bruit et en jonglant avec le mode invisible ou pas. Nous avons appelé ça le « safari » ! Cela dit le Xenomorphe du jeu nous aura quand même fait des frayeurs jusqu’à la fin de la production !
Finalement, votre rôle est proche d’un cadreur de cinéma, sauf que c’est dans univers virtuel, ce qui ajoute une difficulté :
Lisa & Thomas : En effet nous partageons une grammaire commune avec le cadrage en prise de vue réelle. Ce sont le set, les décors, les personnages qui sont virtuels mais ça n’en fait pas forcément une difficulté supplémentaire. Disons que l’approche n’est pas la même en terme de spacialisation. La différence la plus importante réside dans notre rapport à la phase de montage.
Romain Rioult, monteur sur le projet, travaillait à la confection des épisodes en même temps que nous filmions les plans. Et comme nous n’avions pas de vrai plateau avec des acteurs et toute une équipe de tournage, nous pouvions refaire des prises dans le jeu autant de fois que nous le souhaitions ou que Romain en avait besoin.
Nous avons pu discuter avec lui du montage et s’il lui manquait telle valeur de cadre ou tel mouvement de camera il suffisait qu’il nous l’indique et nous pouvions le tourner à nouveau. Même chose si le réalisateur souhaitait explorer une autre façon de mettre en scène une séquence. C’était en quelque sorte une post-production qui pouvait bénéficier d’un « tournage sur demande », chose qui relève du conte de fées quand on vient de la prise de vue réelle !
Expliquez-nous la différence entre le storytelling d’un jeu vidéo et le storytelling d’un film ?
Thomas : Le storytelling d’un jeu vient plus des phases de gameplay que des cutscenes qui, elles, réutilisent en général les codes de narration et d’expression du cinéma que tout le monde connaît. Quand vous jouez, c’est vous qui faites avancer l’action, qui définissez le rythme du jeu, est-ce que vous allez au plus simple et au plus rapide ou est-ce que vous décidez de vous étendre en divers loots et quêtes annexes ? Le ton et l’ambiance d’un jeu peuvent parfois changer radicalement d’un joueur à l’autre. Dans Alien Isolation c’est le simple fait d’être le protagoniste et d’avoir à prendre les décisions sur les actions à suivre qui engendre la peur.
Parlons des films. Êtes-vous des fans de saga Alien ?
Lisa : Je n’avais jamais regardé les films Alien, bien sur je connaissais de nom mais ce n’était pas un univers qui m’intéressais. Je me suis donc passé les 3 premiers Alien pendant les pause dej avec Thomas. Au final j’ai adoré, grosse préférence pour le 1er qui m’a beaucoup inspiré dans mon travail.
Thomas : Je suis un très grand fan de la saga Alien depuis longtemps. Mon père m’a mis devant le premier de Ridley Scott dès qu’il a pu ! C’est une saga assez incroyable dans le fait que les quatre premiers films ont été traités par des réalisateurs avec des styles très forts. C’est une des rares franchises de SF « à suite » à avoir eu cette chance je crois.
A l’occasion du travail sur la série j’ai revu tous les films que je n’avais pas vu depuis un moment. Ce fut de nouveau un plaisir, avec quelques bonnes surprises; comme le fait de retrouver des acteurs dans des rôles secondaires que je ne connaissais pas aussi bien à l’époque, ou encore de voir la superbe director’s cut d’Alien 3 de David Fincher nommée « Assembly cut », qui m’a conforté dans l’idée que cet opus est très sous-estimé.
Qu’avez-vous pensé de Prometheus et Alien Covenant qui ont tant divisé ?
Lisa : Malheureusement je ne l’ai pas encore vu.
Thomas : J’ai souvenir qu’à la sortie de Prometheus j’étais très heureux d’enfin voir un film Alien en salle. Le film m’avait surtout plu visuellement mais ne m’avait pas marqué davantage. Je n’avais pas vu le Covenant au cinéma et ai donc également visionné les deux pendant le travail sur la série.
J’ai un sentiment un peu partagé. Les films sont esthétiquement bien plus convaincants qu’énormément de films de SF qu’on a vu ces dernières années, et il y a des éléments dingues sur les origines de l’univers d’Alien. Mais beaucoup d’incohérences de scénario et de choix dans l’évolution des personnages laissent à désirer. J’ai quand même du mal à comprendre où veut en venir Scott avec ces films. Ça vaut au moins le coup pour Michael Fassbender qui est un acteur génial.
Regrettez-vous l’annulation du Alien 5 de Neill Blomkamp ?
Lisa : Pas d’avis.
Thomas : C’était un réalisateur très pertinent pour ce projet. Dans la lignée des 4 premiers avec chacun leur esthétique propre et forte. C’est dommage.
Un mot sur votre actualité ? Vos projets en cours ?
Lisa : J’ai commencé à travailler chez Dontnod depuis mars, toujours en Cinematic Artist.
Thomas : J’ai quelques envies de retour à des projets en stop-motion mais j’aimerais continuer à travailler dans la cinématique de jeu et la camera 3D pendant au moins encore quelques années.
Pour terminer, quelle question auriez-vous souhaité que je vous poser et qu’auriez-vous ré-pondu ?
Thomas : J’aurais aimé la question « Si un coq avait des lèvres, est-ce qu’il pourrait siffler ? » mais tristement je n’aurais pas eu la réponse puisqu’elle me taraude tous les jours…
Encore une fois merci Lisa, Thomas de m’avoir accordé cette interview.
Lisa : Merci à vous !
Thomas : Merci infiniment à vous !
Propos recueillis par Thomas O. pour Eklecty-City.fr, qui remercie Lisa Almestoy et Thomas Lemoine de s’être prêtés au jeu d’une interview. Merci également à Natacha Thomas.
A l’occasion du Alien Day, le réalisateur Fabien Dubois propose un montage vidéo plutôt cool.
Derrière la série Alien Isolation, nous retrouvons plusieurs noms français, Fabien Dubois à la réalisation, Jeff Juhasz à l’écriture, Romain Rioult, Laurent Fumeron (Etalonneur) du côté de la production : Kinga Smith, Antoine Cardon, Eric Fantone, Julien Mokrani, Thomas Villepoux, Natacha Thomas, Morgane Legallic, Rose Ployaert.
Pour tout ce qui concerne la Virtual Production et Motion Capture, l’équipe DVGroup Leslie Carles (Lead Motion Capture Talent), Clara Brajtman (Motion Capture Talent), Aurelia Poirier ((Motion Capture Talent), Lisa Almestoy et Thomas Lemoine (Capture Artist), Olivier Georges (Motion Capture & Vcam Key Grip), Jules Coppola (Grip), Guillaume Malichier (Technical Producer), Matti Hietanen (Vcam Coder), Olivier Nemoz (Developer), Sylvain Hayot (Developer), Jeremie Ranc (3D Artist), Matthieu Jouis (Network IT), Ats Kurvet (Unity Lighting Artist).
BEHIND THE SCENES : Dirigé par Jeremy Roux, Stills & Editing Nicolas Journeau. VFX, l’équipe Image In Work : Philippe Gonzalez (VFX Supervisor), Jean Philippe Ferre (Teaser Trailer), Paul Gaulier, Alexandre Laruelle, Alexandre Fulgoni, Tom Pastorello, Marc Munes Lourenco, Tony Phe, Marion Demaret (3D Modeling Artists). Sound, l’équipe Titrafilm : Rodolphe Ploquin (Sound Production Managers), Hayette Mechouar (Additional Sound Production Managers), Adrien Fougeras (Sound Editor), Jean-Baptiste Cornier (Foley Artist), Corvo Lepesant-Lamari, Jean-Marc Billand (Sound Mixers).
Laissons les tendances de côté et intéressons-nous à l’originalité. Avec Adopte un Créatif, vous allez découvrir des passionnés, des créatifs, des youtubeurs / youtubeuses méconnu(e)s qui font l’actualité du web. Pour ce nouveau numéro, je suis parti à la rencontre de Chris, auteur de la chaîne ComiXrayS.
Passionné de bande dessinée américaine depuis son plus jeune âge, Chris partage son amour des super-héros et des collants ! Avec ComiXrayS, il s’adresse autant aux néophytes qu’aux lecteurs avertis, le but est de faire découvrir au plus grand nombre une face cachée de la bande dessinée américaine, que ce soit au travers d’anecdotes sur des personnages connus de tous, ou via la représentation de phénomènes de société bien réels dans les pages des comic books. Rencontre avec une encyclopédie des comics.
Bonjour Chris, merci de participer à notre chronique ‘Adopte un Créatif’. Dans le cas où il y aurait des internautes ignorant ton actualité peux-tu te présenter et nous rappeler ton parcours?
Chris : Salut et merci de me laisser l’opportunité de parler de mon humble travail !
Je ne vais pas vous faire un plan sur ‘ma vie, mon œuvre’, mais pour résumer, j’ai créé en 2013 une chaîne qui s’appelle ComiXrayS, sur laquelle je parle de comics. Je reviens sur le rapport de la bande dessinée américaine à la société, sur des histoires un peu WTF, ou juste sur les lectures qui m’ont marqué.
J’ai commencé la vidéo en 2010, avec mon frère, aujourd’hui, il réalise des courts-métrage sur sa chaîne : Tilt Trip. Allez voir à vos risques et périls.
Pour ce qui est de la formation, j’ai pas grand-chose à dire. Je suis un mec qui monte des vidéos ‘dans sa chambre’. Encore aujourd’hui, je suis seul aux commandes de la chaîne, ce qui me va très bien !
Quelle est ta toute première expérience avec internet ?
Chris : Pour commencer, je suis vieux, j’ai donc grandi à l’époque où il n’y avait ni internet, ni téléphones portables. Ma culture s’est construite avec la télé et le cinéma, plutôt qu’avec internet. Ça paraît bête, mais aujourd’hui, on parle à des générations qui n’ont pas connu le monde ‘sans internet’ et c’est une grosse différence.
Comme tout le monde, j’ai eu un blog, puis j’ai écrit pour des sites, et j’ai fini par faire de la vidéo. J’ai toujours parlé de comics, de ciné, de musique. Je pense que quand on aime produire du contenu, le support importe peu.
Mon but a toujours été de partager ce que j’aimais. Aujourd’hui, on parle beaucoup ‘d’influencers’, et je pense qu’à notre échelle, nous sommes tous des ‘influencers 1.0’. Pas besoin d’avoir des milliards de followers pour propager la bonne parole. Si tu conseilles un truc à un copain autour d’un verre et qu’il s’y intéresse, c’est déjà gagné.
Présente-nous ton univers :
Chris : ComiXrayS est une sorte de jeu de mot, une contraction pourrie trouvée par mon frère, que je remercie au passage, un mix entre ‘comics’ et ‘X-rays’, les rayons X, ce qui explique le slogan : ‘L’émission qui lit à travers les pages de vos comics‘.
Il y a aussi une petite référence déformée aux ‘cosmic rays’, les rayons cosmiques qui ont transformés les Fantastic Four chez marvel.
Ouais, c’est totalement perché. (Rires)
L’idée derrière l’émission est vraiment de pousser les gens à s’intéresser aux comics au-delà de leur aspect primaire, fait de super-héros en slip colorés qui se foutent sur la gueule. Je voulais montrer que la bande dessinée, même lorsqu’elle paraît simpliste, véhicule toujours un message.
Qu’est ce qui t’a donné ta vocation ?
Chris : Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours eu des livres entre les mains, avant même de savoir lire. J’ai grandi devant le Batman de Burton, le film des Tortues Ninja de 1990, le dessin animé Spider-Man, etc. De façon assez logique, je me suis tourné vers les BD d’où venaient ces héros.
Entrer dans le monde des comics est un exercice qui paraît insurmontable à certains, car c’est un univers incroyablement riche et tentaculaire. Je pense que c’est cette richesse et mes connaissances forcément lacunaires au début qui m’ont poussées à continuer, à en apprendre toujours plus. Comme je le disais, à l’époque, pas d’internet pour aller voir la fiche Wikipédia d’un personnage. Donc il fallait lire, encore et encore, jusqu’à comprendre tous les tenants et les aboutissants d’une intrigue.
Quelle a été la réaction de tes proches ?
Chris : J’ai la chance d’avoir grandi dans un milieu culturel riche et ouvert. On ne m’a jamais dit de ne pas m’intéresser à quelque chose. J’ai grandi dans un mélange de cinéma de genre, de Metal et de jeux vidéo. Tout ce qui rend les enfants ultra-violents et les transforme en tueurs en série d’après certains experts. Je m’en sors pas trop mal du coup !
Quelle sont tes sources d’inspiration ?
Chris : J’ai passé mon adolescence devant Game One et ce genre de petites chaînes qui faisaient tout avec trois fois rien. Marcus, El Didou, Jean-Pat et leurs copains ont été des modèles, pas du tout scolaires. Je pourrais aussi te citer quelqu’un comme Yannick Dahan, une référence en cinéma et en animation pour moi, il est incroyablement communicatif.
Plus tard, avec l’arrivée des vidéastes sur internet, j’ai rapidement découvert le travail de l’Angry Video Game Nerd, du Joueur du Grenier, de Karim Debbache, ou des mecs de ‘Merci Qui ?‘ sur Allociné. Mes potes Punky et Matt de La Sélection Comics sont aussi des modèles d’intégrité et d’indépendance pour moi.
Je ne sais pas si ça m’a vraiment donné envie de faire de la vidéo, mais ces gens ont influencé ma façon de faire, mon état d’esprit.
Quelle est ta première expérience de tournage ? Comment cela s’est passé ?
Chris : Sûrement quand j’avais 6-7 ans, avec le caméscope familial ! (Rires)
Sinon, comme je le disais, j’ai commencé la vidéo avec mon frère, à grands renforts de costumes pourris, dans une émission qui s’appelait ‘Arrête ou mon Geek va Tirer !‘.
De très bons souvenirs, on se marrait beaucoup. C’était un autre Youtube à l’époque. Personne n’avait de plan de carrière ou n’espérait gagner de l’argent, c’était de l’amusement pur et dur.
Quel a été ton meilleur moment de réalisation ? Le pire ?
Chris : Difficile à dire. Il m’arrive de me taper des fou-rire tout seul en tournant, quand je suis particulièrement fier d’une mauvaise blague. Ça doit être très gênant vu de l’extérieur.
Tourner dans des conditions « live », en convention par exemple, est un exercice assez intéressant aussi.
Pour le pire, je dirais que tourner une vidéo avec la grippe est une mauvaise idée. Ne le faites pas.
Quelles sont, dans tes vidéos, celles qui te semblent les plus intéressantes, qui te tiennent le plus à cœur, et pourquoi ?
Chris : C’est un peu mégalo de juger son propre travail, je pense surtout que chaque thème parle à des gens différents.
Mais j’ai particulièrement apprécié creuser le comportement des lecteurs eux-mêmes.
On m’a souvent demandé une vidéo sur ma collection, par exemple. Et au lieu de ça, j’ai plutôt cherché à expliquer le comportement des collectionneur et leur intérêt à entasser des milliers de bouquins chez eux. C’est une attitude moins matérialiste qu’elle en a l’air !
Quel(s) conseil(s) donnerais-tu aux jeunes créatifs qui souhaitent partager leurs univers sur la toile ?
Chris : S’efforcer d’être originaux et s’affranchir des codes, même si le système encourage à faire tout le contraire. Garder une personnalité est super important, face à l’uniformisation des plateformes.
Reprendre et détourner ses codes pour faire passer un vrai message est peut-être la solution.
Si tu pouvais adresser un message à toi-même à l’âge de 10ans, lequel serait-ce ?
Chris : ‘Fonce, oublie que t’as aucune chance ! (Rires)
Que ferais-tu avec un budget digne d’un blockbuster ?
Chris : Bah… Un blockbuster ? Plus sérieusement, je crois que j’essaierais plutôt de bien m’entourer et de faire bosser des gens méritant et talentueux sur un beau projet, même s’il ne serait pas forcément rentable. Un truc d’utopiste quoi. C’est pour ça qu’on me filera pas le budget d’ailleurs ! (Rires)
Nous faisons appel à ton esprit créatif. A toi de nous proposer quelque chose et de commenter.
Chris : En général, quand on me demande un dessin, par instinct, je fais une bite. Je ne suis pas sûr que ce soit vraiment constructif… (Rires)
Tu le sais, notre thématique est la Pop Culture. Que signifie pour toi la culture populaire ?
Chris : Aujourd’hui, la Pop Culture est un paradoxe. « Geek » est passé d’insulte à mode de vie.
Le jeu vidéo, accusé un temps de tous les maux, est aujourd’hui le secteur de divertissement le plus rentable.
Les super-héros, que l’on trouvait ringards il n’y a encore pas si longtemps, remplissent les salles de cinéma et battent tous les records.
Pourtant, face aux millions d’entrées en France, un éditeur hexagonal qui vend 4000 ou 5000 exemplaires d’un comics de super-héros réalise déjà un chiffre plus que correct, surtout si on parle de licences plus secondaires.
De ce fait, elle est aussi de plus en plus fragmentée. À ses opposants classiques, se revendiquant plus intelligents que la plèbe, se rajoutent maintenant des puristes, gardiens du temple, qui jugent du bon goût des choix artistiques dans tous les domaines de la Pop Culture.
La Pop Culture, c’est du rêve, du divertissement, la stimulation de l’imaginaire… Mais aujourd’hui, c’est aussi une grosse machine à fric.
Difficile de conserver un esprit critique pour les uns et de rester objectif pour les autres.
La quête de l’équilibre, c’est quelque chose de très compliqué.
Quelles sont tes œuvres de référence dans la Pop Culture ?
Chris : La liste est interminable. Pour le ciné, je suis un adepte des années 1980 : Robocop, Terminator, et tous les films avec Schwarzenegger d’ailleurs, Mad Max 2 a aussi été une claque incroyable quand j’étais gamin.
Le film des Tortues Ninja de 1990 est pour moi l’une des meilleures adaptations de comics, et Incassable de Shyamalan, l’un des meilleurs films de super-héros. J’en ai déjà parlé en vidéo.
En jeu vidéo, Metroid, Zelda ou Castlevania sont mes sagas cultes.
La musique a aussi une place très importante dans ma culture, et au sens très large, du Doom Metal à Georges Brassens. J’ai lu récemment que nos goûts musicaux devenaient définitif vers 27 ans. J’ai dépassé cette limite il y a 4 ans et je découvre encore des choses, dans plein de styles différents.
Je pense que c’est important rester ouvert à la découverte culturelle tout au long de sa vie, et d’en faire un mode de vie, même.
Et quelles sont tes attentes ?
Chris : Actuellement, sans aucun doute la série Watchmen de HBO. Je suis un très grand fan du comics, ça me rend forcément curieux.
Aujourd’hui, après 22 films, que penses-tu du Marvel Cinematic Universe ?
Chris : Qu’il rapporte assez d’argent pour en faire 22 autres ! Ahah !
Le MCU, c’est compliqué : la plupart des fans n’ont jamais ouvert une BD, et si tu oses critiquer un film publiquement, tu es soit un élitiste qui empêche les gens de s’amuser, soit tu n’as rien compris. C’est un univers de divertissement bien construit, mais avec ses défauts et ses failles, inhérentes au cinéma. Tout n’est pas parfait, et même décevant quelques fois.
Mais jamais je ne me serais imaginé ça quand j’avais 10 ans et que j’étais le seul gosse de mon école à lire des comics. Quand je vois aujourd’hui des familles entières courir dans les salles de cinéma et vibrer pour un film de super-héros, ça me fait forcément plaisir !
Un avis sur les films DC Comics depuis Suicide Squad ?
Chris : Je suis très fan de Zack Snyder, de son travail sur Watchmen, Man of Steel ou BvS. Le fait que DC/Warner tente de prendre un virage « à la MCU » ne m’a pas trop emballé.
Wonder Woman ou Aquaman sont des films plus lisses, plus calibrés pour plaire à tout le monde. Ça ne veut pas dire qu’ils sont mauvais, mais ils sont sans saveur particulière.
Quant à Justice League, j’en ai entendu beaucoup de mal, alors que finalement, le film est surtout un pétard mouillé. Il est décevant car tout le monde s’attendait à quelque chose de grandiose, et qu’au final, le film est plat et linéaire. Mais il ne mérite pas les torrents de haine qu’il a reçu.
Concernant les séries DC et Marvel, dirais-tu qu’il y a plus de prises de risques à la télévision qu’au cinéma ?
Chris : Pas forcément plus de prises de risques, mais peut-être un peu plus de liberté. Les séries Marvel de Netflix pouvaient être plus violente que les films du MCU. Les séries DC de la CW peuvent utiliser des personnages secondaires plus librement, car le public les connaît moins.
Ça ne fait pas de ces séries des chefs-d’œuvre, en général, mais beaucoup ont leur charme. Ou alors je suis bon public et je me laisse facilement prendre au jeu !
Un mot sur ton actualité ? Tes projets en cours ?
Chris : J’ai sorti récemment le cinquantième et dernier épisode de ComiXrayS. Après presque 6 ans, il était temps de passer à autre chose et de bosser sur de nouvelles idées.
Avec la sortie de la série HBO, je vais consacrer une série de vidéos à Watchmen. Je pourrais parler des heures de Watchmen, et c’est ce que je vais faire ! (Rires)
A quel autre créatif souhaiterais-tu voir poser ces questions ?
Chris : Romain d’Arkéotoys ! Ou Punky ! Ce sont des gars passionnants ! Et au moins aussi bavards que moi ! Vous voilà prévenus !
As-tu beaucoup de retour des personnes qui te suivent ?
Chris : Il y a une communauté très active sur les chaîne et les réseaux sociaux. Même si on ne fait pas ça pour être une star, ça fait forcément plaisir de voir que les gens sont au rendez-vous, partagent, donnent leur avis. De voir que notre travail sert à quelque chose, en somme.
Quand les gens me disent qu’ils ont lu tel ou tel comics à cause de moi, je suis toujours super content. Leur banquier beaucoup moins.
Tes abonnés te soufflent des idées parfois ?
Chris : Il arrive que les gens réclament que je traite certains sujets, mais je dois avouer que jouissant du totale indépendance, je suis le seul à choisir mes thèmes, au final.
Par contre, je trouve toujours très intéressant de pouvoir échanger avec les gens dans les commentaires de la vidéo. Certains abonnés ont vraiment une excellente connaissance de la bande dessinée américaine et moi-même j’apprends beaucoup en faisant ces vidéos.
Que voudrais-tu dire à tous tes abonnés et aux prochains ?
Chris : Que je compte sur eux pour avoir de saines lectures !
Pour terminer, quelle question aurais-tu souhaité que l’on te pose et qu’aurais-tu répondu ?
Chris : Je sais que beaucoup se demandent quel est mon secret pour être aussi beau, drôle et pertinent. Je dirais simplement que je reste moi-même. (Rires)
C’est important, restez vous-même !
Encore une fois merci Chris d’avoir participé à Adopte un Créatif.
Chris : Et bien merci à vous ! Vous avez mon adresse mail pour le Paypal ? (Rires)
Laissons les tendances de côté et intéressons-nous à l’originalité. Avec Adopte un Créatif, vous allez découvrir des passionnés, des créatifs, des youtubeurs / youtubeuses méconnu(e)s qui font l’actualité du web. Pour ce nouveau numéro, je suis parti à la rencontre de l’équipe derrière la chaîne MonsieurBobine.
Le ciné-club de M. Bobine est une émission sur le cinéma, réalisée entièrement en animation. A travers des analyses critiques et passionnées, M. Bobine revient sur la conception, la réception et l’héritage des films qui ont marqué l’histoire du cinéma, mais aussi, à l’occasion d’épisodes spéciaux, sur la carrière de cinéastes majeurs du septième Art.
Bonjour Monsieur Bobine, merci de participer à notre chronique ‘Adopte un Créatif’. Dans le cas où il y aurait des internautes ignorant ton actualité peux-tu te présenter et nous rappeler ton parcours?
Julien Pavageau : Initialement, le Ciné-club de M. Bobine était un programme court que je réalisais pour la chaîne de télévision locale dans laquelle j’étais infographiste. C’était une petite pastille vidéo qui servait à boucher les trous dans la grille de diffusion entre deux grosses émissions. Les contraintes étaient les suivantes : mes vidéos ne devaient pas dépasser trois minutes et je devais réaliser un épisode par semaine.
En 2010, la chaîne a malheureusement mis la clef sous la porte et j’ai donc repris la série à mon compte et avec l’aide précieuse de Cyril Rolland qui m’a donc écrit les épisodes consacrés à Jurassic Park et au 13e Guerrier.
Nous avions réalisé ces vidéos pour la jeune chaîne de Voxmakers – qui a refait parler d’elle récemment – mais on ne se sentait pas tellement en phase avec cette communauté du coup on a mis nos projets en pause. Et puis il faut le dire, entre le boulot et la vie de famille, on n’avait pas que ça à foutre… Il faudra attendre 2014 pour que l’on s’y remette avec un épisode consacré à Apocalypto de Mel Gibson.
C’est également l’année où l’on a créé la chaîne YouTube du Ciné-club de M. Bobine. Mais c’est en en mai 2015 que la chaîne démarre vraiment. Complètement galvanisé par l’un des moments les plus fous de notre vie de cinéphile, le Ciné-club de M. Bobine consacré à Mad Max Fury Road est écrit et réalisé en moins d’une semaine et pour l’occasion, la chaîne de FilmsActus se propose de diffuser cet épisode pour booster un peu notre audience.
Depuis, notre chaîne poursuit son petit bonhomme de chemin, et de nouvelles plumes sont venues étoffer notre équipe. Il y a Aurélien Noyer, Lucas Mario et Yoan Orszulik qui forment le noyau dur de l’équipe avec Cyril et moi, ainsi que des amis qui nous proposent un texte de temps en temps, comme Antoine Verley. On a également reçu l’aide précieuse de Pierre Delorme qui nous a aidés à monter la chaîne ainsi que celle de Sébastien Le Gallo qui m’a dépanné sur le montage de quelques vidéos.
Quelle est ta toute première expérience avec internet ?
Julien Pavageau : Aujourd’hui, une recherche sur Google est aussi commune que de se décrotter le nez, mais à l’époque ou j’ai découvert internet grâce à un CD d’AOL qui proposait 2h de connexion gratuite à 56k par jour, j’ai été sidéré quand j’ai compris qu’un moteur de recherche -probablement Lycos – était capable de répondre à n’importe laquelle de mes requêtes. Pour un cinéphile dont la principale source d’information est dans les magazines spécialisés, c’est un outil qui donne instantanément le vertige.
Cyril Rolland : En ce qui me concerne, j’ai découvert les bienfaits et les abominations d’internet en l’an de grâce 2000, alors que j’étais étudiant. A l’époque, je passais de longues – et très coûteuses – heures sur les chats Caramail à parler cinéma avec des inconnus complets. Un jour, je me suis retrouvé à discuter en privé avec un français expatrié aux États-Unis qui disait travailler dans le monde de l’animation. Il s’agissait en fait de Eric ‘Bibo’ Bergeron, le réalisateur de ‘La route d’Eldorado‘, puis plus tard de ‘Gang de requins‘ et ‘Un monstre à Paris‘. Au comble de l’excitation, je lui ai demandé s’il y avait moyen de me faire entrer en stage à DreamWorks Animation. Il a dit non.
Présente-nous ton univers :
Julien Pavageau : Le nom du Ciné-club de M. Bobine vient tout droit de mon manque abyssal d’imagination quand j’ai eu l’opportunité de bosser sur une pastille cinéma pour la chaîne qui m’employait en tant qu’infographiste. A l’époque, je souhaitais proposer une chronique filmée comme Yannick Dahan et ses Opérations Frissons, mais j’ai bien vite compris que j’étais plus à l’aise derrière un clavier d’ordinateur que devant une caméra, et c’est pourquoi je suis parti sur une émission animée avec une petite Bobine pour assurer la présentation à ma place.
Du reste, je suis né au début des années 80 et j’ai vraiment squatté les fauteuils des salles de cinéma à partir des années 90, du coup, j’ai bouffé pas mal de films américains ce cette période et ça se reflète sur notre chaîne. Cependant, j’avais la chance d’habiter près de Nantes, une ville relativement bien lotie question cinéphilie à l’époque. Ainsi, avec mon camarade Cyril Rolland, nous pouvions découvrir des rétrospective de films asiatiques ou de films français de la grande époque à feu l’Apollo par exemple, ou encore aller voir des séries Z à l’Absurde Séance au Katorza.
Qu’est ce qui t’a donné ta vocation ?
L’équipe de M. Bobine : Ce qui a relancé la chaîne en 2015 : le dieu V8 ! SHINY AND CHROME!
Quelle a été la réaction de tes proches ?
L’équipe de M. Bobine : Globalement, nos proches ne sont pas vraiment intéressés par le cinéma et encore moins par Youtube. Donc mis à part nos compagnes respectives qui supportent qu’on passe du temps à bosser sur les textes et les vidéos, la chaîne n’a pas d’impact significatif sur nos proches.
Quelle sont tes sources d’inspiration ?
L’équipe de M. Bobine : Dès qu’on parle d’essais vidéo sur le cinéma, c’est difficile de ne pas évoquer les incontournables comme Tony Zhou de feu Every Frame a Painting, Lindsay Ellis ou même le Nerdwriter. À côté de ça, pas mal d’entre nous ont été biberonnés aux articles de Mad Movies écrits par ce qui est depuis devenu la team Capture Mag : Rafik Djoumi, Stéphane Moïssakis, Arnaud Bordas, Julien Dupuy, Yannick Dahan. En plus de ça, on peut également citer des auteurs comme David Foster Wallace, Pacôme Thiellement ou encore Ian McDonald.
Quelle est ta première expérience de tournage ? Comment cela s’est passé ?
Julien Pavageau : Le Ciné-club de M. Bobine est une émission réalisée en animation, il n’y a donc pas de tournage, juste un gars qui pianote derrière son écran. En revanche, il m’a fallu énormément de temps pour réussir à poser convenablement ma voix, et j’ai beaucoup de mal à me réécouter dans les tout premiers épisodes de M. Bobine. Je trouve ça vraiment affreux.
Cyril Rolland : À l’entrée au lycée, j’ai intégré une seconde option cinéma audiovisuel dans un lycée assez prestigieux de Nantes où paraît-il serait né le mouvement surréaliste. Très vite, j’ai compris que ma prédilection pour le cinéma de genre allait me valoir d’être considéré comme l’idiot de service par mes camarades et mes professeurs. J’ai donc dissimulé autant que possible mes goûts personnels et me suis forcé à rentrer dans le moule très ‘Cahiers du cinéma’ des lieux. Ce qui m’a conduit à réaliser en fin de première année un court-métrage en noir et blanc sobrement intitulé ‘La Paresse‘. Pas très fier du résultat, je n’ai jamais pensé à en faire une copie perso et je n’ai jamais eu l’occasion de revoir ce premier essai filmique, ce qui n’est peut-être pas plus mal pour mon amour-propre.
Quel a été ton meilleur moment de réalisation ? Le pire ?
Julien Pavageau : Comme je le disais, il n’y a pas de tournage pour les vidéos de M. Bobine. Néanmoins, j’ai pris énormément de plaisir à faire le montage des explosions dans les films de Michael Bay sur l’Ouverture 1812 de Tchaikovsky. En revanche, les moments les plus difficiles, c’est quand je suis contraint de revoir un film que je n’aime pas pour les besoins d’un épisode, par exemple celui- sur Watchmen ou encore celui sur Star Wars 7 dont la découverte en salle fut particulièrement pénible. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour laquelle nous préférons parler des films que l’on aime, ça donne des vidéos beaucoup plus agréables à réaliser.
Aurélien : Et Buckaroo Banzaï ? *trollface*
Julien : Il arrive effectivement qu’on ne soit pas tout à fait d’accord sur un film dans l’équipe, et j’ai également du mal avec Buckaroo Banzaï… Mais beaucoup moins qu’avec Star Wars 7 ou Watchmen !
Quelles sont, dans tes vidéos, celles qui te semblent les plus intéressantes, qui te tiennent le plus à cœur, et pourquoi ?
Julien Pavageau : Chaque auteur aura sa vidéo favorite je pense. La mienne, c’est celle sur Shin Godzilla. J’ai traversé une crise de 6 mois pendant laquelle j’étais obsédé par ce film au point de revoir chronologiquement tous les films de la franchise Godzilla. L’écriture puis la réalisation de cet épisode fut une véritable catharsis et j’ai enfin arrêté de casser les pieds de mon entourage avec cette franchise, notamment ceux de ma femme qui n’en pouvait plus de Godzilla.
Aurélien Noyer : Je dirais celles sur Gravity et Roma. D’abord, parce que, pour le moment, ce sont le premier et le dernier texte que j’ai écrit pour le Ciné-Club, même si à l’époque j’avais fini un texte sur le Géant de Fer qui avait été fini avant celui sur Gravity et donc la vidéo avait été montée et publiée avant celle sur Gravity.
Ensuite parce que Alfonso Cuaron est pour moi le plus grand réalisateur en activité. C’est quelqu’un qui fait des films en apparence très simples, tant sur le plan visuel que narratif, mais qui révèlent une incroyable profondeur dès qu’on creuse un peu.
Lucas Mario : C’est toujours un plaisir de voir un texte mis en image par les soins de Julien. Ses idées de montage et d’illustration sont toujours pertinentes, et donnent une toute nouvelle dimension à l’article d’origine. Je dirais donc l’épisode sur Conan le Barbare rien que pour la magnifique conclusion sur les fesses de Schwarzenneger, avec une transition sonore entre la voix off de Conan et la BO de Terminator.
Cyril Rolland : Perso, je vais voter pour l’épisode consacré au Hobbit. Déjà parce qu’il a battu – pour des raisons inexpliquées – tous les records de la chaîne et permis de lui donner de la visibilité. Mais aussi parce que j’ai vraiment eu le sentiment pendant l’écriture de gravir une montagne, tant le sujet me paraissait vaste. A un moment, j’ai même proposé à Julien d’en tirer une trilogie d’épisodes, avant de me rétracter devant sa mine déconfite ! Alors que j’approchais du but, la youtubeuse américaine Lindsay Ellis a sorti une série de vidéos très complètes sur le même thème, pour lesquelles elle était carrément allé en Nouvelle-Zélande interviewer des membres de l’équipe du Hobbit !
Après une période de profonde déprime, j’ai décidé de revoir entièrement ma copie, et au final je pense que ça a été plutôt bénéfique à l’épisode.
Yoan Orszulik : Comme le disait Lucas, il faut vraiment féliciter Julien qui fait toujours de l’excellent travail au montage. Pour ce qui est du choix de l’épisode, sans hésiter celui sur House. C’est un film qui me tient particulièrement à coeur depuis que je l’ai découvert il y a cinq ans. À ce jour il n’est jamais sorti chez nous en DVD/Blu-Ray, alors qu’il a bénéficié d’éditions soignées à l’étranger.
Je souhaite vraiment que cette erreur soit réparée, y compris pour le reste de l’oeuvre de Nobuhiko Ôbayashi. C’est un cinéaste méconnu en occident alors qu’il est très important pour de nombreux réalisateurs japonais actuels. Je me suis dit qu’un Monsieur Bobine sur House, serait une bonne occasion pour le faire découvrir en dehors d’un cercle restreint. Cet épisode a également était le premier que j’ai écrit avec Aurélien Gouriou-Vales, un grand féru de cinéma asiatique, avec lequel je collabore régulièrement quand il s’agit d’aborder cette thématique qui nous passionne.
En moyenne, une vidéo te demande combien d’heures de travail ?
Julien Pavageau : Ça dépend de la longueur du texte et du nombre de films cités dans l’épisode, mais en moyenne, en dehors de l’écriture, il faut une semaine de boulot pour réaliser un épisode.
Aurélien Noyer : Pour l’écriture, c’est très variable. Certains épisodes ont été écrits quasiment d’un trait, en quelques heures. D’autres prennent des mois pour structurer les idées et arriver à un texte cohérent.
Cyril Rolland : J’aimerais bien être capable de livrer un texte en quelques heures comme Aurélien, mais à part sur le spectaculaire contre-exemple Mad Max Fury Road, je passe généralement de longues semaines en écriture, à cause de mon emploi du temps très chargé – j’ai deux enfants en bas âge – et de ma fâcheuse tendance à me laisser déborder par mes sujets. Je note quand même que les deux épisodes sur Spielberg que j’ai écrits en 2017 et 2018 ont été sensiblement plus rapides à boucler, parce que je maîtrise plutôt bien le sujet. Du coup, peut-être que je devrais me contenter d’écrire sur tonton Steven…
Quel(s) conseil(s) donnerais-tu aux jeunes créatifs qui souhaitent partager leurs univers sur la toile ?
L’équipe de M. Bobine : Vu la taille relativement modeste de notre chaîne, je ne sais pas si on est les mieux placés pour donner ce genre de conseils mais bon… D’une part, faites ce qui vous plaît et ne courez pas derrière les formules à succès. Il y a de bonnes chances que si vous essayez de refaire ce que quelqu’un d’autre a déjà fait en mieux, ça ne marche pas… et vous aurez gaspillé du temps et de l’énergie à faire quelque chose qui ne vous ressemble pas.
D’autre part, soyez exigeants avec vous-même. Adressez-vous des défis. Essayez des choses. N’hésitez pas à laisser tomber les choses qui ne marchent pas, quitte à y revenir plus tard. Le chemin pour arriver à un résultat satisfaisant est parfois long et frustrant mais lorsqu’on y arrive, c’est vraiment exaltant. À partir de là, peu importe si la vidéo fait des milliers de vues ou pas. Évidemment, c’est sympa si elle a du succès mais la satisfaction d’avoir produit quelque chose dont on se sent fier reste toujours là.
Si tu pouvais adresser un message à toi-même à l’âge de 10 ans, lequel serait-ce ?
Aurélien Noyer : ‘Vingt-cinq ans plus tard, Jurassic Park est toujours aussi génial.’
Lucas Mario : ‘Non, le Cinquième élément n’est pas le meilleur film du monde…’
Julien Pavageau : ‘Mad Max Fury Road. Tu comprendras en 2015.’
Cyril Rolland : ‘Ne te fie pas à la bande-annonce et à tout ce que tu crois savoir sur Spielberg. Hook en fait c’est pas bien. Genre vraiment pas bien.’
Yoan Orszulik : ‘Tu verras, les Godzilla Japonais sont bien meilleurs que celui de Roland Emmerich.’
Que ferais-tu avec un budget digne d’un blockbuster ?
Julien Pavageau : Je le filerai à Stephen Sommers pour qu’il fasse la suite de Van Helsing.
Cyril Rolland : Plutôt ‘Un cri dans l’océan’ non ?
Julien Pavageau : Van Helsing.
Nous faisons appel à ton esprit créatif. A toi de nous proposer quelque chose et de commenter.
Monsieur Bobine : Voilà à quoi ressemblera la couverture de Telerama lorsqu’on aura pris le contrôle du magazine !
À l’origine, c’est une référence à une couverture datant de la sortie de Jurassic Park qu’on s’était amusé à détourner parce que, pour nous, elle reflète une conception absurde du cinéma. Elle sous-entend que les images de synthèse – puisque ce sont elles, les fameuses ‘nouvelles images’ dont parle la couverture – sont des illusions dangereuses parce qu’elles sont ‘artificielles’, donc mensongères, donc dangereuses… alors que le cinéma est forcément artificiel et mensonger. Rien qu’un procédé aussi simple que le hors-champ est mensonger puisqu’il fait croire au spectateur que ce qu’il ne voit pas contient l’univers du film et non un décor de tournage où s’active l’équipe de production. Et puis, à nos yeux, les images de synthèse ne sont fondamentalement pas différentes d’autres techniques de manipulation de l’image telles qu’elles existent depuis Méliès. Du coup, on assume de se retrouver du côté de ce diable numérique.
Tu le sais, notre thématique est la Pop Culture. Que signifie pour toi la culture populaire ?
L’équipe de M. Bobine : Houlà… vaste question ! Si on devait donner ce qui est, pour nous, la caractéristique principale de la culture populaire, c’est sa capacité à stimuler l’imaginaire et la réflexion. Évidemment, c’est une définition très vague et subjective. Mais elle évite de tomber dans des définitions a priori, comme celles qui opposent culture populaire et culture académique, ou encore culture populaire et culture de masse. Ce genre de dichotomie est pertinent pour décrire des réalités sociologiques, économiques et politiques.
Par exemple, on peut faire une distinction entre la culture académique à fort capital culturel – pour reprendre le concept de Pierre Bourdieu – et la culture populaire à faible capital culture. De la même façon, on peut pointer les différences entre l’émergence organique des œuvres de la culture populaire, issues de l’esprit d’un artiste ou d’une tradition, et la production à la chaîne des œuvres de la culture de masse où chaque aspect est calibré en amont pour plaire au plus grand nombre.
Mais dans les deux cas, ce genre de distinction a tendance à compartimentaliser les œuvres et à les définir non pas par ce qu’elles sont mais par la façon dont elles sont produites ou dont elles sont perçues. Ce qu’on cherche à faire avec nos vidéos, c’est justement de dépasser ça. Peu importe l’origine ou la nature d’une œuvre, peu importe même sa qualité. Ce qui nous importe, c’est d’arriver à se l’approprier pour produire un discours pertinent, intéressant, original, neuf, etc. Ça ne veut pas dire de raconter n’importe quoi non plus mais ça ouvre quand même pas mal de perspectives.
Pour nous, c’est ça, la culture populaire. C’est moins un corpus d’œuvres qu’une démarche vis-à-vis des œuvres culturelles.
Quelles sont tes œuvres de référence dans la Pop Culture ?
L’équipe de M. Bobine : Ça contredit un peu la réponse précédente mais c’est le jeu.
Aurélien Noyer : I’m Not There de Todd Haynes, Promethea d’Alan Moore et JH Williams III, l’album Xaphan de John Zorn et Secret Chiefs 3.
Julien Pavageau : 2001 l’Odyssée de l’Espace, Rork d’Andreas, Dune de Frank Herbert, Fondation et le Cycle des Robots d’Asimov, Mekanïk Destruktïw Kommandöh de Magma et Panzer Dragoon Saga sur Saturn.
Lucas Mario : Du tac au tac : Les Septs Samouraïs. Les Aventure de Spirou et Fantasio de Franquin et Tome et Janry. Le Seigneur des Anneaux de Tolkien et le Disque-Monde de Pratchett. Les Monkey Island. Murder of the Universe de King Gizzard & the Lizard Wizard.
Cyril Rolland : les Épisodes IV et V de Star Wars, Le Seigneur des Anneaux version Tolkien et version Jackson, From Hell d’Alan Moore et Eddie Campbell, Harry Potter de J.K Rowling, Game of Thrones de George R.R. Martin, les trois quart de l’oeuvre de Spielberg et de John Williams. Oh et puis, en série, Buffy contre les vampires tiens !
Yoan Orszulik : Les Sept Samouraïs de Akira Kurosawa, Le Seigneur des Anneaux de J.R.R. Tolkien, Arzach de Moebius, Berserk de Kentaro Miura, Metal Gear Solid, Street Fighter 2, Chapeau Melon et Bottes de Cuir, Cowboy Bebop, une partie de l’oeuvre musicale de David Bowie.
Et quelles sont tes attentes ?
Aurélien Noyer : Le nouvel album de Tool qui doit enfin sortir ! Last Night In Soho, le prochain film d’Edgar Wright qui vient d’entrer en tournage. Parasite de Bong Joon-Ho, évidemment. The Irishman de Scorsese et surtout son documentaire sur la Rolling Thunder Review de Bob Dylan (plus que neuf jours à attendre au moment d’écrire ces lignes)… et pour rester dans le thème, le documentaire de Todd Haynes sur le Velvet Underground.
Julien Pavageau : Tout pareil, et j’ajoute Avatar 2, évidemment.
Cyril Rolland : Ad Astra de James Gray, le prochain tome de Game of Thrones – ça devrait bien finir par arriver, non ? – la série sur Dracula de Steven Moffat et Mark Gatiss.
Yoan Orszulik : The Irishman de Scorsese, Gemini Man de Ang Lee, Last Night In Soho de Edgar Wright, Les Sorcières de Robert Zemeckis, Mes Moires l’auto bio de Jean-Pierre Dionnet et le tome 41 de Berserk (on ne se refait pas).
Lucas Mario : En plus de ce qui a été cité par mes camarades, j’ajouterai Death Stranding, qui a l’air complétement fou, Primal la nouvelle série de Gendy Tartakovsky et la deuxième incursion de Paul Verhoeven dans le cinéma français, Benedetta. Et puis le film Kaamelott aussi.
Un mot sur ton actualité ? Tes projets en cours ?
L’équipe de M. Bobine : On a un gros projet en cours qui nous demande pas mal de boulot, mais on n’a pas le droit d’en parler.
A quel autre créatif souhaiterais-tu voir poser ces questions ?
L’équipe de M. Bobine : Loïc Adrien de Versus parce qu’on aime beaucoup le principe de confronter deux films à priori très différents. Gorkab de CGM, histoire de savoir à quel moment il a vrillé pour devenir un obsessionnel des images numériques. Vincent Capes de la chaîne Zo Anima parce qu’il est aussi à l’aise pour parler de Chuck Jones et King Hu que de Guy Debord ou Jonas Mekas. Jehros de la chaîne Anima parce qu’il est capable d’évoquer l’animation japonaise dans toute sa diversité, des shonen ultra-connus aux drames intimistes. Amazing Lucy parce que sa vidéo sur Le Redoutable était excellente et c’est dommage qu’elle n’en fasse plus.
As-tu beaucoup de retour des personnes qui te suivent ?
L’équipe de M. Bobine : En général, on a pas mal de réactions positives. On n’a pas forcément beaucoup de commentaires ou de retours sur le contenu lui-même mais ça vient peut-être du fait qu’on fait essentiellement des analyses où la partie ‘critique’ est souvent assez réduite… ce qui laisse finalement peu de place au débat. D’ailleurs, les vidéos où on a eu le plus remarques sur le contenu lui-même, c’est sans doute les deux seules où on se permet d’être relativement critique à l’égard des films, à savoir Le Réveil de la Force et Watchmen.
Tes abonnés te soufflent des idées parfois ?
L’équipe de M. Bobine : Ça arrive assez régulièrement qu’on nous demande si on compte parler de tel ou tel film… et, souvent, ce sont plutôt des films qu’on apprécie aussi. Mais notre critère principal, c’est d’avoir un angle ou une idée à développer. Tant qu’on n’a pas ça, on préfère attendre avant de se lancer. C’est parfois frustrant, parce qu’il y a des films sur lesquels on aimerait faire quelque chose… mais si c’est pour ressortir des idées qui ont déjà été développées par d’autres, ça ne nous intéresse pas.
Que voudrais-tu dire à tous tes abonnés et aux prochains ?
L’équipe de M. Bobine : Qu’on est très content de la communauté qu’on a construit autour du Ciné-club de Monsieur Bobine. On lit évidemment les commentaires sous les vidéos et, même lorsqu’il y a des avis divergents, que ce soit vis-à-vis de nous ou d’autres commentaires, ça ne tourne pas à la foire d’empoigne. On en est d’autant plus content que ça correspond à l’identité que l’on veut pour la chaîne : un endroit où parler de cinéma ne veut pas dire s’engueuler et se lancer dans des polémiques stériles.
Pour terminer, quelle question aurais-tu souhaité que l’on te pose et qu’aurais-tu répondu ?
L’équipe de M. Bobine : T’aurais pu nous demander si on voulait boire quelque chose, au moins ! On aurait pris un Picon bière. (Rires)
Encore une fois merci Monsieur Bobine d’avoir participé à Adopte un Créatif.
Propos recueillis par Thomas O. pour Eklecty-City.fr, qui remercie Julien Pavageau, Cyril Rolland, Aurélien Noyer, Lucas Mario, Yoan Orszulik, aka l’équipe MonsieurBobine de s’être prêtés au jeu d’une interview.
Nous avons retrouvé l’incroyable voix derrière la VF de Vulcan Raven dans Metal Gear Solid, Pierre Maubouché. Si la VF de MGS fait débat, pour les fans de la première heure qui ont joué à MGS dès sa sortie sur Playstation, la version localisée de Metal Gear Solid est tout simplement culte. Nous connaissons tous les répliques qui sont dignes des VF des actionners bourrins des années 80/90.
‘Raven : – Toi aussi tu vis en Alaska. Tu connais les Olympiades esquimau-indiennes ? Snake : – J’en ai entendu parler. Tu dois être très fort dans la discipline, ‘Mangeur de Muktuk’. Raven : – Oui c’est vrai. Mais il y a une autre catégorie dans laquelle j’excelle… ‘Le tirage d’oreille esquimau’. Les deux adversaires se tirent mutuellement l’oreille par grand froid. C’est un test d’endurance aussi bien spirituel que physique. Snake : – Tu veux qu’on se tire l’oreille… ? Raven : – Qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse ! Réjouis-toi, Snake ! Glorieuse sera notre bataille !‘
Nous, on adore !
Derrière la voix de Vulcan Raven c’est le talentueux Pierre Maubouché. Pierre ce n’est pas que MGS. Son parcours est incroyable. Avant d’être comédien voix off, Pierre a été animateur radio ou encore concepteur-rédacteur en agence de pub (Publicis etc.). Depuis, il a travaillé sur énormément de projets français et anglais, notamment pour les marques Versace, Coca Cola ou encore Dolce & Gabbana Light Blue. Récemment, nous l’entendons régulièrement dans les publicités Indeed. Eh oui, derrière les publicités Indeed, c’est la voix de Vulcan Raven. Rencontre !
Bonjour Pierre, tout d’abord merci à toi de nous avoir accordé cet entretien. Pour nos lecteurs qui connaissent ta voix, mais qui ignorent ton activité peux-tu te présenter :
Pierre : Bonjour Thomas, c’est avec plaisir, merci de m’avoir invité ! Je m’appelle Pierre Maubouché, j’ai 56 ans, et je suis comédien voix off professionnel – c’est à dire que je gagne ma vie avec mon métier – depuis 25 ans. Je prête ma voix à des personnages de jeux vidéo – comme Raven dans MGS, par exemple – mais aussi pour des spots TV, des films institutionnels, des dessins animés, des chaînes TV pour leur habillage antenne, des films, bref partout où une voix est demandée.
Tu n’as pas toujours été comédien de doublage. Tu as débuté comme animateur radio. Parle-nous de cette époque :
Pierre : Alors, précision sur le glossaire voix off : en fait, même si les comédien·ne·s de doublage – qui reversionnent des films en français – sont plus médiatisé·e·s que tout autre activité de voix off – probablement l’effet ‘poussière d’étoile’ – ce n’est économiquement qu’une toute petite sous-division du secteur de la voix off. Le terme générique est comédien·ne voix off.
Comédien de doublage, c’est une discipline très spécifique, très difficile, très exigeante, qui demande au comédien de prêter sa voix à un personnage, avec des intentions, projections etc. naturelles, tout en suivant les mouvements de lèvre d’un acteur s’exprimant dans une langue étrangère, ce qui est une prouesse technique. Tous les comédien·ne·s voix off ne sont pas des comédien·ne·s de doublage, et certains comédiens de doublage ne sont pas capables de faire du long form genre e-learning, ou de la pub qui répond à des codes complètement différents, par exemple. Voilà voilà !
Donc, pour répondre à ta question, j’ai effectivement commencé au micro en tant qu’animateur radio, au début des années 80, quand elles étaient encore pirates, libres, et assez enfumées ! À l’époque, pour le gamin que j’étais, tu peux imager le buzz que ça pouvait être !
Ensuite, concepteur-rédacteur en agence de pub (Publicis, Lintas, Ted Bates…) rien que ça. Sur quel(s) projet(s) as-tu travaillé ?
Pierre : J’ai eu la chance qu’un directeur de création nommé Claude Courvalet, un homme formidable qui, de mon mentor, est ensuite devenu un ami très proche, m’ait pris sous son aile après avoir regardé mon book, collection de fausses pubs que tout nouveau créatif fait pour montrer ses idées.
J’ai eu également à l’époque la chance de travailler très tôt sur de grands budgets, tels que Alpha Roméo, Pentel, Carte Aurore, Lafuma, Mercedes, Orangina, Raider…
D’ailleurs, je tiens à le préciser, tu as obtenu le Grand Prix de l’Affichage 1986 pour une affiche Raider.
Pierre : Effectivement, c’était seulement quelques mois après avoir été pris comme stagiaire chez Ted Bates, ma première agence. Tu peux imaginer que je n’étais pas peu fier, ma mère aussi d’ailleurs : elle ne comprenait pas trop ce que je faisais – créatif ? Et un vrai métier, ça ne n’intéresse pas ? – jusqu’à ce qu’elle voit l’affiche mobile, la première de l’histoire – en tout cas en France – placardée partout dans Paris !
Affiche Raider, conception Pierre Maubouché, Grand Prix de l’Affichage 1986. Merci à Pierre pour la photo.
Pourquoi c’est devenu Twix ? (Rires)
Pierre : Question de stratégie globale, comme souvent ; je n’y suis pour rien, je te promets !
Et comédien voix off. Comment es-tu arrivé à donner ta voix pour des personnages, des pubs et des habillages antennes ?
Pierre : J’avais une familiarité avec le métier et les studios d’enregistrement, ayant d’abord été animateur radio, puis concepteur-rédacteur, c’est traditionnellement le rédac qui caste et dirige les comédien·ne·s voix off pour les spots TV ou radio qu’il a écrits.
Après avoir déménagé à Londres en 94, alors que j’installais des étagères dans mon appart, j’ai entendu à la radio un spot dans lequel deux comédiens anglais imitaient – mal – l’accent français.
J’ai eu un moment Eureka avec l’ampoule au dessus de la tête et tout le toutim, j’ai contacté un studio d’enregistrement, enregistré une démo, et comme on dit en anglais, ‘the rest is history’ !
Tu as prêté ta voix à un nombre considérable de films publicitaires. Nous pouvons citer : Renault, Apple, Asics, Kikkoman, Dolce & Gabbana, Indeed, Grant’s, Levi’s, Axe, Le Rustique, Marshall, Nike, Amnesty International, Stella Artois, Dell, McDonalds, Huawei, X Box, Kelloggs, Photobox, Decathlon, La Croix Rouge, Sony, Versace, Coca Cola, HP, Canon, Heineken, General Electrics, Honda, Suzuki, Nikon, Callaway Golf, McCullogh, Polaroid, etc… C’est impressionnant.
Pierre : La liste est bien plus longue que ça, mais bon, je fais ça depuis 25 ans ! Je suis en ce moment la voix des spots TV pour le site de recherche d’emploi Indeed, une lecture très humaine, chaleureuse, positive, c’était un réel plaisir à enregistrer ; voici le dernier en date :
J’ai aussi eu la chance d’avoir été casté en 2008 par Mario Testino pour être la voix de la campagne Dolce & Gabbana Light Blue, une vraie saga qui continue aujourd’hui. J’ai travaillé avec lui dans un studio londonien pour trouver la voix qui exprimait l’essence de ce magnifique parfum, une séance dont je me souviens encore.
Comme je ne dis que le nom du produit, il n’y a pas eu à localiser – c’est à dire à réenregistrer dans les langues de chaque pays où le spot est diffusé – et les spots sont diffusés dans le monde entier – c’est la campagne internationale la plus longue qui ait jamais existé. 11 ans pour l’instant ! Nous en sommes au cinquième ou sixième spot, et voici le tout premier, le spot qui a lancé cette saga publicitaire hors du commun :
Un autre souvenir, le premier spot TV de la saga Axe et ses spots sexy, que j’ai enregistré en 1997 pour l’agence BBH. Ce spot était devenu culte, pour des raisons assez évidentes (rires) :
Je pourrais continuer longtemps comme ça, mais je ne veux pas faire mourir les lecteurs d’ennui, les souvenirs c’est souvent plus excitant pour ceux qui les ont vécu que pour ceux à qui on les raconte !
Tu as notamment fait les habillages antennes de Discovery, ESPN, MTV, Bloomberg, CNN, G Star, National Geographic et Cartoon Network. Tu es partout ! (rires)
Pierre : Partout, heureusement non, on se lasserait vite de moi ! J’ai été la voix antenne de ESPN (chaîne de sport) pendant 12 ans, toute son existence en France : j’ai annoncé le lancement de la chaîne et, malheureusement, sa fermeture. J’ai aussi été la voix antenne de Discovery, et ai fait de nombreuses promos pour les autres chaînes que tu mentionnes, et quelques autres. C’est un travail très varié, et très intéressant.
Tu as donc aussi fait l’habillage antenne de Discovery Channel. Plusieurs passages sont à mourir de rire. Es-tu l’auteur des textes ? Et est-ce une volonté de la chaine d’avoir un ton léger et humoristique ?
Pierre : Effectivement, j’écrivais les liens – les scripts des petits films de 15 ou 30s qui annoncent le prochain programme etc. – et faisais les voix. Il n’y avait jamais eu de voix antenne sur Discovery auparavant et on a travaillé avec mon producteur – salut Erwann ! – pour lui donner un ton léger, impertinent parfois, qui ne se prenait pas au sérieux. Le ton est parfois dicté par la chaîne, et parfois le résultat d’une collaboration, comme c’était le cas pour Discovery. Je me suis énormément amusé !
Ce qui est dingue, c’est que j’entends ta voix régulièrement et je n’ai jamais fait le rapprochement avec Vulcan Raven de Metal Gear Solid. (Rires)
Pierre : Nous sommes un peu comme des musiciens dans un orchestre : nous travaillons en harmonie avec les différents éléments – directions, images, bande son, autres voix quand il y en a… – On travaille notre voix en fonction de ce qui est demandé, et on ne fait donc jamais la même voix pour deux clients différents. On adapte le ton, le rythme, la prosodie, la projection etc. aux directions, en échangeant évidemment avec le/la direct·eur·rice artistique, le/la concept·eur·rice-rédact·eur·rice, bref la personne qui produit la séance.
Cela dit, je ne crois pas au mythe de ‘la voix caméléon’. On est généralement choisi pour notre spécificité, notre voix, et les directeurs de casting se foutent comme de leurs premières chaussettes, pour reprendre l’exemple que je donne dans un de mes articles ‘le poids démos‘ qu’une comédienne voix off fasse aussi très bien une arrière grand-mère édentée, une ado prépubère surexcitée et le bruit du TGV en rase campagne bretonne un dimanche pluvieux de novembre, quand ils cherchent, par exemple, une voix d’une mère de famille posée de 35 ans… En 25 ans de métier, je peux probablement compter sur les doigts d’une main les vrais caméléons dont c’est la spécialisation, qui peuvent tout faire, d’Homer Simpson à un trailer à la Hollywood – et je ne suis certainement pas l’un d’entre eux !
Parlons de Metal Gear Solid. MGS est l’unique jeu de la franchise à être localisé pour son doublage. Comment as-tu atterri sur le projet ?
Pierre : Comme pour tous les projets, il y a eu un casting, et j’ai été choisi pour faire la voix de Raven. C’est aussi simple que ça !
On sait qu’Emmanuel Bonami a eu des directives pour donner une voix à la Rambo pour Solid Snake. As-tu eu des directives similaires pour Raven ? Comment as-tu préparé ton personnage ?
Pierre : Comme toujours : on nous donne un brief, le profil et les motivations du personnage, on nous montre à quoi il ressemble physiquement, on échange avec le directeur artistique, on essaye différentes approches, une est choisie, et en voiture Simone !
Quelle est ta réplique préférée ?
Pierre : On a enregistré MGS en 1999… Ça fait trop longtemps pour que je me souvienne des répliques !
As-tu une anecdote à nous raconter ?
Pierre : Même réponse, désolé !
Gardes-tu un bon souvenir des séances d’enregistrement à Abbey Road ?
Pierre : Ça, je m’en souviens, c’est un studio mythique ! J’habitais non loin du studio, passais devant en moto tous les jours, et y enregistrer, c’était dans ma ‘bucket list’, ma liste des choses à faire avant de mourir… J’y ai travaillé quelques fois depuis, c’est un studio phénoménal !
As-tu gardé contact avec Emmanuel Bonami (Solid Snake) et Stéphane Cornicard (Liquid Snake) ?
Pierre : Oui, on reste en contact, même si 20 ans plus tard, nos vies ont quelque peu changé !
D’ailleurs, nous avons proposé l’année dernière à Emmanuel de doubler une dernière fois Snake dans le dernier opus de la franchise. Qu’en as-tu pensé ?
Pierre : Ce que je trouve vraiment bien, c’est que Manu a fait évoluer le personnage. Il n’a pas fait une copie carbone de qui était Snake dans MGS1, c’est une excellente approche.
Si l’occasion se présentait, aimerais-tu retrouver le personnage de Vulcan Raven ?
Pierre : Bien entendu ! On commence quand ?
Jordan Vogt-Roberts (Kong : Skull Island) prépare l’adaptation au cinéma de Metal Gear Solid. Si Vulcan Raven est dans le film, on espère que les personnes en charge de la VF penseront à toi (Ndlr : et le reste du cast VF).
Pierre : Moi aussi, glisse-leur un mot pour moi !
Es-tu toujours surpris que l’on te parle – plus de 20 ans après – toujours de Metal Gear Solid ?
Pierre : Non – c’est un jeu mythique !
Tu as notamment travaillé sur de nombreux films dont Da Vinci Code, Kingdom of Heaven, Casino Royale, Master and Commander, Hotel Rwanda, Hannibal Rising, Troy, Munich, Les Fils de l’Homme… Dis–nous en plus :
Pierre : Sur ces films, j’ai fait de l’ADR, c’est à dire de la re-création de dialogues de scènes. Mais j’ai aussi une particularité : je peux hurler comme un bourrin à un niveau impossible sans m’abimer la voix. Je suis donc booké pour refaire des personnages qui meurent dans des circonstances atroces, quand, pour x raisons, il faut réenregistrer l’acteur qui a joué la scène.
Le mec qui meurt brûlé vif dans Kingdom of Heaven ? C’est bibi. Le mec qui tombe de la nacelle d’un mât dans Master and Commander : encore bibi. La moitié des personnages qui meurent dans Troy ? Toujours bibi. Bon là j’exagère, mais pas tant que ça ! C’est un don qui m’est également très utile pour certains jeux !
De plus, tu es parfaitement bilingue. Aujourd’hui, travailles-tu principalement en français ou en anglais ?
Pierre : Surtout en français, mais parfois en anglais avec accent français, de européen – c’est à dire sans qu’on décèle un accent spécifique, comme dans le spot Dolce & Gabbana – à très prononcé, façon parodie d’accent français, dans ce genre :
Parmi toute ta voxographie, quel(s) personnage(s) as-tu le plus apprécié jouer ?
Pierre : Foie gras ou caviar ? Poulet rôti ou côte de bœuf ? Cahors ou Minvervois ? Springbank ou Oban (je suis un fan du pure malt) ? J’ai eu la chance de me voir proposer des boulots exceptionnels et je trouve impossible de choisir, parmi tout ce que j’ai pu faire ! Cela dit, Raven restera un de mes personnages préférés : c’est un bourrin c’est sûr, mais avec un supplément d’âme.
J’imagine que c’est un avantage d’avoir son propre studio d’enregistrement et de post-production ?
Pierre : C’est sûr. Je travaille la plupart du temps depuis mon studio, qui est conforme aux normes broadcast, en liaison en temps réel avec le studio dans lequel se trouvent les créatifs ou les clients : ils peuvent me diriger comme si j’étais dans la cabine speak du studio où ils se trouvent. Aujourd’hui, la technologie est telle que la distance n’est plus un problème, je travaille de cette façon avec des clients du monde entier sans souci. Évidemment, je me rends également en studio parfois, ça fait partie du jeu !
Quel(s) conseil(s) donnerais-tu à ceux qui souhaiteraient devenir comédien voix off ?
Pierre : Lire mon blog voix off ! Et aussi de boire jusqu’à la lie les paroles d’Auguste Rodin dans son Testament aux Artistes, un texte magistral, essentiel, que tout·e artiste, quelle que soit sa discipline, devrait lire souvent. C’est un texte que j’ai eu l’immense joie d’interpréter, et qu’il est possible d’écouter et de lire ici.
Du coup, quelle est pour toi la voix culte du doublage Français ?
Pierre : Oh la la ! Il n’y en a pas qu’une, et j’aurais peur de froisser mes collègues si j’en omettais dans ma liste !
Que peux-tu nous dire sur tes prochains projets et ceux en cours ?
Pierre : Généralement, on ne sait pas à l’avance ce qu’on va faire. Notre agent, ou un client nous contacte, nous parle d’un projet, nous booke, on fait le job et au suivant.
Bien sûr, il y a de temps en temps des projets au long cours qui se mettent en place, mais ce que je peux dire là-dessus ? Rien ! Sérieusement, nous sommes tenus au secret par des contrats très stricts, désolé !
Un doublage de jeu-vidéo de prévu ?
Pierre : Réponse précédente (Rires)
D’ailleurs, quelles sont tes œuvres de référence dans la Pop Culture ?
Pierre : Je vais élargir aux trucs que j’aime OK ? Alors, dans aucun ordre particulier, le jazz sous presque toutes ses formes, le rock’n’roll le vrai le pur le tatoué, les tatouages – justement j’y suis accro… – Van Gogh, Hokusai, Matisse, Picasso, l’art africain, le graphic design américain des 40’s aux 70’s, l’architecture contemporaine, la menuiserie, la moto, Akira Kurosawa, Sergio Leone, les westerns spaghetti à la sauce Bud Spencer et Terrence Hill, les westerns épiques genre La Conquête de l’Ouest, Les Enfants du Paradis, les Ailes du Désir, Fargo et quasiment tout des Cohen Brothers, Fargo aussi mais la série sur Neflix, et en parlant des séries Netflix : Casa de Papel, El Mecanismo, The Bridge – la version suedo-danoise et, une fois n’est pas coutume, sa remarquable adaptation américaine – Ozark, j’oublie certainement un nombre incalculable de trucs que j’adore, c’est l’âge…
Quand est-ce que tu m’invites dans ton studio pour une partie de baby-foot ? (Rires)
Pierre : Quand tu veux, t’amènes la bière ?
Qu’est ce que je peux te souhaiter pour la suite ?
Pierre : Santé, prospérité, choucroute – je te souhaite la même chose !
Pour terminer, quelle question aurais-tu souhaité que l’on te pose et qu’aurais-tu répondu ?
Pierre :
Q : Alors, tu le veux, ce million de dollars ?
R : Bon, si tu insistes…
Nous sommes arrivés à la fin, encore merci Pierre de t’être prêté au jeu d’une interview, à bientôt.
Pierre : Merci de m’avoir invité, le canapé était confortable, la bière était fraîche, ça m’a fait plaisir de passer un bon moment en ta compagnie à Eklecty-City ! J’espère que les lecteurs auront eu autant de plaisir à lire cette interview que j’en ai pris à la donner. À bientôt !
Propos recueillis par Thomas O. pour Eklecty-City.fr, qui remercie Pierre Maubouché pour s’être prêté au jeu de cette interview.
Après son Legends Rocky Balboa Vs Jake Lamotta et alors qu’il travaille sur son premier long-métrage d’animation, le réalisateur Antonio Maria Da Silva présente Dinosaur Hunters, un nouveau mashup hommage aux actionners des 80’s 90’s et à la Pop Culture.
On vous parle régulièrement d’Antonio Maria Da Silva. On ne manque rien de son actualité tant ses mashups nous font rêver, voyager. Chacun de ses mashups réveille le gamin en nous, celui qui rêvait devant le meuble à VHS, celui qui attendait avec impatience de pouvoir mettre le dernier film de Schwarzenegger (et les autres) dans le magnétoscope. Antonio est un conteur, il raconte de nouvelles histoires avec ce qui existe déjà. Nous pouvons citer Hell’s Club et ses suites qui réunissaient les personnages iconiques du septième art sur un même dance floor, The Carrie Mirror, The Psycho Mirror, Pulp Fiction, Heat à la sauce Sergio Leone, son hommage aux escaliers du Cuirassé Potemkine et son hommage au film de Chris Marker, La Jetée ou encore son chef d’œuvre Shining The Overlook Hotel, qui élevait le mashup au rang d’œuvre d’art.
Son dernier mashup Legends Rocky Balboa Vs Jake Lamotta mettait en scène Sylvester Stallone – Rocky Balboa – face à Robert De Niro – Jake Lamotta – un face à face entre les deux boxeurs iconiques du cinéma et de la Pop Culture pour nous raconter une histoire inédite de Rocky. Pour son prochain mashup, Antonio retrouve Sly, mais aussi plusieurs stars de films d’action.
Dinosaur Hunters : Le Expendables que l’on mérite
On ne va pas le nier, si la franchise Expendables cartonne ce n’est pas pour le scénario de ses films. Les films fonctionnent car ils réunissent des stars des actionners des 80’s 90’s et 2000. Et c’est plutôt sympatoche de les voir se mettre des taloches dans la tronchetta. Toutefois, il manque beaucoup de chose à Expendables, ça ne va pas assez loin. Avec Dinosaur Hunters, Antonio Maria Da Silva nous fait une jolie promesse, celle de retrouver nos héros qui partent chasser du dino.
Antonio nous confie que l’idée du projet ‘vient de l’envie de confronter des dinosaures et les dinosaures des films d’action et de faire un gros gros blockbuster ludique mais avec un petit message écolo derrière’. Comme à l’accoutumée le titre du projet est à double sens : ‘le titre est à double sens, il y aura des dinosaures et les dinosaures du film d’action, c’est avant tout un hommage à cette génération 80/90’.
Pour ce nouveau mashup, le défi est de taille puisque l’on parle presque d’un film. En effet, Dinosaur Hunters avoisinera les 60 minutes, ‘entre 45 et 55 minutes logiquement’ nous confie Antonio Maria Da Silva. Une durée énorme pour un mashup dont le travail a débuté il y a un peu plus de huit semaines, deux mois.
Un mashup hommage aux actionners des 80’s 90′
Concernant le pitch du film, voici ce que l’on peut vous dévoiler : Il existe une île où tous les dinosaures herbivores vivent en harmonie. Tout au long de l’année des scientifiques peuvent s’y rendre afin de les étudier et même vivre avec eux. Depuis quelques temps un nombre inhabituel de dinosaures disparaissent, la communauté scientifique, le dr Robert Campbell (Sean Connery) entre autre essaient de comprendre ce qui se passe. les scientifiques disparaissent les uns après les autres, le dr Robert Campbell disparait à son tour, deux jours après une équipe de mercenaires (Arnold Schwarzenegger, Sylvester Stallone, Bruce Willis, Dolph Lungren, Jean-Claude Van Damme, Chuck Norris, Wesley Snipes, Nicolas Cage et le petit nouveau Dwayne Johnson) est envoyée à la recherche des scientifiques.
Antonio nous promet également plusieurs caméos dont il a le secret. A noter que le film bénéficiera de nouveaux dialogues totalement inédits.
Face à l’ambition du projet, le réalisateur doit faire face à de nouvelles difficultés. Il explique que ‘la première difficulté est de donner l’impression que c’est naturel et que ce que l’on voit à l’image nous paresse ‘réaliste’, comme un long métrage classique, donc les scènes de dialogues doivent être fluides. La difficulté vient aussi du nombre de héros à l’image (8 pour être précis) avec des actions en parallèles ainsi que quelqeus dizaines de Dinosaures un peu partout dans les scènes’ confie Antonio Maria Da Silva. Il ajoute qu’il essaie d’’élaborer une vraie stratégie de combat cohérente avec les personnages, et aussi créer de l’empathie envers les personnages, c’est aussi un hommage avec pleins de petits clin d’œil liaient aux carrières de chaque acteur, mais sans que ce soit trop appuyé. bref tout ce mélange doit être fluide et donner l’impression de voir un vrai film d’action et d’aventure. et évidement j’y insuffle un peu de « poésie » et de merveilleux comme dans un Spielberg des années 80/90.’
Concernant la date de sortie, le réalisateur ne peut rien nous dire, si ce n’est qu’il est bien avancé dans le projet, mais ce mashup est l’un des plus difficiles ‘c’est un exercice inédit pour moi’. Pour les plus impatients, Antonio nous offre un teaser et quelques visuels inédits de Dinosaur Hunters.
1 de 6
Arnold Schwarzenegger, Sean Connery et Dwayne Johnson dans Dinosaur Hunters.
Arnold Schwarzenegger dans Dinosaur Hunters.
Sylvester Stallone dans Dinosaur Hunters.
Jean-Claude Van Damme dans Dinosaur Hunters.
Bruce Willis dans Dinosaur Hunters.
Arnold Schwarzenegger, Bruce Willis, Chuck Norris et Sylvester Stallone dans Dinosaur Hunters.
From pop culture to porn culture, with Carré Rose, Eklecty-City’s editorial team goes to meet X actresses who entrust us with their beginnings in the porn industry, the backstage of the profession, their current news and of course their cultural tastes. For this new issue, I went to meet actress Christiana Cinn.
Christiana Cinn was born in 1989 and grew up in San Diego, California, in a family of Italian origin. After graduating from high school and working in fashion design, she started working in 2013 as a camgirl, for which she was nominated for the AVN Awards in the Camgirl fan favourite category.
Although she started as a glamorous (she was a Playboy model) and erotic model, in 2015, her work as a camgirl was joined by that of a pornographic actress, after contacting a West Coast model agency. She started working in the industry at the age of 26. In January 2016, she was elected Pet of the Month by Penthouse magazine. Since then, she has received several nominations.
In addition to adult entertainment, Christiana appeared in the Sons of Anarchy series alongside such big names as Puma Swede and Jenna Jameson.
From Playboy to porn to Sons of Anarchy, meet Christiana Cinn.
Hello Christiana, thank you for participating in ‘Carré Rose’ our naughty column. In case there are Internet users who don’t know you, can you introduce yourself?
Christiana : Hello Thomas and all the readers of Eklecty-City, thank you for welcoming me here. So, I’m Christina, I’m 30 years old and I’m an x actress.
Before you became an x-actress, you started as a model for Playboy. Can you tell us more about it?
Christiana : I was so excited that they contacted me. It was an immediate yes!
At what age did you decide to enter the X industry and what is the origin of your pseudo ?
Christiana : I’ve always thought it would be an exciting and glamorous career choice! I decided to do it when I was 18 but didn’t shoot my 1st scene until a few years later.
Tell us about your first set experience. How did it go?
Christiana : The first time is always memorable isn’t it!? My first scene was with Eric Everhard. I saw him at a party in LA and approached him. I said ‘Hi! Your Eric Everhard aren’t you? OMG it’s so nice to meet you. I can’t wait to fuck you for my first scene next week.’ He was shocked. (Laughs)
What is your best memory of shooting and the scene you’re most proud of ?
Christiana : I’m so proud of all of my scenes. If I had to pick the feeling I like the best its the recognition and admiration of the viewers.
The fantasy you haven’t realized yet?
Christiana : When I realize it I will let you know first. (Laughs)
During the shootings, do you really take pleasure or are you only in the simulation?
Christiana : Absolutely 1000%.
Which production studio do you think is the best today?
Christiana :Whoever gives me a job is the best. (Laughs)
Are you a big porn consumer?
Christiana : PornHub all day baby. And I have my own paid membership to just about every site that I have shot for.
What do you like and hate about porn?
Christiana : I like porn for so many reasons it’s given me sexual pleasure money and millions of fans and admirers. What I hate about it would be cum in the eye. Yes that’s the worst part of the job when it happens. (Laughs)
What are your limits for a scene?
Christiana : No bruises please and if you pull out any extensions you will be sent an invoice.
What advice would you give to future actresses who wish to embrace this career?
Christiana : Be social, go to all the industry events that you can and have fun. Have a drink but not too much. Be nice to everyone on set and at events. If you see someone on set you don’t recognize introduce yourself. Having a great PR is key too!
You know it at Eklecty-City we deal with cinema news. With which actor/actress would you like to spend an evening (laughs)?
Christiana : Aquaman, Jason Moma. (Laughs)
Use these few lines to send her a message (laughs).
Christiana : Your wife can come if she wants. (Laughs)
So, what does it take to seduce you?
Christiana : Take me somewhere cozy and intimate where we can have a glass of wine in the candlelight. I love being greeted with a thoughtful gift of jewelry, perfume or lingerie. Put your gift on me, touch me softly pull me close.
If tomorrow your life is to be the subject of a biopic in the cinema, what would be the tagline of the movie’s poster ?
Christiana : The only way to Cinn City is by being strapped to a rocket. What would you give for the thrill of the ride?
Let’s talk about your cultural tastes. What are your favorite movies?
Christiana : Beetlejuice is a good one Clueless is a classic. Amadeus has the best musical score. Showgirls ! Say what you want but Showgirls is an excellent movie! I was told by a friend ‘You shouldn’t trust anyone that has seen and doesn’t like the movie Showgirls’ I totally agree with them. (Laughs)
Besides, you made an appearance on the Sons of Anarchy series. Tell us about it! How was it? How was it?
Christiana : I have everyone at Ideal Image to thank for getting me that once in a lifetime gig. I am not with that agency anymore but we are all still friends. I was extremely excited, and a little nervous but felt at ease when I met Puma Swede and Jenna Jameson. I am a huge fan of the show and met the entire cast! I’d love to do a series like that again.
You are also part of a rock n roll band, Hot Sauce Holiday, whose songs you also co-write. Tell us more about it:
Christiana : I’ve always wanted to live my rockstar fantasy and the guys of Hot Sauce Holiday gave me support brotherly love to do that. We’ve played every dive bar, strip club, house party, parade and festival in Hollywood. Even Vice Is Nice followed by Special Olympics which was my all time favorite show.
The boys and their incredible manager Andy, finally let me take the band to a whole new level and put the show on a theatrical stage. A REAL live theater is were I always felt our show in all of its dramatic elements belonged. I had requested a home for us in the El Cid Theater on Sunset for the Rock Opera called ‘Sugar on Top’. I had produced and we all performed into existence! We had back to back sold out shows. I always had faith that we would.
Endless rehearsals, which led into our conjoined natural high of all of us sharing the stage with each other and having an entire audience blown away made me feel so proud. I’ve never felt more accomplished with my brothers and I will always have a novel full of crazy fond memories of each member of the band. Hot Sauce Holiday has since broken up. I send them all support and love and a prairie fire, a drink made of a shot of tequila and hot sauce.
Tell us about your news and current projects.
Christiana : Please follow my @CinnStyle Instagram! I am partnering with so many amazing companies and influencers. Follow @CinnStyle to find out what dating apps I’m on, what Hotels are the best and what to do in just about every city in the country. You’ll be informed and learn something impressive to level up your life.
Where do you see yourself in 10 years? Still in front of the camera? To directing? Elsewhere?
Christiana : In 10 years I want to be a trophy wife. I see myself transitioning to showcasing more of my travel/ lifestyle influencer brand having a popular YouTube channel producing high quality content. I will still do sexy photoshoots to promote my projects and philanthropic activities but as a trophy wife I will want my new tits to be for my husband to enjoy.
It’s selfie time, you have to take your picture where you are now.
Christiana : The airport! It’s my 2nd home. (Laughs)
Finally, what question would you have liked us to ask you and what would you have answered?
Christiana : Whats my lifestyle/influencer brand CINNSTYLE doing? Right now I’m promoting this brand new dating app called ‘Datingly’ available on iTunes and Googleplay. You have got to try it. It’s the only Anti-Catfishing app. And yes I really am on it! Anyone that wants to find me give the app a try!
Thanks again Christiana for playing along, see you soon.
Christiana : Thank you SO much for having me play! If your audience would like to see more of me they can follow me on Twitter, Instagram and my PornHub (OhlalaChristiana). (Laughs)
To be informed of our next issues of Carré Rose and Pop Culture news, follow us on Twitter.
Interview by Thomas O. for Eklecty-City.fr, who thanks Christiana Cinn for giving us time. Thanks also to Tanya Tate.
De la pop culture à la porn culture, avec Carré Rose la rédaction d’Eklecty-City va à la rencontre des actrices X qui nous confient leurs débuts dans l’industrie du porno, les coulisses du métier, leurs actualités du moment et bien-sûr leurs gouts culturels. Pour ce nouveau numéro, je suis partis à la rencontre de Christiana Cinn.
Christiana Cinn est née en 1989 et a grandi à San Diego, en Californie, dans une famille d’origine italienne. Après avoir obtenu son diplôme d’études secondaires et travaillé dans le stylisme, elle a commencé à travailler en 2013 comme camgirl, pour laquelle elle a été nommée aux AVN Awards dans la catégorie Camgirl favorite des fans.
Bien qu’elle ait commencé comme mannequin glamour (elle était mannequin de Playboy) et érotique, en 2015, son travail de camgirl a été rejoint par celui d’actrice pornographique, après avoir contacté une agence de mannequins de la côte ouest. Elle débute dans l’industrie à 26 ans. En janvier 2016, elle a été élue Pet of the Month par le magazine Penthouse. Depuis elle a reçu plusieurs nominations.
En dehors du divertissement pour adultes, Christiana est apparue dans la série Sons of Anarchy aux côtés de grands noms tels que Puma Swede et Jenna Jameson.
De Playboy au porno en passant par Sons of Anarchy, rencontre avec Christiana Cinn.
Bonjour Christiana, merci à toi de participer à ‘Carré Rose’ notre chronique coquine. Dans le cas où il y aurait des internautes qui ne te connaissent pas peux-tu te présenter ?
Christiana : Salut Thomas et à tous les lecteurs d’Eklecty-City, merci de m’accueillir parmi-vous. Alors, je suis Christina, j’ai 30 ans et je suis actrice x.
Avant de devenir actrice X, tu as commencé comme mannequin pour Playboy. Peux-tu nous en dire plus ?
Christiana : J’étais si excité quand ils m’ont contacté. C’était un oui immédiat !
A quel âge as-tu décidé de rentrer dans l’industrie du X ?
Christiana : J’ai toujours pensé que ce serait un choix de carrière passionnant et glamour ! J’ai décidé de le faire quand j’avais 18 ans mais je n’ai tourné ma première scène que quelques années plus tard.
Parle-nous de ta première expérience de tournage. Comment cela s’est passé ?
Christiana : La première fois est toujours mémorable, n’est-ce pas ? Ma première scène était avec Eric Everhard. Je l’ai vu à une fête à Los Angeles et je l’ai approché. J’ai dit ‘Salut ! Tu es Eric Everhard n’est-ce pas ? Oh My God ! Enchanté de vous rencontrer. J’ai hâte de te baiser pour ma première scène la semaine prochaine.’ Il était choqué. (Rires)
Quel est ton meilleur souvenir de tournage et la scène dont tu es le plus fier ?
Christiana : Je suis si fière de toutes mes scènes. Si je devais choisir le sentiment que j’aime le mieux, c’est la reconnaissance et l’admiration des spectateurs.
Le fantasme que tu n’as pas encore réalisé ?
Christiana : Quand je m’en rendrai compte, tu le sauras en premier. (Rires)
Lors des tournages, prends-tu réellement du plaisir ou es-tu uniquement dans la simulation ?
Christiana : Du plaisir à 1000% !
A ce jour quel est selon toi le meilleur studio de production ?
Christiana : Celui qui me donne du travail est le meilleur. (Rires)
Es-tu une grande consommatrice de porno ?
Christiana : Je suis sur PornHub toute la journée bébé. Et j’ai même un accès premium à presque tous les sites pour qui j’ai tourné.
Qu’est-ce que tu aimes et qu’est-ce que tu détestes dans le porno ?
Christiana : J’aime le porno pour tant de raisons, j’ai beaucoup de plaisir sexuel, de l’argent et des millions de fans et d’admirateurs. Ce que je déteste, c’est le sperme dans l’œil. Oui, c’est la pire partie du travail quand ça arrive. (Rires)
Quelles sont tes limites pour une scène ?
Christiana : Pas d’ecchymoses s’il vous plaît et si vous rajoutez des choses, une facture vous sera envoyée.
Quels conseils donnerais-tu aux futures actrices qui souhaitent embrasser cette carrière ?
Christiana : Soyez social, allez à tous les événements de l’industrie que vous pouvez et amusez-vous. Prenez un verre, mais pas trop. Soyez gentil avec tout le monde sur le plateau et lors des événements. Si vous voyez quelqu’un sur le plateau que vous ne reconnaissez pas, présentez-vous. Avoir une bonne relation publique est aussi la clé ! Avoir de bons attachés de presse.
Tu le sais chez Eklecty-City nous traitons de l’actualité cinéma. Avec quel acteur / actrice souhaiterais-tu passer une soirée (rires) ?
Christiana : Aquaman, Jason Moma. (Rires)
Justement profite de ces quelques lignes pour lui adresser un message (rires).
Christiana : Jason, ta femme peut venir aussi si elle veut. (Rires)
Alors, qu’est-ce qu’il faut faire pour te séduire ?
Christiana : Emmène-moi dans un endroit confortable et intime où nous pourrons prendre un verre de vin à la lueur des bougies. J’aime être accueillie par un cadeau attentionné, des bijoux, de parfums ou de la lingerie. Mets ton cadeau sur moi, touche-moi doucement, rapproche-moi.
Si demain ta vie doit faire l’objet d’un biopic au cinéma, quelle serait l’accroche de l’affiche du film ?
Christiana : La seule façon d’aller à Cinn City, c’est d’être attaché à une fusée. Que donneriez-vous pour le frisson de la balade ?
Justement, parlons un peu de tes gouts culturels. Quels sont tes films préférés ?
Christiana : Beetlejuice est très bon film, Clueless est un classique. Amadeus a la meilleure partition musicale. Showgirls ! Dites ce que vous voulez mais Showgirls est un excellent film ! Un ami m’a dit : ‘Tu ne devrais pas faire confiance à quelqu’un qui a vu et n’aime pas le film Showgirls’ Je suis totalement d’accord avec lui. (Rires)
En plus, tu as fait une apparition dans la série Sons of Anarchy. Dis-mois en plus ! Comment c’était ?
Christiana : Je dois remercier tout le monde chez Ideal Image pour m’avoir offert cette chance unique. Je ne suis plus dans cette agence, mais nous sommes toujours amis. J’étais extrêmement excitée, un peu nerveuse mais à l’aise quand j’ai rencontré Puma Swede et Jenna Jameson. Je suis une grande fan de la série et j’ai rencontré tous les comédiens ! J’adorerais refaire une série comme ça.
Tu fais aussi partie d’un groupe de rock n roll, Hot Sauce Holiday, dont tu co-écris aussi les chansons. Dis-moi en plus à ce sujet :
Christiana : J’ai toujours voulu vivre mon fantasme de rockstar et les gars de Hot Sauce Holiday m’ont donné leur soutien et leur amour fraternel pour le faire. Nous avons joué dans tous les bars de quartiers, clubs de strip-tease, fêtes, défilés et festivals à Hollywood. Même Vice Is Nice a été suivi par Special Olympics qui a été mon show préférée de tous les temps.
Les garçons et leur incroyable manager Andy, m’ont finalement permis d’amener le groupe à un tout autre niveau et de mettre le spectacle sur une scène théâtrale. Un vrai théâtre en direct, c’est là où j’ai toujours senti que notre spectacle, dans tous ses éléments dramatiques, avait sa place. J’avais demandé une maison pour nous dans le El Cid Theater on Sunset pour l’Opéra Rock intitulé ‘Sugar on Top’. J’ai produit et nous avons tous joué ! On a eu des concerts à guichets fermés. J’ai toujours cru que nous le ferions.
Les répétitions sans fin, qui nous ont menés à notre plaisir naturel commun de partager la scène les uns avec les autres et d’avoir un public tout entier ébloui, m’ont rendu si fier. Je ne me suis jamais sentie aussi accomplie avec mes frères et j’aurai toujours un roman plein de bons souvenirs de chacun des membres du groupe. Hot Sauce Holiday a rompu depuis. Je leur envoie tout mon soutien et mon amour et un feu de prairie, une boisson faite d’un verre de tequila et de sauce piquante.
Parle-nous de ton actualité et de tes projets en cours.
Christiana : Je travaille en partenariat avec tant d’entreprises et d’influenceurs extraordinaires. Suivez @CinnStyle sur Instagram pour savoir sur quelles applications de rencontres je suis, quels sont les meilleurs hôtels et ce qu’il faut faire dans presque toutes les villes du pays. Vous serez informé et apprendrez quelque chose d’impressionnant pour améliorer votre niveau de vie.
Où te vois-tu dans 10 ans ? Toujours devant la caméra ? A la réalisation ? Ailleurs ?
Christiana : Dans 10 ans, je veux être une femme trophée. Je me vois en train de faire la transition pour mettre en valeur une plus grande partie de ma marque d’influenceur de voyage et de style de vie avec une chaîne YouTube populaire produisant un contenu de haute qualité. Je continuerai à faire des photoshoots sexy pour promouvoir mes projets et mes activités philanthropiques, mais en tant qu’épouse trophée, je veux que mes nouveaux seins soient pour que mon mari puisse en profiter.
C’est le moment du selfie, tu dois te prendre en photo là où tu es actuellement.
Christiana : L’aéroport ! C’est ma deuxième maison. (Rires)
Pour terminer, quelle question aurais-tu souhaité que l’on te pose et qu’aurais-tu répondu ?
Christiana : Que fait ma marque CinnStyle de style de vie/influenceur ? En ce moment, je fais la promotion de cette toute nouvelle application de rencontre appelée ‘Datingly’ disponible sur iTunes et Googleplay. Tu dois l’essayer. C’est la seule application Anti-Catfishing (Ndlr : pas de faux compte sur le réseau social). Et oui, je suis vraiment dessus ! Si quelqu’un veut me trouver, qu’il essaie l’application !
Encore une fois merci Christiana d’avoir joué le jeu, à bientôt.
Christiana : Merci beaucoup de me l’avoir proposé ! Si vos lecteurs souhaitent en savoir plus et me voir plus souvent, ils peuvent me suivre sur Twitter et sur Instagram, mais aussi sur PornHub (OhlalaChristiana). (Rires).
Pour être informé de nos prochains numéros de Carré Rose et de l’actualité Pop Culture, suivez-nous sur Twitter.
Propos recueillis par Thomas pour Eklecty-City.fr, qui remercie Christiana Cinn de s’être prêtée au jeu d’une interview. Merci également à Tanya Tate.
From pop culture to porn culture, with Carré Rose, Eklecty-City’s editorial team goes to meet X actresses who entrust us with their beginnings in the porn industry, the backstage of the profession, their current news and of course their cultural tastes. For this new issue, I went to meet actress Ryder Skye.
Ryder Skye is of Caucasian and Japanese origin. Before starting a career in the adult industry, she was a stripper. As a feminist, Ryder Skye identifies herself as a sexually positive feminist, supporting pornography as a source of power for women and against anti-pornographic feminism. She states in this regard: ‘I have the impression that the majority of feminists, especially conservatives or radicals, have lost sight of the true definition of feminism. It is as if they were lost in the idea that women are not sexual creatures like men, but victims of sexuality in general‘.
Ryder Skye also went through the cinema, we saw her in Sex and the City and in a famous Showtime series.
Hello Ryder, thank you for participating in ‘Carré Rose’ our naughty column. In case there are Internet users who don’t know you, can you introduce yourself?
Ryder : My name is Ryder Skye and for the last 12 years I have had a career as a pornographic performer.
At what age did you decide to enter the X industry and what is the origin of your pseudo ?
Ryder : I was 12years younger than I am now when I started in the adult industry and there isn’t much of a story as far as my name goes. I was literally one of the 1st names that popped into my head so I just ran with it.
I heard you shot your first film on an Easter Sunday. (Laughs)
Ryder : I did. (Laughs)
Tell us about your first set experience. How did it go?
Ryder : It was a big toy solo scene. I had my 1st pornstar experience right before going to meet my family for dinner on Easter Sunday. I had never done any type of porn before so I was very nervous and very excited as well. It ended up going very well. So much so that I decided that day that the porn industry was where I was meant to be.
What is your best memory of shooting and the scene you’re most proud of ?
Ryder : Honestly, I have to say, I have memories of all my shoots and I loved every minute of every one of them. I am very proud of all of them too. Although I can say that my favorite type of shoots were the full length features such as This Ain’t Gilligans Island and Dukes of Hazzard XXX.
The fantasy you haven’t realized yet?
Ryder : Hmm, if I haven’t realized it yet, Im not sure I know how to answer that question until I do.
During the shootings, do you really take pleasure or are you only in the simulation? I guess there are days with and days without, so how do you shoot?
Ryder : I just go with it, have fun, and try to be as organic as possible. There is no guarantee that you will have perfect chemistry with the person you are working with but I still try to enjoy it. After all, how can getting paid to have sex not be a good time? It’s literally, in my opinion, the best job ever.
Which production studio do you think is the best today?
Ryder : There aren’t many left it seems but I would have to say that Adult Time, Vixen, and Brazzers are some of the top studios right now.
Are you a big porn consumer?
Ryder : No, I rarely watch it. Having been doing it for so long now, I think my perception of it has changed. I have become a bit jaded.
What do you like and hate about porn?
Ryder : I love the overall performing aspect of porn from start to finish. What I dislike about the porn industry now is how things have evolved and killed the glam aspect of the industry. Anyone can do it so there really aren’t any “Pornstars” anymore.
What are your limits for a scene?
Ryder : Everything up to anal at this point. That isn’t to say that I am stopping here.
What advice would you give to future actresses who wish to embrace this career?
Ryder : Stay motivated, self-manage, and save up your money.
You know it at Eklecty-City we deal with cinema news. With which actor/actress would you like to spend an evening (Laughs)?.
Ryder : I hate to be so generic but I have to say Chris Hemsworth. He is the complete package.
Use these few lines to send her a message (Laughs).
Ryder : Yes please and thank you. (Laughs)
So, what does it take to seduce you?
Ryder : A fun personality and a pretty face.
If tomorrow your life is to be the subject of a biopic in the cinema, what would be the tagline of the movie ?
Ryder : ‘Close but No Cigar’
Let’s talk about your cultural tastes. What are your favorite movies?
Ryder : I have a lot but just off the top of my head I’m going to have to say Magnolia, Moonlight Mile, Wristcutters : A Love Story, and Seeking A Friend for the end of the world.
You appeared in the Dexter series, but also in the movie Sex and the City. How did you get on these two projects
Ryder : I auditioned for both roles. I have fond memories of it.
(Ryder Skye appears in episode two of Dexter’s third season.)
Tell us about your news and current projects?
Ryder : I am currently putting together a creative team to shoot an art fllm that will have two versions, one for adult and one mainstream. I am still working on the details but there will be some animation involved. It’s going to be a really fun project.
You are developing a series of videos for Youtube dedicated to the backstage of the adult industry. Tell us more about it.
Ryder : I was but the project is actually on hold for now. The idea was to interview people from all facets of the adult interview to give people a backstage look at what goes on. I used to have a radio show called Ryde Along with Ryder Skye which is what this would be a continuation of.
Where do you see yourself in 10 years? Still in front of the camera? To directing? Elsewhere?
Ryder : Im still trying to figure that one out. I’m not sure where the road will take me but I’m excited to find out when I get there.
It’s selfie time, you have to take your picture where you are now.
Ryder :
Finally, what question would you have liked us to ask you and what would you have answered?
Ryder : How does something so big fit into something so small? (Laughs)
Thanks again Ryder for playing along, see you soon.
Ryder : Thanks to you, it was nice.
To be informed of our next issues of Carré Rose and Pop Culture news, follow us on Twitter.
De la pop culture à la porn culture, avec Carré Rose la rédaction d’Eklecty-City va à la rencontre des actrices X qui nous confient leurs débuts dans l’industrie du porno, les coulisses du métier, leurs actualités du moment et bien-sûr leurs gouts culturels. Pour ce nouveau numéro, je suis partis à la rencontre de Ryder Skye.
Ryder Skye est d’origine caucasienne et japonaise. Avant d’entamer une carrière dans l’industrie pour adulte elle était strip-teaseuse. En tant que féministe, Ryder Skye s’identifie comme une féministe sexuellement positive, soutenant la pornographie comme source de pouvoir pour les femmes et contre le féminisme anti-pornographique. Elle déclare à ce sujet ‘J’ai l’impression que la majorité des féministes, en particulier les conservatrices ou les radicales, ont perdu de vue la véritable définition du féminisme. C’est comme s’ils étaient perdus dans l’idée que les femmes ne sont pas des créatures sexuelles comme les hommes, mais des victimes de la sexualité en général’.
Ryder Skye est aussi passée par le cinéma, nous l’avons vu dans Sex and the City et dans une célèbre série de Showtime.
Bonjour Ryder, merci à toi de participer à ‘Carré Rose’ notre chronique coquine. Dans le cas où il y aurait des internautes qui ne te connaissent pas peux-tu te présenter ?
Ryder : Je m’appelle Ryder Skye et depuis 12 ans, je fais carrière dans la pornographie.
A quel âge as-tu décidé de rentrer dans l’industrie du X et quelle est l’origine de ton pseudo ?
Ryder : J’avais 12 ans de moins qu’aujourd’hui quand j’ai commencé dans l’industrie des adultes et il n’y a pas grand-chose à dire sur mon nom. C’est l’un des premiers noms qui m’est venu à l’esprit, alors j’ai continué avec.
J’ai entendu dire que tu avais tourné ton premier film un dimanche de Pâques. (Rires)
Ryder : C’est ce que j’ai fait. (Rires)
Parle-nous de ta première expérience de tournage. Comment cela s’est passé ?
Ryder : C’était une scène solo de ‘grands jouets’. J’ai eu ma première expérience de pornstar juste avant d’aller dîner avec ma famille le dimanche de Pâques. Je n’avais jamais fait de porno auparavant, donc j’étais très nerveuse et très excitée. Ça s’est très bien terminé. À tel point que j’ai décidé ce jour-là que l’industrie du porno était là où je devais être.
Quel est ton meilleur souvenir de tournage et la scène dont tu es le plus fier ?
Ryder : Honnêtement, je dois dire que j’ai des souvenirs de tous mes tournages et que j’ai aimé chaque minute de chacun d’entre eux. Je suis très fier d’eux tous aussi. Bien que je puisse dire que mon type de tournage préféré était les longs métrages tels que ‘This Ain’t Gilligans Island’ et ‘Dukes of Hazzard XXX’.
Le fantasme que tu n’as pas encore réalisé ?
Ryder : Hmm, si je ne l’ai pas encore réalisé, je ne suis pas sûr de savoir comment répondre à cette question avant de l’avoir fait.
Lors des tournages, prends-tu réellement du plaisir ou es-tu uniquement dans la simulation ?
Ryder : J’y vais, je m’amuse et j’essaie d’être aussi organique que possible. Il n’y a aucune garantie que vous aurez une alchimie parfaite avec la personne avec qui vous travaillez, mais j’essaie quand même d’en profiter. Après tout, comment se faire payer pour avoir des relations sexuelles peut ne pas être un bon moment ? C’est littéralement, à mon avis, le meilleur travail qui soit.
A ce jour quel est selon toi le meilleur studio de production ?
Ryder : Il n’en reste plus beaucoup, semble-t-il, mais je dois dire que Adult Time, Vixen et Brazzers sont parmi les meilleurs studios en ce moment.
Es-tu une grande consommatrice de porno ?
Ryder : Non, je regarde rarement. Comme je le fais depuis si longtemps maintenant, je pense que ma perception a changé. Je suis devenu un peu blasé.
Qu’est-ce que tu aimes et qu’est-ce que tu détestes dans le porno ?
Ryder : J’adore l’aspect performance globale du porno du début à la fin. Ce que je n’aime pas dans l’industrie du porno maintenant, c’est la façon dont les choses ont évolué et ont tué l’aspect glamour de l’industrie. N’importe qui peut le faire, donc il n’y a plus vraiment de ‘Pornstars’.
Quelles sont tes limites pour une scène ?
Ryder : Tout jusqu’à l’anal. Cela ne veut pas dire que je me limite ici.
Quels conseils donnerais-tu aux futures actrices qui souhaitent embrasser cette carrière ?
Ryder : Restez motivé, soyez indépendante et économisez de l’argent.
Tu le sais chez Eklecty-City nous traitons de l’actualité cinéma. Avec quel acteur / actrice souhaiterais-tu passer une soirée (rires) ?
Ryder : Je déteste être si générique, mais je dois dire Chris Hemsworth. C’est un homme complet.
Justement profite de ces quelques lignes pour lui adresser un message (rires).
Ryder : Oui, s’il te plaît et merci. (Rires)
Alors, qu’est-ce qu’il faut faire pour te séduire ?
Ryder : Une personnalité amusante et un joli visage.
Si demain ta vie doit faire l’objet d’un biopic au cinéma, quelle serait l’accroche de l’affiche du film ?
Ryder : ‘Close but No Cigar’
Justement, parlons un peu de tes gouts culturels. Quels sont tes films préférés ?
Ryder : J’ai beaucoup de choses, mais d’emblée, je vais devoir dire… Magnolia, Moonlight Mile, Petits suicides entre amis et Jusqu’à ce que la fin du monde nous sépare.
Tu as joué dans la série Dexter, mais aussi dans le film Sex and the City. Comment êtes-vous arrivé sur ces deux projets ?
Ryder : J’ai auditionné pour les deux rôles. J’en garde de bons souvenirs.
(Ryder Skye apparait dans l’épisode deux de la troisième saison de Dexter.)
Parle-nous de ton actualité et de tes projets en cours.
Ryder : Je suis en train de mettre sur pied une équipe créative pour tourner un film d’art qui aura deux versions, l’une pour adultes et l’autre pour grand public. Je travaille encore sur les détails mais il y aura de l’animation. Ce sera un projet très amusant.
Tu développes une série de vidéos pour Youtube consacrées aux coulisses de l’industrie adulte. Dis-nous en plus à ce sujet.
Ryder : Je le faisais, mais le projet est en fait en attente pour l’instant. L’idée était d’interviewer des personnes de toutes les facettes de l’industrie pour adulte afin de donner aux gens un aperçu de ce qui se passe dans les coulisses. J’avais une émission de radio qui s’appelait Ryde Along with Ryder Skye, et c’est ce dont il s’agissait.
Où te vois-tu dans 10 ans ? Toujours devant la caméra ? A la réalisation ? Ailleurs ?
Ryder : J’essaie toujours de comprendre. Je ne sais pas où la route me mènera, mais j’ai hâte de savoir quand j’y serai.
C’est le moment du selfie, tu dois te prendre en photo là où tu es actuellement.
Ryder :
Pour terminer, quelle question aurais-tu souhaité que l’on te pose et qu’aurais-tu répondu ?
Ryder : Comment quelque chose d’aussi gros peut rentrer dans quelque chose d’aussi petit ? (Rires)
Encore une fois merci Ryder d’avoir joué le jeu, à bientôt.
Laissons les tendances de côté et intéressons-nous à l’originalité. Avec Adopte un Créatif, vous allez découvrir des passionnés, des créatifs, des youtubeurs / youtubeuses méconnu(e)s qui font l’actualité du web. Pour ce nouveau numéro, je suis parti à la rencontre de Clara derrière la chaîne Youtube clararunaway.
Active sur Youtube depuis moins d’un an, Clara s’est faite remarquée avec sa pastille vidéo ‘Et tu savais pour ?’ avec laquelle elle livre plusieurs anecdotes sur les films. Une pastille vidéo qui pourrait s’étendre prochainement aux séries. Rencontre avec une vidéaste couteau suisse qui parle de prod’ et de fiction.
Bonjour Clara, merci de participer à notre chronique ‘Adopte un Créatif’. Dans le cas où il y aurait des internautes ignorant ton actualité peux-tu te présenter et nous rappeler ton parcours?
Clara : Je m’appelle Clara, je fais des vidéos d’info-divertissement autour du cinéma et des séries. Je parle de prod, de fiction, mais surtout de ce que j’aime. Comme tu l’as si bien dit, ma chaîne a un peu moins d’un an et j’en suis très contente ! Je me sens progresser et j’aime ce que je fais, c’est l’essentiel !
Mon parcours scolaire/de vie est assez… éclectique ? On va dire que j’ai pas peur de tenter des choses. Mais pour faire un résumé, j’ai fait une licence en Éco-Gestion parcours International et un double diplôme en Coréen et Civilisation Coréenne. Je suis partie en Corée pour me trouver (rien que ça) et chose faite je suis rentrée en France pour travailler. Ensuite, j’ai repris mes études dans un master en digital (Flash info : ça m’a pas plu du tout) et aujourd’hui je me réoriente dans un master public à Lyon.
Pour ce qui est de Youtube : J’ai posté une fiction pour le concours des Pouces d’Or des Internettes, j’ai gagné, je suis partie en Corée, je suis revenue en France et une fois ma situation stabilisée, j’ai commencé à vraiment me mettre à Youtube avec le concept de l’émission et maintenant je continue à faire des vidéos sur Youtube parce que j’ai la possibilité de le faire et que j’aime ça, c’est aussi simple que ça (rires) ! Je considère avoir commencé ma chaîne il y a 10 mois.
Quelle est ta toute première expérience avec internet ?
Clara : Je crois que c’était aux alentours de mes 7 ans, je regardais beaucoup trop de clips de Disney Channel et de Superbus en faisant le bazar dans ma chambre et en créant des histoires.
Présente-nous ton univers :
Clara : Mon pseudo vient d’une période où je filmais beaucoup en voyage, sur des festivals de court-métrage et des concours vidéos. Ne cherchez pas ses vidéos elles n’existent plus sur Internet (rires). J’adore bouger, voyager et travailler sur pleins de projets différents. Je tiens globalement pas en place à tel point que je dois considérer ‘ne rien faire’ comme une activité pour arriver à me poser.
Si je devais résumer mon univers, je dirais que je pose des questions complexes sans pour autant que la réponse soit prise de tête. Je ne me limite pas à parler de cinéma, parce que ce qui m’intéresse ce sont les implications que la fiction a dans notre monde de manière générale. J’aime autant des films très populaires et connus que des films d’art et d’essai (même si j’en regarde moins). Pour moi il n’y a pas d’élitisme cinématographique, ce n’est qu’un spectre.
Je pense que ça se voit dans mon décor, j’ai envie que mes abonnés se sentent comme à la maison. Qu’ils me fassent par de leurs avis et de leurs questionnements après m’avoir écouté parler. J’aime l’idée que chacun passe un bon moment et si je peux en faire rire certains, c’est vraiment le top !
Qu’est ce qui t’a donné ta vocation ?
Clara : Alors, je pense que ça vient du fait que je suis fille unique. J’étais souvent seule et il fallait bien que je m’occupe. (Je vous vois, rangez vos mouchoirs). J’ai commencé très tôt à me filmer avec mon portable pour raconter des blagues que j’envoyais par MMS à mes amis.
Un peu plus grande, j’ai eu mon premier ordinateur avec des logiciels de montage gratuit et j’aimais bien faire des vidéos pour ma famille, des projets de classe ou pour rigoler avec mes potes.
Anecdote semi-drôle : J’adorais les jeux de construction mécanique en Lego (voiture, bateau) et j’ai encore des vidéos de moi qui expliquent comment ça marche (rires).
Quelle a été la réaction de tes proches ?
Clara : Je ne leur ai pas tout de suite dit pour Youtube. Je voulais garder ça secret. J’avais déjà voulu me lancer étant ado et mes parents n’étaient pas d’accord pour que je m’expose sur Internet.
Franchement, quand je l’ai dit à mes proches leurs réactions étaient très partagées. Certains ne voyaient pas l’intérêt, d’autres trouvaient ça nul et une petite minorité s’en fichait. La dernière étant la moins pire en terme de réaction (énorme ambiance). Ça m’a plutôt freiné voire même bloqué. Mais ça m’a aussi permis de faire du tri autour de moi.
Avec le temps, j’ai compris que l’entourage peut être autant un soutien qu’un poison. Tout le monde ne peut pas comprendre ce que tu veux faire et être autant à fond que toi dans tes projets. Tu es ton premier supporter et YOU DO YOU !
Quelle sont tes sources d’inspiration ?
Clara : Un univers qui m’inspire beaucoup.. je dirais totalement par hasard ( c’est faux) : Zelda.
Je me suis imprégnée de cet univers très jeune et il déteint encore beaucoup dans mon travail d’aujourd’hui. A tel point que pour une vidéo sur le box-office, j’ai décidé d’expliquer le système avec des rubis ( rires).
À une période, j’ai vraiment poncé le Youtube américain dans tous les sens. Liza Koshy et Mikaela Long ont été deux grandes sources d’inspirations pour moi, surtout pour la joie de vivre qu’elles mettent dans leurs créations.
Quelle est ta première expérience de tournage ? Comment cela s’est passé ?
Clara : On va dire que ma première expérience de tournage était celle pour ma première vidéo Youtube ! C’était. tellement. la. galère.
Je devais tourner dans au moins 5 lieux différents. J’étais seule pour tout faire de A à Z, devant comme derrière la caméra. Et oui, ça impliquait de passer pour une folle qui gueule dans la rue ou dans une bibliothèque (rires).
Au moins, ça m’a appris à me détacher du regard des autres. Je mettais des plombes pour tourner une séquence, alors que j’étais quand même bien organisée. Une angoisse. Mais une fois sur le montage, j’oubliais totalement les complications liées au tournage de la veille et je voyais plus passer le temps. Avec le recul, je crois que j’avais trop envie de voir le résultat final pour penser à autre chose.
Une expérience avec une équipe qui m’a marqué (hors Youtube) : Je dirais mon premier Kino Kabaret à Bordeaux. J’ai tellement appris sur moi et ma manière de travailler là-bas. C’était beaucoup plus pro que tout ce que j’avais pu faire auparavant. Je pense surtout à un homme de l’ombre, qui à l’époque m’a beaucoup aidé : Sébastien Appéré.
J’ai été scénariste sur son court-métrage : RIVER. Le cadre du tournage était magnifique et les images sont vraiment sublimes. Sans lui je ne sais pas si j’aurais autant persévéré et exploré l’univers de la fiction. Il m’a vraiment fait confiance alors qu’il me connaissait à peine, je trouve ça fou.
Quelles sont, dans tes vidéos, celles qui te semblent les plus intéressantes, qui te tiennent le plus à cœur, et pourquoi ?
Clara : Spiderman a vraiment été une expérience psychologique et immersive pour moi, c’est le cas de le dire. J’ai même été jusqu’à réaliser des plans- macro des araignées, sur un pont à Lyon, de NUIT ! Alors que je suis phobique. Ça m’a vraiment marqué.
Et l’expérience chimique pour faire de la toile d’araignée était hyper drôle à faire et à filmer ! Cette vidéo est vraiment un reportage à part entière je trouve. Je me suis rendue compte que j’aimais aussi beaucoup parler de sciences quand je pouvais la relier à une fiction.
‘À quoi sert le box-office ?‘ est une vidéo qui me tient à cœur. Je vulgarise un concept qui pour le public semble acquis. Alors que la réalité est beaucoup moins glamour qu’on ne le croit. Mon analyse va plus loin que les résultats qu’on présente dans les médias pour savoir si un film a marché ou pas.
Ta pastille vidéo ‘Et tu savais pour…’ a rencontré un petit succès sur la toile notamment auprès d’autres créatifs. As-tu été surprise par tous ses retours ?
Clara : Je ne le savais pas avant que tu me poses la question (rires) ! Heureuse de l’apprendre !
Je suis contente des retours en général ! J’avais vraiment envie d’avoir une conversation avec les abonnés comme je pourrais le faire avec mes potes quand on se pose pour regarder un film chez moi. De manière générale, les gens qui me suivent me font beaucoup de retours sur mon travail et je ne demande que ça !
Quel(s) conseil(s) donnerais-tu aux jeunes créatifs qui souhaitent partager leurs univers sur la toile ?
Clara : Dans les grandes lignes je dirais :
Prenez le temps qu’il faut pour être content de ce que vous allez publier : Je sais que beaucoup de gens ont le discours contraire. Être fière de ce qu’on produit, c’est essentiel. Je n’ai pas dit que ça devait être parfait hein ! Mais c’est pas parce qu’on débute qu’on doit se contenter de peu. Mieux vaut faire les choses bien que vite.
Savoir se mettre dans sa bulle : l’avis du sang de la veine c’est cool, mais il faut savoir le prendre avec des pincettes. Faut pas hésiter à tester des choses. Rien ne vous oblige à publier TOUT ce que vous expérimentez mais surtout écoutez vos envies. YOU DO YOU !
Persévérez ! Même si Internet semble saturés de contenu, il y a un public pour tout. Je vous conseille de regarder des chaînes Youtube qui ne correspondent pas à vos centres d’intérêts. Vous verrez que beaucoup de gens sont hypés par des sujets qui peuvent vous semblez insipide. Dans le fond, aucun contenu n’est inintéressant.
(En soit j’ai tellement de points à rajouter là dessus je pense que je pourrais en faire un Ted haha )
Si tu pouvais adresser un message à toi-même à l’âge de 10 ans, lequel serait-ce ?
Clara : Cette frange est une très mauvaise idée…
Que ferais-tu avec un budget digne d’un blockbuster ?
Clara : Je ne sais pas du tout, mes envies changent tellement vite.. Mais je dirais une série documentaire ( pas nécessairement sur le cinéma) avec plusieurs destinations aux quatre coins du globe, ça serait top!
Nous faisons appel à ton esprit créatif. A toi de nous proposer quelque chose et de commenter.
Clara : Je n’en poste pas souvent sur les réseaux mais j’adore prendre des photos. En cette période un peu bizarre, tout rayon de soleil est bon à prendre !
Tu le sais, notre thématique est la Pop Culture. Que signifie pour toi la culture populaire ?
Clara : Pour moi, ce sont beaucoup de références communes qui permettent de rapprocher des gens, quel qu’en soit la génération. C’est avant tout une culture de l’appropriation, un vecteur social que je trouve très intéressant à étudier et qui a le pouvoir d’inspirer. Elle dépasse le simple divertissement. Parfois, elle est même la porte vers une culture, au premier abord, plus élitiste, il ne faut pas l’oublier.
Quelles sont tes œuvres de référence dans la Pop Culture ?
Clara : En jeux vidéo, sans surprise : ZELDA (Surtout Twilight Princess, Skyward Sword, Breath of the Wild), Splinter Cell, The Last of Us, Horizon : Zero Dawn, Journey.
En film, Harry Potter (comme 95 % des gens), Le Seigneur des Anneaux, beaucoup de Disney (BEAUCOUP DE DISNEY), Chorus Line, Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre. Faudrait peut-être que je pense à en faire une vidéo parce qu’il y en a beaucoup ! (rires)
Des séries comme Veronica Mars, Utopia, Unbreakable Kimmy Schmidt, Charmed, Kaamelott, Alias et vraiment la liste est infinie ! (rires)
Et quelles sont tes attentes ?
J’essaye de ne jamais avoir d’attente de manière générale, ça m’évite des déceptions inutiles. Donc j’attends juste d’être surprise en bien (rires)
Un mot sur ton actualité ? Tes projets en cours ?
Clara : Avec le COVID-19, tout est plus compliqué mais on va continuer à produire du contenu de qualité sur la chaîne !
A quel autre créatif souhaiterais-tu voir poser ces questions ?
Clara : Mélanie, La Manie du cinéma, ma compère de parcours Youtube que je ne présente plus !
Et récemment, j’ai découvert une vidéaste du nom de ‘Demoiselles d’Horreur‘ qui parle beaucoup des personnages féminins dans les films d’horreur ! Elle a vraiment une manière de présenter ses sujets intéressantes et prometteur !
As-tu beaucoup de retour des personnes qui te suivent ?
Clara : Oui ! Je leur en suis tellement reconnaissant.tes ! Que ce soit pour me dire qu’ils ont kiffés ou même parfois pour débattre sur les sujets que j’aborde. C’est toujours hyper bienveillant et ça fait du bien de parler à des gens passionnés qui ne sont pas dans le jugement mais dans l’échange.
Tes followers te soufflent des idées parfois ?
Clara : Pas vraiment. Parfois on me demande d’aborder certains sujets mais ça reste rare. Je pense que les gens aiment être surpris quand ils viennent sur ma chaîne !
Que voudrais-tu dire à tous tes abonnés et aux prochains ?
Clara : Prenez un thé ou café, chillez et j’espère que vous aimerez les vidéos autant que j’aime les faire !
Pour terminer, quelle question aurais-tu souhaité que l’on te pose et qu’aurais-tu répondu ?
Clara : Est-ce que je suis la sœur cachée de Natoo ?
…
Et bien seule elle et moi le savons.
Encore une fois merci Clara d’avoir participé à Adopte un Créatif.
Clara : Merci à toi ! L’interview à l’écrit était un exercice très intéressant !